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PETROTIMGATE


Rédigé par leral.net le Mardi 23 Décembre 2014 à 21:06 | | 0 commentaire(s)|

PETROTIMGATE
La propension incestueuse et délictuelle de nos dirigeants à soustraire nos ressources me laisse pantois et acerbe.
Avec l'avènement de la deuxième alternance au Sénégal, on était tous unanime pour adjurer de nos vœux une gouvernance de rupture à l'aune des régimes précédents.
Petrotimgate nous a immergés dans les ères les plus sombres du passé alliant affairisme d'état et nébuleuse éhontée. Tout porte à croire à une préméditation ourdie et mijotée dans les chaumières les plus reculées de l'exécutif. En effet comment comprendre pour le commun des mortels, que des huit permis délivrés, seuls les blocs de Sangomar avec ses deux puits et ceux du nord à savoir Saint louis et Cayar contiennent le liquide précieux ?
Les autorités concernées étaient très bien renseignées avec les rapports des experts qui s'activent depuis des décennies pour situer les puits avec de fortes potentialités, ainsi Wade a délivré le permis de Sangomar et le pouvoir actuel dans la continuité de l'Etat en connaissance des fortes probabilités de contenance des blocs de Saint-Louis et de Cayar a octroyé les sésames au prince de Guédiawaye , faisant de lui un milliardaire juste avec le seul décret en poche ...
Ces agissements me font croire que le maire de Guédiawaye n'a pas agi seul dans ce recel et que le Premier ministre en voulant le dédouaner a fini de jeter le doute et le discrédit sur toute l'architecture gouvernementale.
Certains donneurs de leçons semblent s'enticher de principes, de vertus et d'éthique à géométrie variable restant muets comme des carpes.
On ne peut pas accepter à Aliou Sall ce que nous avons prohibé à Karim Wade, et à juste titre après avoir écrit pour dénoncer le prince du Point E, je m'insurge contre les mêmes procédés qui font que nos gouvernants continuent d'allouer des richesses indues à leur famille. Ces mannes financières pouvaient solutionner la demande sociale criarde dans un pays démuni de tout ...
Il faut être dans le déni ou dans l'angélisme pour ne pas avouer que dans cette affaire l'orthodoxie républicaine à été piétinée et l'idéal républicain bafoué.
Le capharnaüm dans lequel baigne le système que nous avons combattu est toujours en place et seuls les pourfendeurs d'hier qui sont devenus les thuriféraires, les saltimbanques et les laudateurs d'aujourd'hui tardent à réclamer justice. Bien entendu, cette contribution sera assimilée à un réquisitoire à charge malgré les subterfuges et les stratagèmes employés par le gang qui a délesté le pétrole enfoui.
Avec ses misérables dix pour cent de part , autant dire que le Sénégal a manqué une occasion formidable de financer son PSE sans s'endetter de manière abracadabrantesque sur des générations et compromettre ad vitam aeternam ses chances de développement .

Au nom du sacro-saint principe d'égalité des individus devant la loi , les républicains et les démocrates de tout bord doivent exiger l'application de la loi stricto sensu et l'annulation ou l'abrogation sine die des décrets et des dits permis et rendre au peuple ce qui lui appartient au milieu des imprécations des uns et des autres .
Dans cet sinistre larcin, l'omnipotence du chef de l'Etat montre ses limites car aussi bien l'Ofnac , que l'Assemblée nationale et la justice feignent d'ignorer ce scandale d'état nauséabond et rétrograde.
Petrotimgate met à nu aussi les carences de la justice car on observe l'omerta du procureur de la république malgré tout le tollé soulevé par l'affaire en question et qui manque de s'auto saisir alors que la loi lui en confère le droit. Il est évident que tant l'exécutif gérera les carrières des magistrats, la justice sera encore ankylosée. Il serait salutaire de mettre en place une haute autorité judiciaire indépendante qui va tirer sa légitimité dans l'élection d'un suffrage universel direct pour servir de garde fous.
Les commanditaires de petrotimgate semblent s'être trompés de pays ou alors ils méconnaissent le seuil de tolérance des populations qui achevaient leur long chemin de croix avec le Wadisme .
Par ailleurs et ironie du sort, ces histoires ubuesques de permis nous replongent dans celles des licences de pêche et des intermédiaires dans le pétrole au nom du Sénégal et qui se sucraient à leur compte et qui sont tapis dans BBY .
Certes avec la longue tradition d'impunité dans laquelle le pays semblait être inféodé, ils pouvaient songer passer à travers les mailles du filet, mais c'est sans compter avec la résurrection de la CREI qui est une boite de pandore ouverte pour vivifier la reddition des comptes désormais de tout gouvernant.
Et pour cela nous pouvons remercier le président en exercice qui a remis au grand jour ce tribunal d'exception, car la CREI nonobstant d'être une cour en règle, elle constitue une épée de Damoclès et un rempart utile face à la boulimie des prédateurs qui ne cessent de s'empiffrer de nos maigres ressources devenues subitement géantes avec la découverte de l'or noir.
Un seul iota des errements de la gestion des années Wade ne saurait être toléré par le peuple souverain, car à défaut de savoir ce que nous voulons, ils doivent savoir ce que nous ne voulons plus.
Cet énième scandale depuis notre indépendance et dont lequel on pourrait bien se passer n'a pas fini de livrer tous ses secrets.

Le bouclier républicain