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Mort du vendeur de poissons : le Maroc sous le choc, le roi Mohammed VI promet une enquête "minutieuse"

Rédigé par leral.net le Lundi 31 Octobre 2016 à 22:06 | | 0 commentaire(s)|

AFP | Manifestation dans la ville d'Al-Hoceima, dans le nord du Maroc, le 30 octobre, après la mort du vendeur de poissons Mouhcine Fikri.
AFP | Manifestation dans la ville d'Al-Hoceima, dans le nord du Maroc, le 30 octobre, après la mort du vendeur de poissons Mouhcine Fikri.
Après le tollé déclenché par la mort de Mouhcine Fikri, un vendeur de poissons broyé dans une benne à ordures en voulant récupérer sa marchandise, qui avait été saisie, Mohammed VI a demandé l'ouverture d'une enquête "approfondie".
 
"Qui a écrasé Mouhcine ?" La question faisait la une du quotidien arabophone marocain Al-Ahdath, lundi 31 octobre, trois jours après la mort atroce de Mouhcine Fikri, ce vendeur de poissons broyé dans une benne à ordures dans la petite ville côtière d’Al-Hoceima, dans le Rif. Le marchand voulait récupérer sa marchandise.
 
L'horrible cliché de Mouhcine gisant inanimé, la tête congestionnée et un bras dépassant du mécanisme de compactage de la benne, faisait également la une de toute la presse, à côté des photos des manifestations d'indignation et de l'immense foule ayant accompagné ses funérailles dimanche.
 
Aucun nouvel appel à manifester n'a été lancé, mais un "comité de soutien" à Mouhcine Fikri devait se réunir dans la journée de lundi à Al-Hoceima, après l'arrestation de trois proches de la victime, selon un militant associatif local.
 
"Punir les responsables"
 
Une enquête a été ouverte par le ministère de l'Intérieur dès le lendemain du drame. Dépêché par le roi Mohammmed VI pour tenter de désamorcer la crise, le ministre de l'Intérieur, Mohammed Hassad, s'est rendu dimanche à Al-Hoceima pour exprimer "la compassion du souverain à la famille du défunt".
 
Alors que son Premier ministre, Abedelilah Benkirane, est occupé à former le nouveau gouvernement, le roi s'est saisi directement du dossier et a donné des instructions "pour qu'une enquête minutieuse et approfondie soit diligentée". "Sa Majesté ne veut pas que ce genre d'accidents se reproduisent", a souligné le ministre Hassad, qui a réaffirmé dimanche soir à l'AFP sa volonté de tout mettre en œuvre pour "établir les circonstances exactes du drame et en punir les responsables".
 
Le marchand de poissons avait refusé d'obtempérer à un barrage de police et avait ensuite été intercepté avec, dans sa voiture, "une quantité importante d'espadon, interdit à la pêche", selon le ministre. "Décision a été prise de détruire la marchandise illégale. Toutes les questions se posent après ça", a-t-il expliqué. Mais "personne n'avait le droit de le traiter ainsi", a déploré le ministre, promettant les conclusions de l'enquête d'ici "quelques jours".
 
Les résultats de l'autopsie, révélés par la presse locale, indique que le corps présentait des "fractures des cinq premières côtés gauches et droites", et que la mort serait due "à un choc hémorragique suite à une plaie thoracique".
 
Avec AFP