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Niels Högel : l'autre "ange de la mort"

L’infirmier allemand, déjà condamné en 2015 à la perpétuité pour la mort de deux patients, aurait, selon les conclusions des enquêteurs, tué au moins 90 patients. Une affaire qui fait la Une des journaux allemands.


Rédigé par leral.net le Jeudi 31 Août 2017 à 14:34 | | 0 commentaire(s)|

C’est après "134 exhumations et plusieurs centaines de témoignages" , que le chef de l’enquête a estimé pouvoir prouver qu’au moins  90 meurtres ont été commis par Niels Högel. Cet infirmier de 41 ans officiait dans des cliniques d’Oldenburg et Delmenhorst, toutes situées dans le Land de Basse-Saxe. 
Niels Högel tuait généralement, les patients à l'aide de surdoses médicamenteuses, souvent lorsqu'ils étaient en réanimation. Des méthodes "monstrueuses", commente la Süddeutsche Zeitung. 
Cependant, le journal de Munich ne lui fait pas porter seul la culpabilité de ces meurtres. Les responsables des deux cliniques dans lesquels il a travaillé sont également coupables, car de tels agissements auraient dû éveiller les soupçons. 
"Chaque fois qu’il y avait des soupçons, ceux –ci étaient rejetés par les responsables" de ces établissements, regrette le journal, qui s’insurge par ailleurs, contre "une faute organisationnelle". 
La Osnabrücker Zeitung abonde dans le même sens que le journal munichois, soulignant le fait que la direction de la clinique d’Oldenburg avait en sa possession les statistiques des taux de mortalité. "Des taux significativement associés aux heures de travail de Högels", écrit le journal.  
Au lieu de signaler ces anomalies, la direction est "restée inactive et a même rédigé la lettre de recommandation lui ayant permis de rejoindre la clinique de Delmenhorst", écrit le journal. 
"Mais qui veut soupçonner un collègue de tuer des patients ? Qui a le courage de dénoncer son patron?", s’interroge la Frankfurter Allgemeine Zeitung, pour sa part. En raison de ces faiblesses humaines qu’il revient aux établissements de santé de prévenir ces doutes, afin que toute personne ayant un poste de responsabilité n’ait pas peur d’appeler la police au risque d’entacher la réputation de l’hôpital. 
Cette affaire rappelle un autre infirmier, Stephan Letter, condamné en 2006 à la prison à perpétuité pour avoir tué 28 malades. Il était surnommé "l'Ange de la mort".