Nucléaire: les Européens exhortent l'Iran à négocier, Téhéran réclame la fin des frappes

Ce vendredi, l'Allemand Johann Wadephul, le Français Jean-Noël Barrot, le Britannique David Lammy et la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas ont discuté pendant plus de trois heures à Genève avec leur homologue iranien Abbas Araghchi. Leur but : convaincre la République islamique de poursuivre la voie diplomatique pour résoudre la délicate question de son programme nucléaire, « sans attendre la fin du conflit » avec Israël.

Mais côté iranien, la position est claire : tant qu'Israël attaquera, Téhéran ne reviendra pas à des négociations nucléaires avec Washington. « L'Iran est prêt à envisager à nouveau la diplomatie une fois que l'agression aura cessé (...) », a déclaré Abbas Araghchi.

Des deux côtés, on se dit malgré tout prêts à poursuivre le dialogue. « Le ministre iranien a marqué sa disposition à poursuivre cette discussion et à mettre tous les sujets sur la table, y compris certains de ceux qui n'y étaient pas encore. Seule la négociation peut nous permettre de résoudre ce problème de sécurité majeur pour Israël, pour le Moyen-Orient et pour l'Europe. L'initiative diplomatique que nous avons prise ici à Genève montre que cela est possible », veut croire le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

« Ils veulent nous parler à nous »

Mais tout n'est donc pas si simple. Si tout le monde dit qu'il est prêt à discuter à nouveau, personne ne dit où ni quand. Et le temps presse, car pendant ce temps-là, les bombes pleuvent toujours. Côté israélien, on se dit prêt à des hostilités dans la durée. « Nous avons lancé la campagne la plus complexe de notre histoire (...) Nous devons être prêts à une campagne prolongée. Malgré des avancées significatives, des jours difficiles nous attendent. Nous nous préparons à de nombreuses éventualités », a annoncé le chef d'état-major israélien, le lieutenant-général Eyal Zamir, à ses concitoyens.

Les déclarations intempestives du président américain n'arrangent rien. En une phrase, ce vendredi, le locataire de la Maison Blanche a quasiment mis un terme prématuré aux discussions entamées entre Européens et Iraniens. « L'Iran ne veut pas parler à l'Europe. Ils veulent nous parler à nous. L'Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet », a estimé Donald Trump, qui se donne au maximum deux semaines pour se décider s'il intervient militairement ou non en Iran.

RFI