leral.net | S'informer en temps réel

Mame Less Camara, analyste politique : «C’est carrément la fin !»

journaliste et analyste politique, mame less camara est réputé avoir une lecture fine et pertinente des évènements. après la sortie du ministre français alain juppé et celle de robert bourgi, il livre ici son analyse de cette nouvelle donne qui vient se greffer aux évènements survenus récemment au pays, notamment les convulsions politiques et sociales consécutives au projet de loi de wade et aux émeutes contre les délestages. pour m. camara, ce que la france illustre surtout, c’est que wade est fini ; il ne reste que les échéances pour son départ.


Rédigé par leral.net le Jeudi 7 Juillet 2011 à 17:29 | | 7 commentaire(s)|

Mame Less Camara, analyste politique : «C’est carrément la fin !»
Vous avez suivi la sortie de Alain Juppé et la réaction de Robert Bourgi concernant le Sénégal, le Président Wade et son fils Karim. Quelle analyse en faites-vous ?
Alain Juppé, en renvoyant Wade au projet de loi, a fait une mise en garde assez inédite d’ailleurs, en rappelant à Wade qu’au moment où ils sont en train d’éteindre le feu là-bas, en Libye, les mêmes feux sont en train de mettre le feu chez lui. Et le plus inquiétant, c’est que les milieux extrêmement sensibles aux modifications de comportements de la France sont en train de se rebiffer. Robert Bourgi, de façon aussi discourtoise, confirme la journaliste en disant qu’à 3 heures du matin, Karim Wade l’a réveillé et que ce dernier était assez inquiet pour qu’il lui dise de ne pas s’affoler.

Est-ce à dire que la France a plus pris la mesure de la situation à partir du 23 juin que les autorités sénégalaises ?
La France a eu une sorte de retard d’allumage, parce que les Etats-Unis se sont inquiétés beaucoup plus tôt de la situation et même l’Union européenne, paradoxalement, parce que la France en fait partie. Mais la France, vu ses relations spéciales avec le Sénégal n’est intervenue que lorsque, de façon manifeste, le gouvernement s’est retrouvé par terre, c’est-à-dire a retiré piteusement son projet de loi. Donc, la France arrive en retard, mais elle arrive pleine d’enseignements de ce qui s’est passé ; elle n’a pas anticipé ; elle prend acte des faits qui se sont déroulés et ces faits-là montrent que c’est carrément la fin ; on attend les échéances pour que Wade parte.

Certains milieux sénégalais ne manqueront pas de brandir le sentiment patriotique du genre refus d’ingérence des affaires intérieures du Sénégal. Cet argument, serait-il fondé si Karim Wade, lui-même, réclame l’intervention de la France ?
Je ne pense pas que cet argument puisse émerger. La France n’a pas anticipé pour dire aux Sénégalais, «voilà comment il faut faire» ou «voilà quelle est ma position sur ce qui est en train de se dérouler». La France a attendu de voir là où souffle le vent de la volonté populaire sénégalaise pour tendre sa voile dans cette direction-là. La France est dans le sillage de l’opinion sénégalaise ; elle n’a pas essayé de la précéder pour lui dicter une voie. Ça, c’est la première chose. La deuxième, le contexte international, l’intervention de Wade à Benghazi pour morigéner Kadhafi, cela accuse tout sentiment d’ingérence française dans les affaires sénégalaises, puisque c’est dans un contexte d’ingérence sénégalaise dans les affaires libyennes à l’initiative de la France.

Et puis, le mouvement est tellement puissant qu’il ne peut se distraire de considérations patriotiques, nationalistes. Non ! Je pense que les Sénégalais sont preneurs de tout partenariat, de toute collaboration et de tout ce qui est susceptible de les aider dans le sens qu’ils ont choisi.

Aujourd’hui, quelle lecture doivent faire les autorités sénégalaises et quelle leçon doivent-elles tirer de cette réaction française ?
D’abord, la France est une alliée en année quasiment électorale. Donc, tous les actes que la France va poser, notamment sous l’égide du Président français, sont orientés vers le renforcement de la position du candidat Sarkozy. Or, aujourd’hui, après ce qui s’est passé chez les Ivoiriens, voir des prémisses d’une nouvelle Côté d’Ivoire au Sénégal n’est pas dans le genre de ce qu’aimerait l’opinion française. Donc, il faut qu’on comprenne que la Côte d’Ivoire c’est déjà passé, et que les tenants de la déstabilisation et de la guerre civile ne sont pas en odeur de sainteté. Et quiconque va prendre le pouvoir doit également intégrer que la France négocie moins avec le pré-carré et qu’elle a les moyens d’entraîner certaines organisations comme les Nations unies et la Cedeao dans des actions militaires, s’il le faut, pour mettre un terme à certains dérives de type Gbagbo, quel que soit le pays dans lequel cela se produit. Que ce soit au Niger, en Guinée, en Côte d’Ivoire et même en Guinée-Bissau, il y a un processus de pacification, souvent sous l’égide de la France parce qu’elle y a des intérêts. Au Sénégal, elle a moins des intérêts matériels, mais elle y a des intérêts symboliques et stratégiques au plan militaire. Pour d’autres raisons, la Côte d’Ivoire étant un peu au centre n’a de frontières qu’avec deux pays, le Sénégal au Nord, la Guinée au Sud et à l’Est, ce pays-là, nécessairement est pris en charge par la géostratégie française, parce que ce qui s’y passe peut déstabiliser au moins deux pays sensibles : la Guinée et le Sénégal qui, quand même au plan stratégique et au plan symbolique de la politique est important pour la France.

La sortie des autorités françaises vient au moment où le président de la République qui a reçu le Groupe des 6 est disposé à dialoguer avec l’opposition. Est-ce que cette réaction ne le met pas dans une posture encore plus fragile ?
Il est sûr que Wade a besoin de se ré-enraciner, de trouver des points d’appui au niveau national. Au niveau national, il a perdu, en l’espace d’un mois, une bataille importante. Son vo­yage à Benghazi a été désavoué par l’Union africaine et maintenant, la France que Wade croyait arranger entre guillemets - Alain Juppé a estimé qu’il est un ami qui aide la France, no­tam­ment en Libye -, est aujourd’hui en train de le refuser. C’est simple, je pense quand même. Déjà c’est un homme qui est en fin de parcours, sur qui il faut miser au plan interne. C’est comme disait le Général de Gaul­le : les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts.

lequotidien

( Les News )


1.Posté par Ndongo Daara le 07/07/2011 18:16 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Tu vois Wade comment la France t'a lache ? Dire que ta femme est francaise . Lorsque tu prendras ta retraite ne va pas en France reste au Point E !

2.Posté par CORENTAS le 07/07/2011 18:30 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

"Pour d'autres raisons la cote d'ivoire étant un peu au centre n'a de frontières qu'avec deux pays le sénégal au nord et la guinée au sud et à l'est ..................." Ah bon ?

3.Posté par pareillement le 07/07/2011 21:34 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

lol y a erreur aussi je crois le senegal n a pas de frontiere avec la cote d ivoire ça fait loin bordel mdr

4.Posté par SAT le 07/07/2011 22:50 (depuis mobile) | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Relativisez la perspective des frontieres!

5.Posté par Mame Oumar Mbengue bargny le 08/07/2011 02:34 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Souvenir le Ras –le-bol des jeunes en 1988 DU REGIME SOCIALISTE
Les jeunes ont pris possession de la rue. Armé de pierres, ils attaquent les forces de l’ordre, symbole de l’Etat qu’ils défient ouvertement. C’est sans doute pour la première fois dans l’histoire de Sénégal, hormis peut être l’intermède agitée de mai 1968, que des jeunes de façon massive manifeste leur ras-le bol et vouent aux gémonies un gouvernement incapable à leurs yeux de leur assurer un présent vivable et avenir décent. Même si le Sénégal est habitué aux manifestations cycliques d’élèves et étudiants naturellement contestataires, on aura rarement vu un mouvement aussi spontané et aussi politisé. En effet, les jeunes ne mettent plus en avant uniquement leurs revendications « corporatistes » ils n’exigent plus simplement le paiement régulier de leur bourses, la reforme des systèmes d’enseignement, l’amélioration de l’ordinaire ou l’effectivité du droit au travail. Certes, toutes ces exigences sont prises en charge mais cette fois-ci elles sont enrobées dans un discours politique radical. Ils réclament le départ du gouvernement, l’alternance a un mot le « Sopi » qui est devenu dans le cœur de ces milliers de jeunes apparemment innocents un cris de ralliement et d’identification. Le monde politique sénégalais a été frappé par la forte implication des jeunes dans la campagne électorale. Ils ont été de tous les meetings de l’opposition, portant en triomphe ses leaders et sommant le pouvoir en place de se démettre.
Au début assez marginal le mouvement est allé crescendo au fur et à mesure que s’écoulait la campagne électorale et qu’approchait le jour du scrutin le 28 février, ils sont également sortis dans la rue jetant des pierres sur les militants du PS et molestant certains de ses responsables qui avaient voulu les braver en se drapant de boubous frappés à l’effigie de leur secrétaire générale ABDOU DIOUF.
Depuis quelques jours le mouvement s’est radicalisé malgré le renforcement notable et force de sécurité et la fermeture des écoles et université.
La coloration politique du mouvement a fait dire à certains éléments du parti au pouvoir ( le PS) que les enfants étaient manipulés par l’opposition. Rien ne permet jusqu’ici de corroborer cette assertion. Le mouvement des jeunes est spontané. Il n’est commandité par personne. Il a sa propre logique, celle de la rue. Les jeunes manifestent parce qu’ils sont ulcérés par leur conditions précaires d’existence. Le système d’enseignement dévalorisé qui leur est donné avec les classes double flux, le chômage certains malgré des études longues et éprouvantes. C’est devant un avenir qui ne semble plus pour eux porteur d’espérances émulatrice que les jeunes occupent la rue. Le spectacle quotidien qu’ils offrent dans les rues de Dakar et dans les principaux centres urbains du pays est désolant et doit inciter les plus hautes autorités de l’ETAT a une réflexion rapide et porteuse de solutions de prise en compte des aspirations de la jeunesses. Il est grave qu’un ETAT qui bâtit pour l’avenir, donc pour la jeunesse se voit contester de façon aussi violente par cette couche sociale dont les préoccupations constituent en principe le principal ressort de son action. Quelle que soit l’issue de la crise socio-politique que vit le Sénégal, on peut avancer que la satisfaction des revendications des jeunes constituera le principal axe des actions du prochain gouvernement. Quel qu’il soit.
Les sénégalais ont été atteints dans leurs être profond par ces cohortes de jeunes occupant les rue malgré les charges des forces de sécurité. Une étincelle peut mettre le feu aux poudres. Il suffira d’une bévue pour que des enfants, servant de chairs à canon soient immolés sur l’autel des passions politique ce sera alors l’irréparable. Et d’escalade en escalade, on risquerait de voir pour la première fois au monde une révolution conduite par des enfants aux mains nues ou armée de cailloux.
L’effet Sopi a indiscutablement conforté Me Abdoulaye Wade dans sa conviction d’être le gagnant des élections du 28 février cependant Me Wade n’ira pas au Palais car selon les résultats officieux provisoire le lundi il a été largement battu avec des fraudes massive du pouvoir et il a aussi perdu sa liberté et ce jour la Me WADE avait toutes les chances de se poser en martyr ou symbole de l’opposition au régime en place. La possibilité de rallier autour de lui la multiplicité des oppositions sénégalaise y accroit ses chances de devenir réalité et le Sénégal aurait basculé dans la violence Mais de par son amour pour notre cher pays il a tout laissé dans les mains de dieu . Me Wade monument de la democratie AFRICAINE UJTL FER DE LANCE

6.Posté par thiladramane le 08/07/2011 15:03 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Merci mbengue de nous avoir rafraichi la memoire Me Wade a toujours etait tolerant et compréhensif . L'opposition n'arrivera jamais à lui emboiter le pas.

7.Posté par thiladramane le 08/07/2011 15:04 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Merci mbengue de nous avoir rafraichi la memoire Me Wade a toujours ete tolerant et compréhensif . L'opposition n'arrivera jamais à lui emboiter le pas.

Nouveau commentaire :

Tout commentaire à caractère commercial, insultant, pornographique, raciste, homophobe, incitant à la violence ou contraire aux lois sénégalaises sera supprimé, Peut entraîner votre bannissement total du site