Marché Nietty Mbars (Pikine) : Le commerce au péril de la santé publique

Dans une tribune virulente, il dénonce l’état préoccupant de ce marché emblématique, devenu selon lui, «un marché de tous les dangers».

Un environnement à haut risque sanitaire

Entre flaques d’eau stagnante, amas d’ordures, prolifération de rongeurs et d’insectes, le marché de Nietty Mbars est loin de répondre aux normes d’hygiène les plus élémentaires. Une situation qui menace directement la santé des populations.

« Nos marchés font froid dans le dos. L’horreur prend le dessus sur l’envie de se nourrir », écrit Mamadou Gaïndé Badiane. Et pour cause : maladies hydriques (choléra, typhoïde, diarrhées), infections alimentaires, paludisme… Les dangers sont multiples, et les plus vulnérables – enfants, femmes, personnes âgées – en sont les premières victimes.

Un fardeau économique supplémentaire

L’impact ne se limite pas à la santé publique. L’insalubrité des lieux pèse également lourdement sur l’économie locale. Chaque maladie entraîne des dépenses imprévues pour les ménages, affaiblissant leur pouvoir d’achat. Les pertes de marchandises dues au mauvais stockage, la baisse de fréquentation des marchés par les clients soucieux d’hygiène et la dévalorisation des produits exposés, réduisent drastiquement les revenus des commerçants.

La saleté des marchés menace ainsi la sécurité alimentaire, l’emploi informel et la stabilité de milliers de familles.

Une image dégradée, un avenir compromis

Au-delà du court terme, c’est la réputation même de la commune de Djidda Thiaroye Kao qui se détériore. «Un environnement insalubre décourage toute initiative de développement », prévient le militant. L’image d’une ville négligée éloigne investisseurs, visiteurs et partenaires potentiels et alimente un sentiment croissant de marginalisation parmi les habitants.

Des solutions existent, mais exigent volonté politique

Mamadou Gaïndé Badiane rappelle que les normes d’hygiène des marchés sont bien connues : sols nettoyables, gestion rigoureuse des déchets, eau potable, installations sanitaires, respect de la chaîne du froid pour les aliments, etc. Leur mise en œuvre ne devrait plus être optionnelle.

Il en appelle à une prise de responsabilité des autorités locales, qui ont l’obligation de garantir à leurs citoyens, un environnement sain et propice à un développement économique durable. « Nettoyer nos marchés, c’est protéger nos vies. Améliorer leur hygiène, c’est relancer notre économie. Le laisser-faire n’est plus acceptable », conclut-il.