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Mauvaises semences, mauvais prix : Les paysans comme abandonnés à leur sort

L’hivernage pointe le nez. Mais chez les paysans, cette unique période qu’ils ont pour trouver leur subsistance, est source de crainte et d’angoisse, à cause de la mauvaise qualité des semences d’arachide qui leur sont servies et du mauvais prix au producteur pratiqué par le gouvernement.


Rédigé par leral.net le Mardi 23 Mai 2023 à 11:00 | | 0 commentaire(s)|

Le monde paysan, en plus de vivre les contre-coups de la cherté de la vie, est hanté par le spectre de la mauvaise qualité des semences d’arachide. En fait, comme l’année dernière, la qualité et la quantité des semences reçues par les paysans, ainsi que le problème d’accès à l’engrais, ont négativement impacté sur les récoltes. L’hivernage approche, les paysans redoutent ce scénario. La saison écoulée, il aura suffi de faire un tour au Saloum, au Baol, au Cayor, dans le Djoloff, au Diambour et au Walo, pour se rendre compte de l’ampleur de la mauvaise qualité des graines.

Une situation qui interpelle directement le chef de l’Etat

L’engrais est quasiment inaccessible à des paysans, qui doivent débourser jusqu’à 25.000 FCfa pour le sac d’engrais non subventionné. Si la disparité pluviométrique entraîne une disparité de la moisson, la qualité et la quantité des semences distribuées, ainsi que les difficultés d’accès des paysans à l’engrais, ne favorisent pas une bonne récolte. À cela, s’ajoute le prix du kilo d’arachide jugé très mauvais pour les paysans. En effet, la fixation du prix du kilogramme de l’arachide à moins de 500 FCfa, n’agrée pas les paysans, qui l’ont fait savoir au gouvernement la saison passée, à travers une interpellation adressée au Président Sall.

Des cultivateurs qui dépensent plus et récoltent moins

Toujours déçus de ce prix, ils expriment leur colère d’année en année, à travers la Fédération des paysans du bassin arachidier. Ces paysans ont tout le temps exprimé leur déception, non sans demander au gouvernement de les aider à aller de l’avant. C’est pour cela d’ailleurs, qu’ils réclament une place dans les instances qui fixent le prix du kilo de l’arachide au producteur.

Ainsi, au problème de récolte, s’est ajoutée celui du mauvais prix du kilo de l’arachide. «À ce rythme, on va vers une situation d’insécurité alimentaire, car ce que nous dépensons pour nos champs dépasse ce que nous récoltons», fait remarquer Mamadou Faye, cultivateur, habitant à Gossas. L’année dernière, les paysans avaient reçu 18 kg d’arachide par carré, c’est-à-dire par famille. Les paysans qui ne paient pas l’impôt, n’ont pas eu accès à ces arachides. Pour l’engrais qui fertilise les sols, c’est deux sacs par carré, l’engrais subventionné est cédé à 12.000 FCfa le sac, sinon il faut débourser 25.000 FCfa par sac.






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