PERTURBATIONS PRÉMATURÉES DANS LE SECTEUR DE L’ÉDUCATION : Kalidou Diallo s'explique sur le retard des salaires des enseignants...

Kalidou Diallo, le ministre de l’Éducation, est largement revenu sur les problèmes à l’origine des retards de paiements de salaire de quelque 1600 enseignants. Une enveloppe d'environ 240 millions de francs Cfa qui ne pouvait pas être décaissée. Selon le ministre, cette situation de retard est due au fait que ces enseignants qui courent toujours derrière leur salaire n’ont pas ouvert de compte bancaire dans les établissement agréés, conformément à la mesure prise par le gouvernement de faire domicilier les rémunérations des fonctionnaires dans les banques. Ce qu’indique la circulaire N°02096 du Premier ministre qui imposait l’ouverture d’un compte pour le virement de leurs salaires. M. Diallo a, lors d'une conférence de presse qu'il a animée, hier, à son cabinet, donné trois raisons pour expliquer le blocage actuel qui déteint sur le fonctionnement des écoles. «Certains enseignants n’ont pas voulu ouvrir de compte. D’autres l’ont fait dans des mutuelles qui sont des structures financières non agréées pour que le Trésor public puisse y virer leurs salaires. Alors que le reste du groupe est constitué de détenteurs de compte inscrits sur une liste unique qui contenait quelques manquements ayant conduit au blocage de cette dernière».
Le ministre Kalidou Diallo, qui se réjouit de cette politique de bancarisation, estime qu'elle a l'avantage de mettre fin à l’existence des «doubles salaires». Il informe qu’«une solution provisoire de règlement de ce problème de salaire a été trouvée avant l’atteinte d’une situation dramatique». Avant-hier, le ministre des Finances a décidé de payer exceptionnellement ces membres des corps émergents, renseigne le ministre. «Il (le chef du département de l'Économie et des Finances) a décidé de fermer les yeux sur ce texte. Au-delà de cela, le gouvernement à décider d’ajouter 42 milliards dans le budget de 2011», se réjouit le conférencier.

...menace de sanctionner les perturbateurs et rassure sur la réhabilitation de Limamou Laye
Revenant sur les problèmes au lycée Seydina Limamou Laye de Guédiawaye, le ministre de l’Éducation a déclaré que des sanctions seront appliquées sur ces enseignants qui refusent de regagner leur classe au prétexte que l’établissement est en état de délabrement très avancé. Il a promis d’interpeller l’inspecteur d’Académie afin que ceux-là ne perçoivent pas l’intégralité de leur salaire à la fin du mois. Kalidou Diallo qui s’en prend à ces enseignants «boycotteurs» estime qu’ils ne respectent pas ainsi la réglementation, et dit ne pas légitimer le motif de leur courroux. Ce, du fait que beaucoup «d’enseignants sont aujourd’hui en train de donner des cours sous l’ombre des arbres ou sous des abris provisoires sans même déplorer cela».
Le conférencier annonce en ce sens que Me Abdoulaye Wade a pris l’option de réhabiliter Limamou Laye qui compte plus de 5000 élèves. C’est dans ce cadre que, selon lui, il a invité la coopération suédoise qui finalement a signé le contrat avec Moussa Sakho, le ministre de l’Enseignement technique dont le lycée est placé sous sa tutelle. Kalidou Diallo regrette la volonté des enseignants de croiser les bras, qui ne s’explique pas et qui tombe à un moment «inopportun», dit-il. «La réhabilitation du lycée Limamou Laye demande près de 90 milliards. Le contrat a été signé. Ces enseignants-là ont fait leur grève au mauvais moment, juste pendant que le processus est en cours. Éthiquement et déontologiquement, ce n’est pas acceptable de vouloir mener la grève et vouloir recevoir son salaire». Il estime également : «beaucoup d’établissements sont dans des états pires et pourtant les gens y sont», tonne le ministre. Il annonce la prochaine construction d’un lycée de jeunes de filles à Diourbel pour 90 milliards de nos Francs.


Youssoupha MINE (Stagiaire)
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