Les scandales à répétition et la mauvaise santé de l'économie sud-africaine pèsent lourd sur le bilan de l'ANC. Le parti majoritaire est également affaibli par des divisions internes, entre partisans et opposants de Jacob Zuma.
A ces difficultés s'ajoutent une érosion de l'électorat traditionnel du parti. Vingt-deux ans après la chute de l'apartheid et l'avènement de la démocratie, beaucoup de Sud-Africains reprochent à l'ANC de ne pas avoir fait assez.
Dans certains townships, la population touchée de plein fouet par le chômage n'a toujours pas accès à l'eau et à l'électricité. De plus, la corruption est particulièrement sensible au niveau local, où les conseillers profitent de leurs positions pour distribuer des faveurs à leurs proches.
Les partis d'opposition aux aguets
Tous ces facteurs pourraient inciter les électeurs à exercer un vote sanction contre le Congrès national africain. Et l'opposition compte bien en profiter pour s’imposer dans plusieurs municipalités.
L’Alliance démocratique espère cette fois rassembler au-delà de son électorat traditionnel et opérer une percée dans l’électorat noir. Quant au parti EFF de Julius Malema, qui participe à ses premières municipales, il compte s’inscrire définitivement dans le paysage sud-africain.
Il y a peu de chance pourtant que l'Alliance démocratique ou le parti EFF réussissent à rassembler une majorité absolue dans une grande municipalité. Ces élections pourraient donc déboucher sur des coalitions au niveau local. Une situation tout à fait inédite en Afrique du Sud.
rfi