« Il est mignon à croquer ». Vous êtes penché au-dessus du landau d’un bébé tout mignon, et une vague chaude de tendresse et d’amour inonde soudain votre corps. Et là, fasciné, hypnotisé par ces petites joues tendres et rondes, par ces grands yeux tout humides et brillants, vous êtes pris d’une envie soudaine de le bouffer tout cru.
La bave aux lèvres, vous vous apprêtez à croquer un bout, juste un tout petit bout… peut être la joue, ou bien un petit morceau d’orteil… Puis vous voyez la maman de l’enfant qui vous observe du coin de l’œil, visiblement pas très rassurée. Vous reprenez vite vos esprits : « Ah ouais, il est vachement mignon ton gosse, hein ! »
J'ai comme un petit creux...
Non, vous n’êtes pas un dangereux psychopathe mangeur d’enfant.
En fait, cette réaction est plutôt normale. Ça a même un nom, et apparemment, ça aurait aussi une fonction psychologique et sociologique importante. Le "dimorphisme de l’expression" est en fait un outil psychique qui nous permet de contrôler et de réguler nos émotions, si l’on s’en tient aux recherches menées par des chercheurs en psychologie sociale de l’Université de Yale.
Le directeur de recherche, Oriana Aragon, nous en dit un peu plus sur ce phénomène : « Nous régulons nos émotions de différentes manières. Parfois, nous essayons de repenser la situation, de l’analyser sous un autre angle. Lorsque c’est impossible, nous pouvons essayer de réfréner une émotion trop forte par la simple volonté. Et pour ce faire, il nous arrive de répondre de la manière complètement opposée à ce que nous ressentons au départ, afin de trouver un équilibre. »
La surcharge d'émotion lorsque quelque chose est trop mignon peut être dangereuse...
Pour résumer, on a envie de serrer les bébés ou les chatons très fort jusqu’à les étouffer parce qu’ils sontTROP mignons. Notre cerveau a du mal à supporter cet afflux d’émotion, nous devenons dingues, et cette envie de mordre dedans, de pincer leurs petites joues ou encore de les serrer jusqu’à l’étouffement est juste une manière complètement bizarre (mais néanmoins très courante) pour notre cerveau de manifester son trop plein émotionnel et de lâcher la pression.
Intéressant…