La convention démocrate de 2004
C’était un nouveau venu, un Noir dans ce qui était historiquement la chasse gardée des Blancs. Il surgissait du néant avec un nom bizarre et une histoire étrange, espérant toucher une corde sensible chez les électeurs démocrates. Comme le reconnaîtraient plus tard les experts du parti, choisir Barack Obama pour prendre la parole devant des millions d’auditeurs était un pari pour le moins risqué. (…)
« Faut croire que c’était un bon discours » est devenu mon leitmotiv. C’était une boutade entre Barack et moi, un refrain que j’ai souvent répété, non sans ironie, après cette soirée du 27 juillet 2004. (…)
Plus il était sous pression, plus il semblait calme. Il avait passé plusieurs semaines à prendre des notes, peaufinant son texte entre les votes du Sénat de l’Illinois. Il l’avait appris par cœur et l’avait répété soigneusement, au point qu’il n’aurait pas besoin du téléprompteur, sauf si ses nerfs le lâchaient et qu’il avait un trou de mémoire. Ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. Barack a regardé le public, il a regardé les caméras de télévision et, comme s’il faisait démarrer un moteur interne, il a souri et s’est mis en marche. (…)
L’énergie était électrique, le bruit assourdissant. Tout le monde avait pu se convaincre que Barack était un type bien, doté d’un esprit remarquable et d’une foi inébranlable dans la démocratie. (…)
Rétrospectivement, je pense que c’est à cet instant que j’ai doucement cessé d’imaginer pouvoir lui faire faire machine arrière, cessé de croire qu’il pourrait un jour n’appartenir qu’à nous, les filles et moi. Je l’entendais presque dans la pulsation des applaudissements. On en veut encore, encore, encore. La réaction des médias au discours de Barack a été dithyrambique. « Je viens de voir le premier président noir », a déclaré Chris Matthews aux autres reporters de NBC. (…)
C’était un nouveau venu, un Noir dans ce qui était historiquement la chasse gardée des Blancs. Il surgissait du néant avec un nom bizarre et une histoire étrange, espérant toucher une corde sensible chez les électeurs démocrates. Comme le reconnaîtraient plus tard les experts du parti, choisir Barack Obama pour prendre la parole devant des millions d’auditeurs était un pari pour le moins risqué. (…)
« Faut croire que c’était un bon discours » est devenu mon leitmotiv. C’était une boutade entre Barack et moi, un refrain que j’ai souvent répété, non sans ironie, après cette soirée du 27 juillet 2004. (…)
Plus il était sous pression, plus il semblait calme. Il avait passé plusieurs semaines à prendre des notes, peaufinant son texte entre les votes du Sénat de l’Illinois. Il l’avait appris par cœur et l’avait répété soigneusement, au point qu’il n’aurait pas besoin du téléprompteur, sauf si ses nerfs le lâchaient et qu’il avait un trou de mémoire. Ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. Barack a regardé le public, il a regardé les caméras de télévision et, comme s’il faisait démarrer un moteur interne, il a souri et s’est mis en marche. (…)
L’énergie était électrique, le bruit assourdissant. Tout le monde avait pu se convaincre que Barack était un type bien, doté d’un esprit remarquable et d’une foi inébranlable dans la démocratie. (…)
Rétrospectivement, je pense que c’est à cet instant que j’ai doucement cessé d’imaginer pouvoir lui faire faire machine arrière, cessé de croire qu’il pourrait un jour n’appartenir qu’à nous, les filles et moi. Je l’entendais presque dans la pulsation des applaudissements. On en veut encore, encore, encore. La réaction des médias au discours de Barack a été dithyrambique. « Je viens de voir le premier président noir », a déclaré Chris Matthews aux autres reporters de NBC. (…)