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Maître Mame Bassine Niang (1951–2013) : Une pionnière du droit et de la défense des femmes, honorée 12 ans après sa disparition

Rédigé par leral.net le Samedi 27 Septembre 2025 à 00:28 | | 0 commentaire(s)|

Douze ans après sa disparition, Maître Mame Bassine Niang demeure une figure incontournable de l’histoire contemporaine du Sénégal. Née en 1951 à Tambacounda, elle est issue d’une lignée prestigieuse : petite-fille de Bouna Alboury, dernier Bourba du royaume du Djolof, fille de Bouna Sémou Niang et de Mbayang Madjiguène Débo.


À l’occasion du 27 septembre 2025, Leral rend hommage à une figure majeure des droits humains et de la parité au Sénégal

Brillante élève, elle décroche son baccalauréat en classe de Première, puis poursuit des études de droit à Aix-en-Provence. À son retour au Sénégal, elle enseigne brièvement les Lettres au lycée Van Vollenhoven avant de suivre sa vraie vocation : le droit. En 1975, elle entre dans l’histoire en devenant la première femme noire avocate au Sénégal.

Une vie d’engagement et de combats

Avocate passionnée, elle fonde en 1987, l’Organisation nationale des droits de l’Homme du Sénégal (ONDH), qu’elle présidera pendant de longues années. Mame Bassine Niang est également cofondatrice de l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) et joue un rôle majeur dans l’avancement des libertés au Sénégal, notamment lors des transitions politiques sensibles.

Elle a aussi été vice-présidente de la FIDA (Fondation Internationale des Femmes Juristes) et membre active de l’ASERJ, marquant de son empreinte, le développement du droit au Sénégal et en Afrique.

Une voix portée au niveau international

Nommée Conseillère spéciale à la Présidence en 2002, avec rang de ministre, puis Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme, elle devient également ambassadrice itinérante pour le Sénégal auprès des instances internationales. Elle a contribué à faire adopter la loi sur la parité (2010), l’un des textes les plus importants de la législation sénégalaise moderne.

Son nom est cité parmi les 1 000 femmes leaders du Nobel de la Paix par l’Académie de Stockholm, en reconnaissance de son engagement global en faveur des droits des femmes et de la démocratie.

Mémoire et postérité

Autrice de l’ouvrage "Mémoires pour mon père" (1997), Maître Niang a transmis son héritage intellectuel et militant. Son décès, le 27 septembre 2013, a laissé un grand vide, mais son nom continue de vivre à travers des institutions comme la garderie Mame Bassine Niang de Koumpentoum et à travers toutes les jeunes filles qu’elle a inspirées.