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Mamadou Bocar Sy: « L’Etat, l’Apbefs et le Fongip ont signé l’accord-cadre de 300 milliards de francs Cfa » pour accompagner et dynamiser la relance économique


Rédigé par leral.net le Mercredi 6 Janvier 2021 à 10:02 | | 0 commentaire(s)|

Les banques sénégalaises ont répondu présent face à la, pandémie de covid_19 qui frappe le tissu économique national et continueront à être aux côtés des acteurs économiques. C’est la conviction de Mamadou Bocar SY, le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Apbefs) du Sénégal, par ailleurs directeur général de la Banque de l’habitat du Sénégal. En effet, confie-t-il, les banques ont procédé à des reports d’échéances qui ont concerné à fin mai 2020, 955 entreprises et 5 098 particuliers. Il ajoute que l’Etat, l’Apbefs et le Fongip ont signé l’accord-cadre pour accompagner et dynamiser la relance économique à hauteur de 300 milliards de francs Cfa.
Mamadou Bocar SY : « L’Etat, l’Apbefs et le Fongip ont signé l’accord-cadre de 300 milliards de francs Cfa » pour accompagner et dynamiser la relance économique

Vous venez de recevoir un satisfecit de vos pairs en vous reconduisant à la présidence de l’APBEF pour deux nouvelles années. Qu’est-ce que cela vous inspire ? Et quelle sera votre nouvelle feuille de route ?

C’est toujours agréable d’avoir la confiance de ses pairs, dans ce contexte particulier  de la pandémie de la COVID-19 avec son impact, plutôt ses impacts dans notre activité et  celle de nos clients.

Ce contexte pandémique vient se rajouter à nos défis de tous les jours qui n’étaient déjà pas simples et faciles.
L’aspect rassurant est que c’est l’ensemble du comité exécutif qui a été aussi reconduit et élargi pour mieux gérer les défis nés de la COVID-19 et de l’après COVID-19. Et on est toujours plus forts ensembles.
Notre feuille de route sera simplement comme j’ai l’habitude de le dire de « faire plus et mieux ce que nous faisions déjà bien ».

La période pandémique nous a  appris à nous surpasser et à faire preuve de beaucoup plus d’humilité, de solidarité et surtout d’écoute. Nous avons été aidés en cela par les autorités étatiques et celles de la BCEAO, par la mise en place d’un dispositif de résilience suivi ensuite par celui de la relance.
A côté de l’animation du dispositif de relance, nous allons nous investir davantage dans l’inclusion financière, la bancarisation et surtout dans l’amélioration de la communication avec les clients et les associations de consommateurs.

Comment se porte le secteur bancaire sénégalais à la date d’aujourd‘hui ? A-t-il été impacté par la pandémie ?
Les établissements de crédits ont maintenu et continuent de maintenir la continuité de leurs activités et services. Ils n’ont procédé à aucun licenciement du fait de la pandémie, encore moins à des fermetures de sites.
Le secteur bancaire a-t-il été impacté par la pandémie ? La réponse est bien entendu oui :
  • D’abord, parce que nos clients l’ont été, ce qui a induit un recul des transactions bancaires locales comme celles à l’international;
 
  • Ensuite, parce que nous avons procédé, en relation avec la BCEAO, à des reports d’échéances ayant concerné à fin mai 2020, 955 entreprises et 5 098 particuliers ; reports pour lesquels nous enregistrons des pertes en PNB du fait du non-prélèvement d’intérêts, de pénalités et autres frais, mais aussi faute de recevoir les dépôts, au moins en partie, destinés à couvrir les échéances, si celles-ci n’étaient pas reportées ;
 
  • Enfin, parce que l’économie en général a connu un repli, nous le sommes pour cette raison également ;
et pour tant d’autres.
Pour autant, avec l’appui de l’Etat et les mesures d’accompagnement de la BCEAO, mais également par les initiatives individuelles de chaque établissement de crédit, ou de leurs groupes, le système bancaire parvient à amortir le choc. Ce qui lui a permis de continuer à servir sa clientèle. Nous entendons poursuivre en restant cependant vigilants, car les effets de ce type de situation sont différés dans le temps.

La BCEAO a pris un certain nombre de mesures visant à accroître la capacité de refinancement des banques. Parmi celles-ci, nous pouvons relever la baisse des taux directeurs et l’augmentation des ressources hebdomadaires mises à la disposition du marché. Quelles ont été les répercussions de ces mesures sur l’économie nationale ?

En effet il y’a eu de la part de la BCEAO ces deux mesures qui viennent s’ajouter à d’autres déjà prises, au profit du système bancaire des pays de l’UEMOA. Nous saluons ces décisions qui s’inscrivent dans une dynamique consistant à accompagner les établissements de crédit dans leurs efforts de soutien et de financement des entreprises et de l’économie en général.

Ces mesures ont facilité et soutenu le programme de reports d’échéances de créances, permettant ainsi aux clients concernés de disposer d’une trésorerie utilisable à d’autres fins. Elles ont par ailleurs, procuré aux établissements de crédit une partie des ressources dont ils ont besoin pour poursuivre leur mission de financement de l’économie d’une part, d’autre part, de reconstituer en partie les ressources non mobilisées auprès de la clientèle impactée et enfin, de concourir à une implication plus massive de nos membres au mécanisme de financement de la phase de résilience au titre de l’Accord-cadre entre l’Etat et l’APBEF Sénégal.
Nous venons de signer l’accord sur la relance .Nos clients et nous-mêmes en aurons besoin en vue de maintenir  voire de renforcer  le dispositif d’accompagnement des banques afin que nous puissions en faire bénéficier à nos chers clients.

Les banques ont été amenées à effectuer des opérations de reports d’échéances sans frais ni pénalités pour les particuliers et entreprises impactés par la COVID-19. Pouvons-nous avoir une idée estimative de la contribution du secteur bancaire à cet effort de solidarité ? 

Malgré la gratuité des intérêts, l’abandon des pénalités de retard et des divers autres frais de dossier sur la période de report, les établissements de crédit du Sénégal ont procédé à des reports d’échéances pour un total de 64,17 milliards FCFA à fin mai 2020, reports rattachés à un encours global de créances de 293,26 milliards FCFA.
Je voudrais profiter de votre tribune pour réitérer mes félicitations à l’ensemble des confrères pour leur implication dans ce résultat avec près de la moitié des reports de notre zone à l’actif de la seule place de Dakar.

Que répondez-vous aux clients impactés notamment les PME/PMI qui ont décrié le manque d’accompagnement du secteur bancaire concernant les reports d’échéances ?

Nous n’avons pas eu connaissance de récriminations de PME/PMI décriant le manque d’accompagnement du secteur bancaire et pour dire vrai, il ne devrait pas y’en avoir au regard des performances réalisées par les établissements de crédit du Sénégal qui, à fin mai 2020, ont porté à 64,17 Mds de FCFA le montant global des reports d’échéances, ce qui représente un peu moins de 50% de ce qui s’est fait dans toute la zone UEMOA, à taux zéro, mais également sans révision aucune des conditions de garantie.
C’est une performance à saluer et à mettre à l’actif de la qualité du dialogue de place entre les Banques, la Direction Nationale de la BCEAO pour le Sénégal et les Ministères des Finances et du Budget et l’Economie du Plan et de la Coopération.
Il est permis de penser que ce sont l’intérêt et l’engouement notés auprès des entreprises pour le recours aux reports de créances, avec leurs effets sur leur trésorerie qui ont conduit certaines parmi elles à tarder à solliciter des crédits au titre du mécanisme de financement de 200 Mds FCFA mis en place par l’Etat.

Quelles sont les contraintes qui pèseraient sur les banques, présumées liquides pour une généralisation des reports d’échéances ?

Cette question semble découler de la précédente qui évoque un manque d’accompagnement des entreprises par les établissements de crédit pour les reports de créances. Or il n’en est rien.
Dès lors on ne peut pas parler de contraintes sur les banques pour une généralisation des reports. Par ailleurs, la presque totalité de nos membres a apporté sa contribution au dispositif de reports mis en place par la BCEAO, certes à des niveaux de volumes variés en fonction du type de clientèle et de la taille des portefeuilles, sans compter les reports effectués en dehors du dispositif notamment pour les clients non éligibles au système de reports.
Il faut aussi signaler que les reports d’échéances comme les restructurations et l’accompagnement des entreprises en difficulté sont inhérents à notre métier. Ce qui est nouveau c’est l’ampleur et la gratuité.
Il faut noter pour conclure sur ce point que ce dispositif ne saurait perdurer car il y va de la pérennité des Banques et des entreprises concernées. Il nous faut vite sortir de cette gestion d’exception et l’accord sur la relance devrait nous y aider.
 
Vous venez de signer un accord-cadre avec le Ministre de l’Economie du Plan et de la Coopération, relatif à la mise en place d’un mécanisme de financement pour soutenir la relance de l’économie nationale. Pouvez-vous nous en parler ? Quelles sont les dispositions prises pour sa réussite ?

Oui en effet, après la phase consacrée à la résilience, l’Etat, l’APBEFS et le FONGIP viennent de signer l’accord-cadre pour accompagner et dynamiser la relance économique.
Si pour la résilience l’enveloppe globale est de 200 milliards de FCFA, celle de la relance est portée à 300 milliards. C’est l’occasion pour nous de saluer les efforts déployés par l’Etat qui a renforcé sa contribution au profit de l’entreprise donc de l’économie.

Bien entendu les établissements de crédit ont, eux aussi, leur part de risque dans la distribution du crédit, laquelle peut monter à 60 ou 40% du crédit octroyé. Pour certains dossiers relevant du domaine de souveraineté fixé par l’Etat, ce risque est ramené à 5O, voire 30%.

En tout état de cause et au regard des mesures incitatives apportées au mécanisme de relance, nous ne doutons pas d’une amélioration notoire de cette phase II qui porte sur, nous le rappelons, une enveloppe globale de 300 milliards de FCFA, une durée de crédit de 7 à 10 ans, un taux d’intérêts de 5,5% l’an et une période de différé hors intérêts pouvant aller à 2 ans.

Vous êtes membre du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du « Force Covid 19 » en tant que Président de l’APBEFS. Quelle est la mission dévolue à votre Association au sein dudit Comité ? Où en est-on avec les travaux du Comité, sont-ils achevés ?

L’APBEFS est membre du patronat et occupe à ce titre la fonction de Vice-président. Nous sommes du secteur privé et c’est à ce titre que nous avons été choisis par son Excellence Monsieur le Président de la République pour siéger dans ce Comité.
Je voudrais en profiter pour le remercier de la confiance faite à notre Association via le Conseil National du Patronat.
Le Comité de suivi comme son nom l’indique est chargé de suivre les dépenses engagées, les bénéficiaires, la réception et l’utilisation dans les actions prévues. Avec des visites de terrains et des contrôles sur site et sur pièces.
Nous travaillons sous la présidence du Général François NDIAYE et sommes organisés en Commission et le Président de l’APBEFS dirige la Commission Stabilité Economique et financière.
Les travaux se déroulent normalement et des rapports d’étapes sont faits  à son Excellence Monsieur le Président de la République.
La mission est prévue pour se terminer le 31 décembre 2020 mais peut faire l’objet de prorogation en cas de besoin d’investigations complémentaires.
 
Certains acteurs avertis ont proposé la suspension temporaire de l’Application des normes prudentielles notamment les dispositions de Bâle 2 et Bâle 3 afin de permettre aux établissements de crédit de jouer leur véritable rôle de bailleur de l’économie. Que répondez-vous à ceux-là ?

C’est une piste qui permettrait d’alléger le poids de la rigueur réglementaire à laquelle tous les établissements de crédit de l’UEMOA, voire de plusieurs autres places financières sont soumis.
La prérogative et la décision relèvent de la BCEAO qui en mesurera l’opportunité au-delà de sa disponibilité confirmée à revoir au cas par cas les difficultés qui se présenteraient sous l’angle de la réglementation en cette période de pandémie.
Bien sûr, à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle et il faut noter pour le saluer, la promptitude avec laquelle la BCEAO a mis en place des mesures d’accompagnement et à les adapter au fur et à mesure.


Monsieur le Président, un Conseil Présidentiel sur la relance de l’économie s’est tenu le 29 septembre dernier et votre Association y a activement participé.  Quels sont les grands défis que l’on pourrait attendre du secteur bancaire sénégalais dans le cadre de la mise en œuvre de ce PAP2 a ?

Nous remercions les hautes autorités de l’Etat, au premier rang desquels Monsieur le Président de la République de nous avoir associés à cette importante rencontre. Elle a été très appréciée de nos membres en ce qu’elle définit des orientations claires et essentielles pour notre économie, qui compte avec et sur le système bancaire.
Des pistes ont été dégagées. Les établissements de crédit sauront les saisir et les explorer pour en tirer le meilleur profit possible pour eux et pour leurs clients, avec, je n’en doute pas, l’appui des ministères impliqués, dont je salue ici l’engagement.
Le PAP 2 A a permis aussi de mettre le focus sur des mécanismes de financement innovants pour l’économie et plus particulièrement les TPE, le secteur informel et certains secteurs stratégiques tels que l’industrie pharmaceutique, l’habitat social le Pétrole, etc.
Nous avons réaffirmé l’engagement de notre industrie bancaire à être à la hauteur des attentes de notre secteur privé.
Il faudra aussi que le secteur privé se donne les moyens de mieux présenter ses projets, de mieux les suivre en s’entourant des compétences et respecter les engagements, afin de nous permettre d’être plus résiliant pour toute l’économie.
Globalement, le Conseil Présidentiel a permis de confirmer le rôle des Banques et leur volonté de s’ajuster dans le PAP 2 A avec une intervention plus marquée en faveur du secteur privé  dans le financement des Partenariats Public-Privé et des activités pétrolières & gazières notamment.


On assiste depuis quelques années à l’arrivée dans l’écosystème financier des FINTECHS et autres opérateurs spécialisés dans la finance digitale. Quelle appréciation faites-vous de ces mutations sur les banques? Concurrents ou partenaires commerciaux ?

Très tôt l’APBEFS et ses membres se sont intéressés à la finance digitale. Cette évolution est inéluctable et elle est même nécessaire. D’ailleurs l’expérience de la pandémie de coronavirus COVID-19 nous le prouve, si besoin en est. Vous l’aurez constaté à travers les réclames et affiches, plusieurs banques ont développé leurs applications et services digitaux.

Elle facilite les transactions et réduit les coûts d’intervention des banques si nos clients savent s’adapter, car elle demande une attention plus soutenue de leur part.

S’agissant des FINTECH, les relations avec nos membres se lisent davantage sous l’angle du partenariat plutôt que de la concurrence. En effet, la banque reste toujours la banque, avec ses missions exclusives, le tout sous la surveillance et le contrôle de l’autorité de régulation, dans le cadre de ses prérogatives pour le maintien de la sécurité et des équilibres monétaires.

Les partenariats avec les FINTECH se font sur le plan technique (logiciels, applications, solutions, etc.), sur le plan commercial (partage de marque, cobranding), au  niveau des relations entre banque et  client, via la gestion des flux financiers, voire la couverture des besoins financiers, etc. Le tout constitue un écosystème partagé par tous, au nom de cette complémentarité.


La qualité des services bancaires (accueil, GAB, taux d’intérêt élevé, mobilité bancaire, surendettement) est souvent décriée par les associations de consommateurs et de façon générale par les clients ? Quelles sont les réponses à apporter face à ces récriminations récurrentes ? 

En une seule question vous évoquez beaucoup de points qui mériteraient une approche fine à travers un traitement au cas par cas.
Certains points relèvent des Banques en termes d’amélioration de notre communication et de la lisibilité de nos produits tandis que d’autres relèvent de nos clients par une certaine forme de résistance aux changements.
Cela étant, si le tableau était aussi sombre, croyez-le, l’attrait de la place de Dakar ne serait point reluisant, ce qui n’est pas le cas à en juger par le nombre d’établissements de crédit présents au Sénégal, au total et à date 29 pour une population active de moins de 9 millions de personnes.

Il y’a très certainement des choses à améliorer, d’autres à revisiter. La qualité de service est une quête permanente dans tous les secteurs, le nôtre comme ceux des autres. Des efforts sont accomplis à cette fin en moyens humains et matériels, nonobstant les coûts liés.

S’agissant des taux d’intérêts, le Sénégal est le pays qui pratique les plus bas taux de la zone UEMOA. Pour autant, bien qu’il faille poursuivre les efforts dans le sens de la baisse si certaines conditions sont réunies, il faut comprendre que :
  • les crédits nécessitent la mobilisation de ressources qui ont un coût ;
  • le risque a également un prix; essayez de calculer combien de crédits de 100 millions de FCFA une banque devra accorder pour espérer rattraper par les intérêts générés par un seul impayé de 100 M de FCFA passé à perte ;
  • la banque est une société anonyme avec des actionnaires qui ont investi pour en tirer des revenus,
Pour le surendettement, sans nous réfugier derrière le fait que c’est le client qui vient solliciter du crédit, la parade à ce phénomène que nous cherchons absolument à éviter, pourrait venir du dispositif du Bureau d’Information sur le Crédit (BIC). Mais, pour cela, il faut que le client accepte de donner son consentement, ce qui hélas n’est pas toujours le cas. C’est là le début de la transparence dans toute relation de coopération.
Enfin pour la mobilité, il y’a lieu de noter que le nombre de cas est limité par rapport à la taille des portefeuilles des banques, sans oublier les SFD.

Par ailleurs, les demandes de mobilité émanent en grande partie d’une catégorie de clients déjà identifiée qui navigue entre les Banques pour des gains marginaux lors de promotions ponctuelles.
L’APBEFS réfléchit sur le sujet afin de conférer aux procédures qui lui sont liées plus de célérité, sans pour autant enfreindre les règles d’audit et de vérification qui s’imposent en la matière.
 

Monsieur le Président, quel serait le modèle bancaire après la Covid 19 ?

La mutation au sein du système bancaire a commencé avant l’avènement de la pandémie de CORONAVIRUS, COVID-19.
La finance islamique,  la digitalisation à travers le ebanking, de la monnaie électronique, du mbanking, du banking agency, le contact-less, etc.., sont autant d’outils qui font entrer les établissements de crédit dans une nouvelle ère.

La COVID-19 va insuffler une dynamique d’accélération comme c’est le cas pour les visioconférences, le télétravail, etc.
Sur le fond, la banque est et restera au service de sa clientèle, au service de l’économie en s’adaptant à chaque fois que de besoin. Nous nous y consacrons au quotidien mais le cœur de métier est et reste l’intermédiation financière à laquelle vient se greffer des activités et services connexes, certes non négligeables et porteuses d’innovations qui appellent à des changements inévitables.
 
 
Monsieur le Président, une question double pour la Banque que vous dirigez, quel rôle dans le Programme des 100.000 logements ? Et quid du lancement des activités de la Fondation BHS lors du vernissage de l’exposition de l’artiste Kalidou KASSE à l’occasion de ses 40 ans de carrière ?

Comme vous le savez, nous avons créé le financement du logement au titre de la résidence principale notamment pour les sénégalais à faible revenus. La création de la BHS vient compléter l’écosystème du logement aux cotés de la SICAP, de la SNHLM, des promoteurs privés et des Coopératives d’habitat. Le modèle sénégalais étant une référence souvent copiée et exportée.

Mais le modèle s’est un peu essoufflé avec la raréfaction des réserves foncières et le renchérissement des coûts relatifs à la viabilisation, à la construction, à la fiscalité, au coût du crédit et aux marges des promoteurs.
Malgré toutes ces contraintes, nous avons pu jouer notre rôle aux cotés de l’Etat et des acteurs.

Le programme des 100 logements vient après celui des pôles urbains augmenter l’offre de logements où le déficit est estimé à 300.000 logements et la demande annuelle à 10/12.000 unités.
Dans le programme des 100.000 logements nous avons été dans la réflexion d’abord avec tous les acteurs en dirigeant la Commission « Financement & Fiscalité » et maintenant nous allons passer aux actions devenues des directives présidentielles à la suite du Conseil Présidentiel sur le sujet tenu le 20 août 2020.
Notre rôle sera central dans la production de logements, par le financement des Développeurs, Promoteurs et Coopératives et des acquéreurs desdits logements. La différence ici est que tout se fera dans un dispositif soutenu, avec la mise à disposition et l’aménagement du foncier, une fiscalité adaptée, un accompagnement des populations à revenus faibles et/ou irréguliers.
Il s’agit là d’une évolution de la politique du logement de notre pays, dont la réussite dépendra aussi de la qualité des opérateurs.
Sur la deuxième partie de votre question, la BGS a crée une fondation reconnue d’utilité publique depuis octobre 2019. Nous remercions les Autorités pour cette reconnaissance car elle permettra à celle-ci de s’activer dans l’éducation, la santé et l’art et elle compte dans son Conseil l’Artiste Kalidou KASSE.
Il se trouve aussi que nous célébrons cette année les 40 ans de la Banque et avons voulu profiter de l’évènement des 40 ans de carrière de l’artiste pour le fêter et lancer aussi officiellement les activités de notre Fondation.
Propos recueillis par Ismaila BA
 
 



Source : https://www.lejecos.com/Mamadou-Bocar-SY-L-Etat-l-...

La rédaction