leral.net | S'informer en temps réel

Makhary Diakhaté président de l’association sénégalo-turque « 600 milliards de frs cfa et non 125 milliards peuvent être investis par la Turquie au Sénégal d’ici 2015 » jeudi 31 janvier 2013

Le Sénégal doit avoir plus d’ambitions dans ses échanges avec la Turquie relève Makhary Diakhaté, le président de l’association sénégalo-turque qui souligne que le volume des investissements entre les deux pays peut atteindre 600 milliards de frs CFA soit plus du quadruple du volume d’investissement annoncé récemment par le Premier ministre turc qui était en visite à Dakar.


Rédigé par leral.net le Vendredi 1 Février 2013 à 01:41 | | 1 commentaire(s)|

Makhary Diakhaté président de l’association sénégalo-turque « 600 milliards de frs cfa et non 125 milliards peuvent être investis par la Turquie au Sénégal d’ici 2015 » jeudi 31 janvier 2013
LA GAZETTE : En votre qualité de Président de l’association Sénégalo-turque, Makhary Diakhaté , le premier ministre turc lors de son passage la semaine dernière à Dakar a annoncé sa volonté de porter les investissements entre les deux pays à hauteur de 125 milliards d’ici 2015. Vous défendez qu’il est possible d’aller au-delà de cette projection, sur quoi fondez-vous cette assertion ?

MAKHARY DIAKHATE : Je pense que les projections du Premier ministre turc sur les investissements de 125 milliards de F CFA en 2015 peuvent aller même au-delà. Nous avons vu un pays comme la Tunisie bénéficiait d’un investissement de 600 milliards F cfa en 2011, malgré le climat politique défavorable qui sévit là-bas. Le Sénégal présente des atouts importants sur beaucoup de plans. C’est sa stabilité sur le plan politique et sa position stratégique par rapport au pays de la sous-région. La Turquie veut positionner le Sénégal comme le hub d’un marché de 300 millions d’habitants au niveau de la CEDEAO. Autant de raisons et d’atouts qui font penser que l’on peut aller au-delà même des projections du Premier ministre turc. Certaines sociétés turques qui sont dans des domaines tels que l’agrobusiness, le textile veulent investir au Sénégal. Au plan agricole, les Turcs cherchent des partenaires pour venir investir au Sénégal. Ils sont prêts à travailler dans l’agrobusiness, mais leur option n’est pas de s’accaparer des terres. Mais, ils veulent être des partenaires des petits producteurs, de petits paysans en les organisant, en les soutenant en semences et en engrais . Ces derniers leur garantissent en retour l’exclusivité des productions qui pourront être vendues au Sénégal ou bien à l’étranger.

Comme vous le savez depuis l’empire ottoman, les Turcs ont l’esprit de partage dans beaucoup de domaines. Ce qu’ils veulent, c’est donner des intrants aux paysans. Financer certains projets sociaux en essayant de construire des dispensaires, des mosquées et autres. Ce n’est pas de la philanthropie, mais le souci de partage et d’aider les populations à sortir de la pauvreté sous-tend leurs actions. Car nous sommes entre pays musulmans

Gazette : Quelle est l’appréciation des autorités sénégalaises dans ce domaine ?

Avec l’ancien régime, des actions ont été mises en œuvre au niveau de la vallée, notamment dans la culture de la tomate où il y a généralement une surproduction. Certaines sociétés turques qui sont dans le secteur des fruits et légumes séchés sont prêtes à acheter toute la production, la traiter et la sécher ici au Sénégal. La surproduction sera exportée en Europe ou bien aux Etats-Unis où des marchés potentiels existent. Le Sénégal qui a des accords dans le cadre de l’Agoa doit pouvoir tirer partie de ces opportunités. En Turquie on ne cultive la tomate que sur deux mois alors qu’ici le climat permet cette culture sur cinq mois. Avec l’accession du Président Macky Sall au pouvoir depuis quelques mois, on a senti un engouement de nos autorités pour renforcer la coopération entre les deux pays. Les échanges au plus haut niveau qui se déroulent depuis quelques mois avec la visite du Premier ministre Abdoul Mbaye suivie de celle de son homologue turc, la semaine dernière le prouvent à souhait.

Gazette : Pouvez-vous nous faire l’économie des relations entre les deux pays car vous êtes un acteur privilégié à ce niveau ?

Les relations entre les deux pays datent du début des années 60, mais ce n’est que depuis dix ans que les échanges économiques et commerciaux se sont densifiés. La Turquie offre beaucoup d’opportunités aux hommes d’affaires sénégalais. Nous étions quelques hommes d’affaires volontaristes et nous avons initié des rencontres avec la Confédération des hommes d’affaires turcs qui s’appelle Tucson. Cette structure regroupe plus de 150 000 entreprises en Turquie et nous avons pu les convaincre de venir au Sénégal et en Afrique de manière générale. Tucson a été créée en 2005 et le Sénégal a été parmi les pays leaders à participer à la création. Le volume des affaires n’a cessé de grimper depuis dix ans, mais pour les Turcs, il est encore insuffisant. Ce qu’ils veulent en effet, c’est apporté plus et mieux au Sénégal dans des domaines comme les logements sociaux, les grandes infrastructures et bien d’autres secteurs. Il y a des leviers financiers turcs qui peuvent financer le business des affaires entre le Sénégal et la Turquie et puis ces leviers financiers sont éligibles dans certaines banques au Sénégal. Il s’agit pour les hommes d’affaires sénégalais de saisir ces opportunités. Les Sénégalais devraient être plus audacieux et plus ambitieux. Nous avons été les premiers, mais nous sommes dans un marché ouvert. La Turquie n’est pas une chasse gardée pour nos hommes d’affaires.

Gazette : Beaucoup d’efforts sont faits aujourd’hui pour qu’il y ait une meilleure compréhension, une meilleure pénétration entre les deux peuples. Comment appréciez-vous cette démarche ?

Je pense que ces liens comme l’a dit monsieur le Premier ministre remontent vers les années 1915. Nos liens ont été basés sur l’Islam. Le Sénégalais qui se rend en Turquie n’est pas dépaysé. Il est dans un cadre favorable qui lui permet de bien s’épanouir. Les Turcs sont hospitaliers comme les Sénégalais. Le rapprochement des deux peuples, peut être même une force dans la Oummah. C’est une belle opportunité pour le Yonnu Yokkuté que prône le président Macky Sall. Il est, à noter que le Sénégal et la Turquie sont deux pays à majorité musulmane laïque et démocratique.

Pape Amadou FALL

( Les News )


1.Posté par passant le 01/02/2013 09:39 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Commençons par réhabiliter le réseau ferré au Sénégal à travers cette manne. C'est un point de départ vers le désenclavement du sénégal

Nouveau commentaire :

Tout commentaire à caractère commercial, insultant, pornographique, raciste, homophobe, incitant à la violence ou contraire aux lois sénégalaises sera supprimé, Peut entraîner votre bannissement total du site