Majorité présidentielle : Macky Sall dos au mur, ce dimanche

Les audits sujets de campagne
C’est fini le temps de la propagande. Place maintenant au vote. Ce sera ce dimanche pour un scrutin totalement ouvert et qui peut révéler des surprises. En attendant, toutes les 24 listes de partis et coalitions en lice ont achevé, hier soir, une campagne électorale qui s'est déroulée sans incident majeur. Mais plutôt, par de vives polémiques concernant les audits sur la gestion de l’ancien régime. Audits pour lesquels, d'anciens responsables du parti et qui avaient la gestion des affaires de l’Etat ont été écroués, comme c’est le cas, pour Amadou Kane Diallo, investi sur la liste du Pds et d’autres qui sont encore devant les enquêteurs. Mais aussi, d'anciens ministres sont convoqués et entendus par la gendarmerie et la justice. C’est le cas de Ousmane Ngom qui avait refusé de répondre à une de ces convocations et incité les dirigeants de son camp à suivre son exemple. Il a même été interpellé sans ménagement par des policiers. Ce fut donc un sujet de campagne qui est venu s’ajouter à la polémique entre anciens « frères », en l’occurrence la liste Bokk Guiss Guiss, dirigée par Pape Diop et issue du Pds, chapotée par Omar Sarr.
La Rupture ou le Ko
Ces législatives à un seul tour visent à renouveler, pour cinq ans, les 150 députés à l'Assemblée nationale (90, au scrutin majoritaire et 60, au scrutin proportionnel). Plus de 7000 candidats briguent les suffrages de plus de 5,3 millions d'électeurs, dont 205.911 dans 43 pays étrangers. Après son éclatante victoire, l'enjeu du scrutin pour Macky Sall est d'obtenir une solide majorité qui lui permette de mener sa politique affichée de "rupture" d'avec les années Wade. Il l’a clairement signifié, lors de sa dernière sortie, en affirmant qu’un président sans majorité n'a pas la possibilité de gouverner. Il lui faut donc cette majorité qui ne sera que superficielle car, les observateurs de la scène politique pensent que cette coalition est un cocktail explosif. Ce scrutin va, toute de même, marquer une rupture totale à l’Assemblée, par rapport, en tout cas, à la dernière législature où les sénégalais ont souvent assisté à des concours d’applaudissement. Marquée par l’absence de ceux qui incarnent le landerneau politique sénégalais. Pour rappel, l’Assemblée nationale, issue des législatives de 2007, avait été boycottée par l'opposition, pour exiger des réformes électorales. L’autre rupture et pas des moindres, c’est la présence des femmes à l’Assemblée. Désormais, pour la prochaine législature, il y aura autant de femmes que d’hommes, la loi sur la parité est passée par là.
Sambou BIAGUI
REWMI QUOTIDIEN