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Makhtar Cissé, par devoir de vérité et en toute bonne foi (Cheikhou Oumar SOW)

L’électricité coûte cher, c’est un fait ! Même subventionné, c’est une charge considérable aussi bien pour l’Etat, pour Senelec, que pour le plus petit consommateur. Parce que les charges inhérentes à la production, au transport et à la distribution de l’électricité coûtent excessivement cher pour un produit qui est devenu non pas un luxe, mais une nécessité vitale.


Rédigé par leral.net le Lundi 23 Décembre 2019 à 11:25 | | 0 commentaire(s)|

Makhtar Cissé, par devoir de vérité et en toute bonne foi (Cheikhou Oumar SOW)
Les gens de façon générale ne s’intéressent pas aux performances de Senelec, mais ne se penchent que sur les points faibles de l’entreprise. Il faut visiter les centrales électriques que tous ceux qui s’agitent n’ont jamais visité, pour se rendre compte du niveau de performance et des investissements énormes consentis pour permettre à Senelec d’atteindre un certain niveau de qualité et de performance. Evidemment, le consommateur ce qui l’intéresse, c’est la disponibilité de l’électricité et à moindre coût. Un pari a été gagné, celui de la disponibilité de l’électricité que les populations consomment sans risque d’être délesté. Celui du coût est le défi à relever pour encore répondre aux préoccupations des populations, avec l’exploitation du pétrole et du gaz qui se profile à l’horizon, le renforcement du mix énergétique avec les centrales solaires et éoliennes et la décision de l’Etat du Sénégal de ne construire dans l’avenir que des centrales solaires et au gaz.


Les gens oublient vite, ceux qui s’agitent ont la mémoire courte. 2011 est une année de référence puisque notre pays a connu les émeutes de l’électricité. Pourquoi ? Parce qu’il n’y avait pas suffisamment d’électricité en qualité et en quantité. Déficit de production, difficultés d’approvisionnement en combustibles, vétusté du parc de production, tout y passe. Senelec est passée d’une puissance totale installée de 827,5 MW en 2011 à 1249,29 MW en 2019 si on considère le mix énergétique dans son ensemble. Dans le même temps, des programmes importants ont été mis en œuvre pour renforcer et moderniser les infrastructures de transport et de distribution, améliorer la qualité de service et réduire drastiquement les coupures. Ainsi, de 215 jours de coupures en 2010 à 197 jours en 2011, on est passé à 2 jours de coupures d’électricité en 2018, sur toute l’année.

PERSONNE NE PEUT CONTESTER ces résultats qui sont vécus de nos jours par les populations. Les coupures existent dans tous les pays au monde et peuvent être liées à beaucoup de facteurs, mais le plus important, c’est d’arriver à un niveau de performance qui permette de rétablir l’alimentation électrique au plus vite pour que les consommateurs ne sentent pas les effets de la coupure. Sur ce point, la Senelec a fait des pas de géant et continue d’investir dans une approche prospective pour anticiper sur l’avenir.


La Senelec est une société de service public qui n’a pas pour vocation de faire des chiffres d’affaires. Mais c’est une société régulée par la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse) et assignée à des objectifs de résultats contenus dans le contrat de performance qui le lie avec l’Etat du Sénégal. S’agissant du prix de l’électricité, il est important de préciser que la Senelec ne peut pas se permettre d’augmenter ou de diminuer le prix de l’électricité sans l’aval de la Commission qui a le pouvoir décisionnaire, charge à l’Etat d’apprécier. Il est aussi utile de rappeler que la Direction Générale ne peut rien engager dans sa politique sans l’autorisation préalable du Conseil d’administration de la Senelec.


L’augmentation des prix du pétrole et les fluctuations du dollar telles qu’énoncées par le ministre du Pétrole et des Energies Mouhamadou Makhtar Cissé ont forcément un impact sur la production d’électricité qui dépend encore fortement de l’importation des combustibles. La Senelec consacre 90% de son budget pour les achats de combustibles et assimilés, les investissements dans la production et le réseau, et seulement 10% pour les autres charges de gestion dont les salaires.


Dans le résumé du Plan Stratégique Yeesal, l’analyse de la situation fait ressortir un lourd déficit de 55 milliards F Cfa observé en 2010, avec une amélioration notable du résultat net devenu positif avec 11,5 milliards F Cfa en 2015, pour se stabiliser autour de 32 milliards F Cfa de bénéfices en 2018. Ces résultats sont le fruit d’un management accès sur trois points : le renforcement du capital humain de l’entreprise, la modernisation de l’outil de travail et le processus de mise aux normes de la Senelec. Cela a permis à la société de se soumettre aux rigueurs des cabinets de certifications et de notations financières, contraignant ainsi la Senelec à se maintenir à un niveau de performance continue au risque de perdre les acquis engrangés, gages de sa crédibilité sur le plan national et international, auprès des bailleurs de fonds et partenaires.

Ces résultats positifs ont permis à la Senelec de lever des fonds dans le cadre de l’emprunt obligataire, de bénéficier d’un second Compact Energie du MCC pour un montant de 600 millions de dollars (340 à 350 milliards F CFA) entièrement dédiés au secteur de l’énergie, donc à Senelec. Quand on a connaissance des exigences nécessaires en termes de viabilité économique, de performance et de transparence que cela requiert pour avoir la confiance des bailleurs, et que la Senelec ait réussi à avoir leur totale confiance, on ne saurait nullement parler de crise ou faillite de la Senelec car ce serait vraiment absurde.

Les besoins de recrutement, le social

Les recrutements effectués obéissent à un besoin d’efficacité et d’anticipation car les départs à la retraite vont s’accroitre chaque année. Senelec étant une société technique, faudrait-il attendre que l’essentiel du personnel soit à la retraite, au 31 décembre de l’année, pour lancer un processus de recrutement ? Ce serait nul ! De tous les recrutements, il n’y a que des jeunes, un nombre important de 490 prestataires qui ont été régularisés et des centaines de jeunes recrutés sur concours, qui n’ont aucun parent à la Senelec et qui ne bénéficient d’aucun privilège si ce n’est celui d’être de jeunes citoyens compétents et bien formés. Il y a un processus de rajeunissement du personnel et de transformation qualitative de Senelec qui se fait avec cette nouvelle génération, de façon progressive, intelligente et graduelle.

L’axe 1 du Plan Stratégique Yeesal Senelec 2020, montre que « Senelec est caractérisée aujourd’hui par un personnel plutôt vieillissant, avec une moyenne d’âge de 47 ans, dont la moitié enregistre plus de 15 ans d’ancienneté. » Mais aussi, le constat a été fait que « le report d’une année à l’autre des départs à la retraite non remplacés, cumulé à l’insuffisance des recrutements, pourrait entrainer une forte baisse de l’effectif et une augmentation mécanique de la charge de travail sur certains postes avec le risque de dégradation de la qualité du travail des agents et de la performance de la Senelec. »

Sur le plan social, aussi, faudrait-il le rappeler, la Senelec est une entreprise nationale qui appartient à tous les Sénégalais. Nous avons le programme du Woyofal Social qui permet aux familles les plus démunies de l’intérieur du pays, de bénéficier d’une installation intérieure gratuite, d’un compteur woyofal et de 5000 Frs Cfa de crédit woyofal par mois pendant 1 an. Il y va en effet de la Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) de Senelec que de faire des actions sociales qui ne sont pas toujours médiatisées pour renforcer le développement des infrastructures sociales de base des communautés humaines dont les préoccupations ne peuvent attendre. Ceux qui ont l’expérience des projets savent que pour faire adhérer les populations à un projet d’utilité publique, dans leur environnement immédiat, il faut aussi faire recours à la RSE pour répondre à leurs préoccupations.

L’avenir de l’interconnexion et du mix énergétique

La Senelec est en train, avec ses partenaires, de développer des projets révolutionnaires sur l’ensemble du territoire national pour faire en sorte que la qualité de service soit partout dans le cadre de l’accès universel à l’électricité. Ces projets permettent à la société de renforcer ses performances et de faciliter à terme l’industrialisation dans les zones les plus reculées du pays qui auront déjà accès à une énergie propre, de qualité, dans les mêmes conditions que Dakar. Il faut interroger les projets de Kalpataru, du programme « Pôles 2020 », de la ligne 225 KV Tamba Kolda Ziguinchor en état d’exécution très avancé, le projet de la Boucle du Ferlo, pour se rendre compte à l’évidence que Senelec est dans un processus d’avenir, de maillage du territoire national avec l’interconnexion des lignes haute tension pour permettre l’accès universel et l’industrialisation du pays. L’apport des centrales solaires et éoliennes est tout aussi déterminant pour les populations de l’intérieur du pays avec notamment le programme de promotion des énergies renouvelables qui se concrétise dans les iles du Saloum. Les populations de Dionewar peuvent en témoigner.

Savoir raison garder
Les gens doivent être raisonnables car même les institutions de Bretton Woods font des prévisions de croissance pour ensuite, quelques temps après, revoir leurs prévisions et réajuster. Dans notre pays, nous avons une économie fortement dépendante de facteurs et phénomènes exogènes et il en est de même de notre production d’énergie qui dépend encore fortement du pétrole.

Cela n’a donc rien à voir avec une quelconque mauvaise gestion de la Senelec comme certains voudraient le faire croire aux Sénégalais. Il n’y a pas non plus de crise qui se justifierait et qui aurait mis à terre la Senelec d’autant plus que les gens peuvent mentir mais l’électricité ne ment pas. Il n’y a pas non plus de crise de l’électricité au Sénégal, encore moins de faillite de la Senelec. L’électricité n’admet pas le tâtonnement, elle demande de la rigueur dans le travail et une certaine intelligence stratégique pour avoir les résultats escomptés.

En diminuant de 10% le prix de l’électricité, le Sénégal avait beaucoup profité de la baisse drastique des prix du baril du pétrole sur l’international. Senelec en a beaucoup profité aussi pour faire des investissements de rattrapage visant à renforcer le parc de production et moderniser les infrastructures de transport et de distribution. Au même moment, ces dernières années, tous les pays africains producteurs et exportateurs de pétrole étaient dans une crise profonde y compris le géant nigérian, au point que tous ces pays ont appelé à une diversification de leurs économies.

L’espoir est donc permis avec l’exploitation du pétrole et du gaz en 2023 et il n’y a nul doute que cela impactera positivement sur le vécu des populations. Ceux qui crient sur tous les toits aux mensonges et à la manipulation ou tromperie doivent cesser eux même de mentir, de manipuler et de tromper les populations sur des questions dont ils n’ont aucune connaissance. Ils doivent arrêter d’insulter l’intelligence des Sénégalais.

En tant que « soldat » de la République, Mouhamadou Makhtar Cissé a toujours considéré les travailleurs de la Senelec, non pas comme de simples agents, mais comme les « soldats de l’électricité » qui ont une mission sacerdotale. Leur sens du sacrifice de chaque seconde, de jour comme de nuit, et même pendant les jours de week end, de repos et de fête, mérite d’être salué. Avec tous les risques électriques encourus et les accidents de travail enregistrés qui nécessitent toujours des prises en charges urgentes et immédiates pour les cas des grands brulés, les travailleurs de la Senelec méritent le Respect.


Cheikhou Oumar SOW
Journaliste, Communicant de formation
Citoyen sénégalais
nourou1@live.fr