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Nicaragua : des manifestations contre une réforme des retraites font au moins dix morts

Rédigé par leral.net le Samedi 21 Avril 2018 à 12:50 | | 0 commentaire(s)|

Les protestations se sont durcies vendredi, au troisième jour de mobilisation, avec des barricades érigées, des heurts avec la police, à Managua et dans d’autres villes du pays.


Nicaragua : des manifestations contre une réforme des retraites font au moins dix morts
 

De violentes manifestations contre une réforme des retraites ont fait au moins dix morts au Nicaragua  jeudi et vendredi. Qualifiées d’« émeutes » organisées par des individus cherchant « à briser  la paix et l’harmonie » par la vice-présidente Rosario Murillo, les protestations se sont durcies vendredi, au troisième jour de mobilisation, avec des barricades érigées, des heurts avec la police  et des dégradations de bâtiments gouvernementaux, à Managua et dans d’autres villes  du pays.

Quatre-vingts personnes environ ont été également été blessées dans ces manifestations, les plus violentes depuis l’arrivée au pouvoir  de Daniel Ortega, il y a onze ans. Jeudi, le gouvernement a empêché quatre chaînes de télévision indépendantes de couvrir  les événements. Au moins neuf journalistes ont été blessés dans les défilés, selon le comité pour la protection des journalistes, sis à New York.

« Le dialogue reste ouvert »

Mme Murillo a ajouté que le gouvernement était disposé à discuter  de la proposition d’augmenter les contributions des employeurs et des salariés au système de retraites, à l’origine de la vague de protestation.
Le président Daniel Ortega, qui ne s’est pas montré en public pendant la crise, doit formellement annoncer  samedi que « le dialogue reste ouvert » et que « tous les sujets sont sur la table », a ajouté la vice-présidente. Le chef de file de la principale organisation patronale, José Aguerri, avait appelé plus tôt à éviter  que le « sang continue de couler » et à reprendre  les discussions, tout en soutenant les manifestants.

 
Cette mobilisation semble avoir  pris par surprise le gouvernement, qui jusqu’ici était parvenu à contenir  les mécontentements grâce à l’influence du parti au pouvoir dans les sphères publique et militaire. « C’est une protestation qui vient de la base, pas d’un parti politique  » et « je crois que le gouvernement n’a pas anticipé cette réaction », a déclaré Oscar René Vargas, un expert en politique.

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