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Ousmane Sonko: «La transformation du service public, est un pilier central du redressement national »


Rédigé par leral.net le Lundi 4 Août 2025 à 18:14 | | 0 commentaire(s)|

Le Premier ministre Ousmane Sonko a réaffirmé l’importance stratégique de la transformation structurelle de l’État, dans le cadre du Plan de redressement économique et social. Il participait à une rencontre dédiée à la réforme du service public, qu’il a qualifiée de « très importante », car touchant un pilier fondamental de l’action gouvernementale.

Dès l’entame de son discours, le chef du gouvernement a tenu à élargir la compréhension du service public : « Ce n’est pas seulement l’administration classique. C’est toute activité d’intérêt général menée par ou sous le contrôle de l’État ». Selon lui, le service public constitue le lien vital entre les citoyens et la République.

Il a évoqué des priorités essentielles telles que l’accès à l’alimentation, à la santé, à une éducation publique de qualité, à des infrastructures fonctionnelles et à une protection sociale effective. Pour Ousmane Sonko, améliorer ces services revient à améliorer la vie quotidienne des citoyens.

Tout en reconnaissant certains acquis administratifs, le Premier ministre appelle à dépasser les comparaisons avec les pays les moins avancés : « Nous sommes au-dessus de la moyenne en Afrique, mais comparons-nous à ceux qui nous précèdent ».

Il a plaidé pour une nouvelle culture administrative, fondée sur l’éthique, l’efficacité, la transparence et la responsabilisation, rompant avec les réflexes hérités de la colonisation.

Le Premier ministre n’a pas éludé la question de la corruption dans l’administration, qu’il qualifie de frein majeur au développement. Il reconnaît que « la majorité des agents sont intègres », mais déplore une tolérance croissante envers les pratiques douteuses : « Quand un chauffeur paie pour passer la visite technique, ce sont 20 morts qu’on déplore plus tard sur la route ».

Il a également fustigé les cas d’enrichissement illicite dans la fonction publique : « On ne peut pas devenir milliardaire en étant fonctionnaire. Pourtant, ce phénomène s’est banalisé ». Il s’est interrogé sur le caractère « corruptogène » de la société, soulignant des inégalités salariales criantes au sein même de l’État, avec certains Directeurs généraux gagnant plus de quatre fois le salaire du président de la République.

Dans une perspective de réforme durable, Ousmane Sonko a insisté sur la refonte de la formation des agents publics, la moralisation de la vie publique (avec une loi en préparation pour la protection des lanceurs d’alerte) et la réhumanisation des rapports entre citoyens et administration.

Il a également dénoncé les pratiques de recrutement politique ou familial, en lieu et place des concours ouverts : « Depuis les années 2000, les concours sont devenus rares, au profit d’une frénésie de recrutements non fondés sur des critères objectifs ».

Le Premier ministre a appelé à une réforme systémique de la gestion des ressources humaines, à une stratégie de communication publique plus active et à la lutte contre les surfacturations, véritables saignées des finances publiques.

Par ces réformes ambitieuses, Ousmane Sonko veut refonder l’administration publique sur des bases solides, équitables et transparentes, pour faire du service public, le véritable moteur de la souveraineté nationale et du développement économique.





Rts.sn

Mame Fatou Kébé