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Paralysie des tribunaux du pays : Un grand tort aux personnes en détention…

Depuis un mois de grève ininterrompue des travailleurs de la justice, ce secteur capital est paralysé. On ne sait pas quand est-ce que cette grève va prendre fin, mais ce qui est sûr, c'est qu'elle porte un coup dur aux usagers du service public de la justice et surtout, aux personnes en détention.


Rédigé par leral.net le Mercredi 16 Juillet 2025 à 11:15 | | 0 commentaire(s)|

Depuis le 18 juin 2025 marquant le début de la grève des travailleurs de la justice, les tribunaux du pays sont paralysés. Face à la détermination des grévistes, le gouvernement a appelé à des pourparlers, qui ont accouché d'une souris. Depuis tout ce temps, les usagers du service public de la justice trinquent, ne sachant quand est-ce que leur calvaire prendra fin.

Mais les plus impactés par cette grève sont les personnes en détention. Faute de greffiers pour des procès, délibérés, réfères…ces personnes sont retenues en prison. Certaines d'entre elles qui devaient regagner leurs familles, sont contraintes de rester dans les liens de la détention.

La paralysie des tribunaux porte un grand préjudice aux personnes en détention

On peut dire de cette paralysie, qu'elle en rajoute aux longues détentions qui favorisent le surpeuplement des prisons...En fait, si des procès ne sont pas tenus, des délibérés prononcés, les prisons du pays qui ont atteint leur capacité d'accueil, vont être débordées, avec des conséquences imprévisibles sur le plan de la santé et de la sécurité des détenus

Les prisons qui ont déjà atteint les limites de leur capacité d'accueil, sont débordées Les détentions qui perdurent, sont déjà décriées au Sénégal, en tant que principale cause de la situation explosive de surpeuplement des prisons du pays. Les conséquences de cette grève sont palpables dans toutes les prisons du pays

Pour rappel, nombreux sont les individus qui ont été détenus pendant un temps plus ou moins long, pour être déclarés innocents au terme de leur procès. Ils sont nombreux des individus à être détenus pendant longtemps dans les prisons du pays, puis libérés sans aucune forme de procès. Ces personnes rentrent chez elles, sans savoir pour quel péché elles ont été retenues pendant tout ce temps en milieu carcéral.

Aucune réparation prévue en faveur des détenus déclarés innocents

Ailleurs, dans certains pays, une réparation est attachée au préjudice né de cette détention. Il est réparé sous forme de dommages et intérêts. Le cas du défunt imam Alioune Ndao, qui a été aussi laissé libre de rentrer chez lui après deux ans en prison, est illustratif de cette situation. Il y a aussi le cas de l’étudiant Ousseynou Diop.

Arrêté pour apologie du terrorisme, il a fait 4 ans en prison, avant d’être élargi. Au Sénégal, ces genres de cas sont légion et contribuent à la surcharge des prisons, dans un pays où le gouvernement peine à construire assez de prisons pour désengorger celles existantes.

On aura beau réformer les codes, changer les procédures et le mode de fonctionnement des juridictions, ça n’endiguera pas pour autant les longues détentions qui bloquent le désengorgement des prisons et causent du tort au détenus qui s’entassent dans les cellules et vivent des conditions qui violent la dignité de la personne humaine.

Le surpeuplement favorise la violation des droits de la personne en détention. À de nombreuses reprises, des individus, victimes de longues détentions, se sont signalées par des grève de la faim ou des "concerts de casseroles", pour se faire entendre.

À propos de conditions de détention, l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme prohibe les traitements inhumains et dégradants. La prison centrale de Dakar qui date de l’époque coloniale, a été construite pour accueillir pas plus de 500 détenus. Mais de nos jours, Rebeuss dépasse les 1500 pensionnaires.





S Tribune