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Macky Sall, un jeune président du passé

Rédigé par leral.net le Vendredi 22 Décembre 2017 à 17:59 | | 0 commentaire(s)|

La grève des aiguilleurs du ciel de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) qui vient de s’achever est, assurément, un événement illustratif du bradage de notre souveraineté nationale. La preuve a été bien établie que notre pays est livré et soumis à des lobbies étrangers, qui sont en train de ressusciter et de consolider d’anciennes pratiques de domination et d’exploitation, que l’on croyait révolues à jamais.


Macky Sall, un jeune président du passé
Les travailleurs sénégalais sur la plateforme, ont le sentiment que le gestionnaire du nouvel aéroport pratique le management d’un patron en terre conquise. Aussi, grand fut notre étonnement, que la responsabilité du gestionnaire de la plateforme n’ait pas été suffisamment mise en exergue durant cette période trouble.
 
La grève et les conséquences ont été principalement imputées à Mme la ministre en charge des Transports aériens, dont j’ai récemment contredit les propos selon lesquels, l’AIBD était un projet du régime socialiste. Pourquoi le Président de la République était si pressé pour l’inauguration de l’aéroport, est une question qui doit être posée. De même que celle de savoir, pourquoi après avoir été informé des multiples désagréments après une inauguration en grandes pompes,  ne s’est-il pas prononcé ?
 
La coutume veut, qu’à la suite d’évènements de cette dimension, mention en soit faite au prochain Conseil des ministres. Les problèmes de l’AIBD ont été occultés dans le compte-rendu du premier Conseil des ministres de ce mercredi 20 décembre 2017, qui s’est tenu après l’inauguration. La nature du pouvoir présidentiel voudrait que le Chef de l’Etat élève immédiatement la voix, si sa responsabilité n’était nullement engagée.
 
Certains ont même évoqué l’« irresponsabilité » des vaillants contrôleurs du ciel, agents de l’Agence de Sécurité  de Navigation Aérienne (ASECNA). D’ou la question, pourquoi confier la gestion d’un outil aussi déterminant de souveraineté nationale à un étranger, dont  la responsabilité n’est nullement engagée à l’occasion de situations affectant l’image de notre pays. Certains diront que l’ancien régime auquel nous avons appartenu, était en voie de conclure un contrat de gestion avec Fraport, société de nationalité allemande. Mais, nous ne pensons pas que les deux types d’accord soient de même nature.
 
En tout état de cause, l’étendue de la mainmise des forces d’exploitation étrangères sur notre économie nationale sous le régime actuel, est sans commune mesure. Aucun domaine d’activités de l’économie du Sénégal n’est épargnée (Le gaz, le pétrole, les Btp, les services, le commerce, l’industrie etc.)
 
Les complaintes du secteur privé national ne semblent pas avoir d’écho auprès des autorités gouvernementales. Sans vouloir verser dans un discours xénophobe, ou nationaliste, nous proclamons haut et fort notre attachement profond à la coopération avec tous les pays et toutes les entreprises étrangères, disposées à nous accompagner dans la voie du progrès. Pourvu que cette coopération s’inscrive dans un véritable partenariat gagnant-gagnant, pour l’Etat et particulièrement, pour le secteur privé national. Point d’accord dont les termes seraient, à nous les délices et le poison à l’Etat du Sénégal.

Le Président Abdoulaye Wade avait réussi à réveiller chez chaque Sénégalais et chaque Africain, le sentiment de dignité, de confiance en soi et de décomplexé, longtemps inhibé par une longue période de domination et d’asservissement, par des forces étrangères.
Poursuivant l’œuvre idéologique et politique des pères fondateurs du panafricanisme, et de la libération de l’Afrique des jougs étrangers, il a résisté à toutes les tentatives d’atteinte à notre souveraineté. Ce fut une fierté d’avoir été à ses côtés, et de suivre les combats, parfois épiques, qu’il menait pour la sauvegarde, le respect et la considération de la souveraineté du Sénégal et de l’Afrique.
 
Avec l’avènement de Macky SalL à la tête de l’Etat du Sénégal, de nombreux Sénégalais avaient l’espoir, que le combat pour la pleine souveraineté de notre pays serait perpétué et intensifié. L’espoir était permis, du fait de  sa jeunesse, son parcours et sa proximité avec son prédécesseur.

Mais, les Sénégalais vivent des déceptions  depuis le début de son mandat, jusqu’à maintenant. Le gouvernement actuel  ne semble  pas animé d’une volonté d’opposition aux forces d’accaparement de notre économie.
 
Le moment est donc venu pour lui de se ressaisir, en revisitant l’histoire de notre pays et du continent africain. En ne résistant pas aux tentatives d’accaparement de nos ressources, on porte atteinte à la mémoire de nos héros, qui par leurs combats, sont la sève nourricière de la nation sénégalaise.
 
El hadji Oumar Foutihou Tall a disparu dans les falaises de Bandiagara, en refusant d’être sous la conduite et l’asservissement de l’occupant. Lat Dior Ngoné Latyr Diop est tombé sur le champ de bataille de Dekheulé, en refusant la violation du terroir du Cayor par des envahisseurs. Alboury Seynabou Ndiaye a pris le chemin de l’exil, et choisit de mourir loin de son royaume, en refusant l’humiliation par le colonisateur.
 
Cheikh Amadou Bamba Mbacké a vécu sept années de déportation au Gabon, en refusant la soumission  à une autre puissance que celle de Dieu. Seydi El Hadji Malick Sy a défié le colonisateur, en implantant des mosquées et des Zavia à proximité de ses résidences. L’Almamy Samory Touré est mort en déportation au Gabon, après plusieurs années de combats victorieux contre les forces étrangères.
 
La liste est longue de héros de notre continent, qui sont des références et des modèles  pour dire non, à l’instar de Cheikhou Ameth Touré de  Guinée, en 1958. Mais à côtés de ces grands nationalistes, d’autres chefs ont accepté la servitude et le reniement de valeurs fondatrices de nos communautés, au nom d’une illusion de pouvoir.
 
Chacune des deux catégories de chefs, a ses héritiers dans nos Etats modernes. Les héritiers de la première catégorie sont des chefs d’Etat d’avenir et d’espoir. Ceux de la deuxième catégorie, sont des présidents du passé, dont l’histoire se souviendra  peu et rarement.

Monsieur le Président, refusez d’être classé dans la deuxième catégorie.



                                            
 Habib Sy, Président du parti de l’Espoir et de la Modernité, PEM/Yaakaar u  Réew mi