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[Photos] Les Y'en a marristes à la place mythique de l'Obélisque

Rédigé par leral.net le Vendredi 18 Janvier 2013 à 22:36 | | 4 commentaire(s)|

[Photos] Les Y'en a marristes à la place mythique de l'Obélisque

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1.Posté par Magne le 19/01/2013 09:18 | Alerter
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Avant de placarder des banderoles aussi immenses, apprenez d'abord à écrire wolof correctement, car "mbed bi" n'est pas correct. On dit "mbed mi" Vous faites comme les jeunes dakarois qui mettent l'article "bi" devant n'importe quel nom, soit par ignorance soit par paresse intellectuelle. C'est triste pour la langue wolof

2.Posté par tka le 19/01/2013 10:06 (depuis mobile) | Alerter
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allez les diambaar senegal gèpou nioungi sène ginaw

3.Posté par Ababacar Fall-Barros le 19/01/2013 12:57 | Alerter
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Sidya Diop, 'Un "Thomas Sankara'' sénégalais de l'ère colonial tombé, au Gabon en 1877.

Il y a lieu de s’insurger contre des ‘’ historiens malfrats’’, qui tentent de falsifier notre histoire par l’occultation et l’ensevelissement des œuvres de nos grands patriotes. Grand patriote, Sidya Diop dit Sidya Léon Diop, fait partie de ces figures historiques sénégalaises, africaines que d’aucuns ont tenté d’effacer de la mémoire collective, leurs œuvres. Nous disons ‘’histoire cachée’’, en ce sens, qu’à travers le Sénégal, aucune rue, aucune infrastructure, aucun programme d’histoire ne porte le nom de ce grand résistant.
Il ne s’agit pas de faire l’histoire pour l’histoire, ni de ‘’stigmatiser l’histoire’’. Il est question d’amener les uns et les autres à comprendre le comportement subliminal de Sidya Diop, de notre passé, pour mieux agir sur notre présent et notre futur.
En son temps, ‘’le poète-historien’’ était plutôt préoccupé à familiariser les sénégalais à ses propres ‘’héros’’, en ignorant royalement Sidya Diop. Contrairement à nos compatriotes historiens , tels que : El Hadji Amadou Sèye, Boubacar Mansour Aw, Mbenda Ndiaye Cissé, Amadou Amady Diop, Mamadou Gaye, Moussa Guèye, Papa Aldiouma Fall etc.
D’ailleurs, à partir de leurs études, une remarquable synthèse a été réalisée dans Wikipédia (1), sur ce grand disparu :
‘’ Sidya Diop était le fils de la reine Ndaté Yalla Mbodji et du Béthio (Gouverneur du Walo occidental) Sakoura Diop. Il fut, au même titre que Lat Dior, El Hadji Oumar Tall ou Alboury Ndiaye, l'un des plus grands résistants contre la colonisation au Sénégal, plus particulièrement au Waalo. Malgré cela il est beaucoup moins connu que les autres résistants contre la colonisation au Sénégal.
‘’ Sidya Diop naquit à Nder en 1848, où eut lieu le mardi 7 mars 1820, le grand suicide collectif des femmes de Nder, auquel sa grand-mère, Fatim Yamar Khouryaye Mbodj, a participé. Il naît deux ans après l'accès au trône de sa mère en 1846, à la mort de Ndjeumbeut. Sidya Diop appartenait à la lignée maternelle des Tédyek.
‘’ À l'âge de dix ans, Sidya Diop devenait l'héritier du trône au Waalo, mais, trop jeune pour régner, il fut écarté par les Français, et c'est le prince Loggar Fara Peinda Madiaw Khor Diaw qui sera installé comme Brak. Les partisans pour le règne du jeune Sidya entameront une lutte acharnée contre la décision des Français.
‘’Entre 1858 et 1859, date à laquelle le Waalo fut entièrement conquis, les Français entament une grande répression, plusieurs villages sont incendiés et plusieurs chefs locaux et résistants qui menaient la guérilla tels que Youga Faly ou Birane Gaye, seront tués ou envoyés en exil au Gabon. Soulignons que les villages de l'île de Dialang ou Dialagne furent brûlés, comme l'atteste la Revue maritime de l'AOF. Birane Gaye était un noble de cette contrée car étant un Diaadior. Un peu plus tard, tandis que le cousin de Sidya Diop, Ndiack Coumba Mbodji, a été désigné chef de canton de Nder par les colons dans le but de calmer les révoltes des partisans de Sidya Diop, celui-ci sera envoyé à Saint-Louis, à l'École des Otages des fils de chef, dans le but de l'assimiler à la culture française. Là-bas, Faidherbe en fit son fils adoptif. Sidya, après avoir été à Alger, au lycée impérial en 1861, revient à Saint-Louis, ou Faidherbe l'inscrit à l'école des Frères. Faidherbe le rebaptisa Sidya Léon Diop. Bon élève, il fut remarqué par son intelligence, son habilité pour les stratégies militaires. En effet il avait été nommé sous-lieutenant en 1868 à l'âge de 20 ans.
‘’Installé comme chef de canton à Nder, Sidya se rendit compte de la raison pour laquelle Faidherbe l'avait mis à l'École des otages, dans le but de tuer en lui toute volonté de résistance contre les colons. À partir de cette prise de conscience, il refuse de collecter les impôts, très élevés, auprès des habitants du canton, il organisa une scolarisation en masse au Waalo. Il commence également à nouer des liens avec plusieurs résistants de la localité. Mais un jour les princes du Waalo se réunirent pour une cérémonie royale à Mbilor. Sidya faisant partie de la noblesse s'y rendit. Arrivé à la cérémonie, le Gueweul Madiartel Dégueune Mbaye (griot) de la cour royale refusa de chanter les louanges de Sidya Diop, car pour celui-ci, il avait trahi les siens, car assimilé à la culture occidentale et portant des vêtements occidentaux. Cet événement réveilla pour toujours Sidya Diop, qui alla à la rivière où les Braks prennent leur bain royal, avant l'investiture. Il se fit tresser sa chevelure à la manière des Tiedos et renonça à jamais à l'administration coloniale française, ainsi qu'a tout ce qui s'y rattache, y compris la langue française. Après cela il fut reconnu par tous ses semblables Brak du Waalo, et fera tout pour libérer son royaume. Il rejoint la lutte de Lat-Dior du Cayor et de Amadou Cheikhou Ba, marabout toucouleur du Fouta. Il organisa, lui et ses Tiedos, une grande insurrection. Alliés à plusieurs résistants, ils combattent de façon très dure les colons. Il réussit à récupérer les provinces annexées. Les colons finirent par accepter Sidya Diop comme Chef Supérieur du Waalo, car la lutte était très éprouvante pour les Français. Cet événement permit également d'instaurer une dynamique, et de faciliter la lutte de Lat-Dior, qui était redevenu Damel du Cayor.
‘’Sidya Diop était désormais à la tête d'une puissante armée, reconnue par les colons dans leurs écrits comme puissante et efficace. Seules les villes de Richard-Toll, Dagana et Lampsar refusaient de se soumettre au nouveau Brak, et de rester du côté français. Yamar Mbodji, de la famille royale, Diooss organisa avec les Français une campagne contre Sidya Diop, et sont parvenus à organiser un coup d'État contre le Brak Sidya, qui, destitué par la force, se réfugia en Mauritanie auprès de son cousin Ely Ndjombött, roi du Trarza. Au Waalo, les colons reprirent les pillages, les incendies, les exécutions des partisans de Sidya. Du Trarza, Sidya envoya des lettres d'appel à l'aide, à Alboury Ndiaye roi du Djolof, et Lat-Dior, le 23 juin 1875 et le 12 juillet 1875.
‘’Lat-Dior Ngoné Latyr Diop était désormais l'allié des Français, en particulier du colonel Brière de l'Isle. Ensemble ils organiseront la capture de Sidya Diop. Lat-Dior répondit à l'appel de Sidya Diop, et lui envoya des troupes à Bangoye, mais il s'agissait en réalité d'un guet-apens. Sidya Diop s'y rendit seul avec son état major. Une fois arrivé, les troupes envoyées par Lat-Dior tuérent 12 de ses officiers dont le prince loggar Sayoo Yacine Pathé Mbodj capturèrent Sidya, le blessèrent et l'emmenèrent à Saint-Louis chez le gouverneur Valére, c'était le 21 décembre 1876. Trahi par Lat-Dior, Sidya à Saint-Louis sera jugé par un tribunal colonial le 17 janvier 1877. En février il sera déporté au Gabon dans un asile, sur une île nommée Neugé Neugé, en pleine forêt équatoriale, à l'âge de 28 ans. Là-bas, Sidya gagna la sympathie des officiers colons, qui décidèrent de le ramener au Sénégal, sous prétexte qu'il souffrait de maladie mentale. Il embarqua dans un bateau à destination de Dakar, mais une fois arrivé à Dakar, le gouverneur Brière de l'Isle refuse son retour et exige son renvoi immédiat au Gabon. Meurtri, sachant qu'il ne pourra plus retourner au Sénégal, son pays natal, Sidya Ndaté Yalla Diop se suicide en se tirant une balle au cœur, le soir du 26 juin 1877. Depuis 1996 le maire de la commune de Dagana ne cesse de demander aux autorités françaises et sénégalaises de procéder au rapatriement de son corps du Gabon au Sénégal’’.
Papa Adiouma Fall, dans une tribune du quotidien ‘’Le soleil’’ du Samedi 12 et dimanche 13 octobre 1985, rapporte le télégramme n° 99 du 15 décembre 1875, par lequel Bolignac, commandant à Richard Toll, transmettait la lettre de Lat Dior au Gouverneur de Saint-Louis : Voici le contenu : ‘’Le but de cette lettre est pour vous faire connaitre que Sidya est entre mes mains et je l’ai pris à Gouye Mbeuthe où je suis. Si vous le désirez, je vous le rends avec ses sujets qui sont avec lui ou si vous le voulez je vous le rends tout seul. Si Sidya s’y refuse, je le tuerai et vous porterai la tête et les jambes et je renverrai ses sujets dans le walo ou je ferai comme vous voudrez’’.
Sidya était d’origine féodale, mais sa vision patriotique prenait des longueurs sur celles de ses contemporains. Il lui était facile, étant ‘’fils’’ de Faidherbe, de servir comme supplétif au colonialiste et devenir gouverneur du Sénégal, à l’instar du Général Dodds, mulâtre né à Saint-Louis. Car des bacheliers, des sous-lieutenants, en 1868, ça ne courait pas les rues au Sénégal. Mais il a pris le parti d’être à coté de son peuple. Cheikh Anta Diop devrait être fier de Sidya, s’il a eu l’opportunité de le ‘’rencontrer’’ dans le cadre de ses recherches. Car il fut un précurseur en défense de nos langues en renonçant à pratiquer la langue française comme instrument de domination.
Donc, son attitude contredit cet adage selon lequel, s’agissant de ceux qui ont failli à leur devoir patriotique: ‘’ ils sont tous les mêmes’’. Non le Sénégal a eu de tout temps, d’ardents patriotes qui ont su choisir entre ce qui est bien ou mauvais pour leur peuple. C’est pourquoi nous nous devons, de les rendre hommage, à la dimension de leurs œuvres.
Bien vrai, par la bande, des autorités municipales d’un Département du Waalo avaient, à un moment donné, remis sur le tapis le problème du rapatriement de ses restes mortels, mais c’était de façon purement politicienne qu’autre chose. Et dans le quotidien walfadjri du 07 aout 2003, nous n’y avions pas dissimulé nos craintes en son temps. A-t-on entendu reparler de ce dossier par ce Maire (qui disait avoir localisé la tombe de Sidya Diop à Ningué-Ningué, au Gabon), lorsqu’i l a fait son entrée dans le gouvernement de Wade ? N’était-il pas plus outillé, à cette époque, de réaliser ‘’Son Projet’’ en tant que Ministre ?
Si certains ‘’historiens’’ rechignent de parler de cet officier sénégalais et par voie de conséquence à le cacher à notre vaillante jeunesse, c’est par ce que l’exemple qu’il symbolise gène beaucoup d’individus qui ont largué nos valeurs cardinales, hier comme aujourd’hui.
Dakar le 10 janvier 2013
Ababacar Fall-Barros
Ancien Conseiller Municipal Mermoz Sacré Cœur
Dakar.
_________________________________
( 1) Bibliographie (Wikipédia)
• (fr) El Hadj Amadou Seye, Walo Brack (2003), Dakar, Édition Maguilen.
• (en) Boubacar Barry, « The Subodination of Power and Mercentile Economy: The Kingdom of Waalo 1600-1831 », dans The Political Economy of Under-Development, Dependence in Senegal, Rita Cruise O’brien (sous la direction de), Sage Series on African Mod. and Dev., vol. 3, p. 39-63.
• (en) Victoria Coifman-Bomba, History of the Wolof State of Jolof until 1860 including comparative data from the Wolof State of Walo, Madison, University of Wisconsin, 1969, 395 p. (Thèse)
• (fr) Mansour Aw, La mise en place de l’administration coloniale au Waalo (1855-1878), Dakar, Université de Dakar, 1979, 176 p. (mémoire de maîtrise)
• (fr) Boubacar Barry, Le Royaume du Wâlo du traité de Ngio en 1819 à la conquête en 1855, Dakar, université de Dakar, 1968, 172 p. (mémoire de maîtrise publié sous le même titre dans Bulletin de l'IFAN, B, 31, 2, p. 339-444)
• (fr) Boubacar Barry, Le Royaume du Waalo depuis la fondation du comptoir français de Saint-Louis vers 1659 jusqu’à son annexion à la colonie française du Sénégal en 1859, Paris-Dakar, IFAN, Paris I, 1970, X-404 p. (thèse de 3e cycle, rééditée avec une postface sous le titre Le Royaume du Waalo. Le Sénégal avant la conquête, Paris, Karthala, 1985, 421 p.)
• (fr) Mbenda Ndiaye Cissé, Recherches sur la place de la femme au Walo et au Cayor, Dakar, université Cheikh Anta Diop, 1992, 40 p. (Mémoire de DEA)
• (fr) Amadou Hamady Diop, Les Relations entre le Waalo et le Trarza 1858-1902. Étude critique des sources, Dakar, université Cheikh Anta Diop, 1992, 39 p. (Mémoire de DEA)
• (fr) Mamadou Gaye, Sidiya Joop (1848-1878) L’itinéraire du brak virtuel du Waalo, Dakar, université Cheikh Anta Diop, 1999, 151 p. (mémoire de maîtrise)
• (fr) Moussa Guèye, Les forts du Waalo dans la première moitié du XIXe siècle, Dakar, université Cheikh Anta Diop, 1996, 36 p. (mémoire de DEA)
• (fr) J. F. Tourrand, L'Élevage dans la révolution agricole au Waalo, delta du fleuve Sénégal, CIRAD, Montpellier, 2000, 165 p.
• Le Dya Ogo Amadou Bakhaw Diaw "Le Prince Sidya Ndaté Yalla Diop héros national du Sénégal oublié" journal Nouvel horizon Dakar



4.Posté par Ababacar Fall-Barros le 19/01/2013 12:58 | Alerter
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Sidya Diop, 'Un "Thomas Sankara'' sénégalais de l'ère colonial tombé, au Gabon en 1877.

Il y a lieu de s’insurger contre des ‘’ historiens malfrats’’, qui tentent de falsifier notre histoire par l’occultation et l’ensevelissement des œuvres de nos grands patriotes. Grand patriote, Sidya Diop dit Sidya Léon Diop, fait partie de ces figures historiques sénégalaises, africaines que d’aucuns ont tenté d’effacer de la mémoire collective, leurs œuvres. Nous disons ‘’histoire cachée’’, en ce sens, qu’à travers le Sénégal, aucune rue, aucune infrastructure, aucun programme d’histoire ne porte le nom de ce grand résistant.
Il ne s’agit pas de faire l’histoire pour l’histoire, ni de ‘’stigmatiser l’histoire’’. Il est question d’amener les uns et les autres à comprendre le comportement subliminal de Sidya Diop, de notre passé, pour mieux agir sur notre présent et notre futur.
En son temps, ‘’le poète-historien’’ était plutôt préoccupé à familiariser les sénégalais à ses propres ‘’héros’’, en ignorant royalement Sidya Diop. Contrairement à nos compatriotes historiens , tels que : El Hadji Amadou Sèye, Boubacar Mansour Aw, Mbenda Ndiaye Cissé, Amadou Amady Diop, Mamadou Gaye, Moussa Guèye, Papa Aldiouma Fall etc.
D’ailleurs, à partir de leurs études, une remarquable synthèse a été réalisée dans Wikipédia (1), sur ce grand disparu :
‘’ Sidya Diop était le fils de la reine Ndaté Yalla Mbodji et du Béthio (Gouverneur du Walo occidental) Sakoura Diop. Il fut, au même titre que Lat Dior, El Hadji Oumar Tall ou Alboury Ndiaye, l'un des plus grands résistants contre la colonisation au Sénégal, plus particulièrement au Waalo. Malgré cela il est beaucoup moins connu que les autres résistants contre la colonisation au Sénégal.
‘’ Sidya Diop naquit à Nder en 1848, où eut lieu le mardi 7 mars 1820, le grand suicide collectif des femmes de Nder, auquel sa grand-mère, Fatim Yamar Khouryaye Mbodj, a participé. Il naît deux ans après l'accès au trône de sa mère en 1846, à la mort de Ndjeumbeut. Sidya Diop appartenait à la lignée maternelle des Tédyek.
‘’ À l'âge de dix ans, Sidya Diop devenait l'héritier du trône au Waalo, mais, trop jeune pour régner, il fut écarté par les Français, et c'est le prince Loggar Fara Peinda Madiaw Khor Diaw qui sera installé comme Brak. Les partisans pour le règne du jeune Sidya entameront une lutte acharnée contre la décision des Français.
‘’Entre 1858 et 1859, date à laquelle le Waalo fut entièrement conquis, les Français entament une grande répression, plusieurs villages sont incendiés et plusieurs chefs locaux et résistants qui menaient la guérilla tels que Youga Faly ou Birane Gaye, seront tués ou envoyés en exil au Gabon. Soulignons que les villages de l'île de Dialang ou Dialagne furent brûlés, comme l'atteste la Revue maritime de l'AOF. Birane Gaye était un noble de cette contrée car étant un Diaadior. Un peu plus tard, tandis que le cousin de Sidya Diop, Ndiack Coumba Mbodji, a été désigné chef de canton de Nder par les colons dans le but de calmer les révoltes des partisans de Sidya Diop, celui-ci sera envoyé à Saint-Louis, à l'École des Otages des fils de chef, dans le but de l'assimiler à la culture française. Là-bas, Faidherbe en fit son fils adoptif. Sidya, après avoir été à Alger, au lycée impérial en 1861, revient à Saint-Louis, ou Faidherbe l'inscrit à l'école des Frères. Faidherbe le rebaptisa Sidya Léon Diop. Bon élève, il fut remarqué par son intelligence, son habilité pour les stratégies militaires. En effet il avait été nommé sous-lieutenant en 1868 à l'âge de 20 ans.
‘’Installé comme chef de canton à Nder, Sidya se rendit compte de la raison pour laquelle Faidherbe l'avait mis à l'École des otages, dans le but de tuer en lui toute volonté de résistance contre les colons. À partir de cette prise de conscience, il refuse de collecter les impôts, très élevés, auprès des habitants du canton, il organisa une scolarisation en masse au Waalo. Il commence également à nouer des liens avec plusieurs résistants de la localité. Mais un jour les princes du Waalo se réunirent pour une cérémonie royale à Mbilor. Sidya faisant partie de la noblesse s'y rendit. Arrivé à la cérémonie, le Gueweul Madiartel Dégueune Mbaye (griot) de la cour royale refusa de chanter les louanges de Sidya Diop, car pour celui-ci, il avait trahi les siens, car assimilé à la culture occidentale et portant des vêtements occidentaux. Cet événement réveilla pour toujours Sidya Diop, qui alla à la rivière où les Braks prennent leur bain royal, avant l'investiture. Il se fit tresser sa chevelure à la manière des Tiedos et renonça à jamais à l'administration coloniale française, ainsi qu'a tout ce qui s'y rattache, y compris la langue française. Après cela il fut reconnu par tous ses semblables Brak du Waalo, et fera tout pour libérer son royaume. Il rejoint la lutte de Lat-Dior du Cayor et de Amadou Cheikhou Ba, marabout toucouleur du Fouta. Il organisa, lui et ses Tiedos, une grande insurrection. Alliés à plusieurs résistants, ils combattent de façon très dure les colons. Il réussit à récupérer les provinces annexées. Les colons finirent par accepter Sidya Diop comme Chef Supérieur du Waalo, car la lutte était très éprouvante pour les Français. Cet événement permit également d'instaurer une dynamique, et de faciliter la lutte de Lat-Dior, qui était redevenu Damel du Cayor.
‘’Sidya Diop était désormais à la tête d'une puissante armée, reconnue par les colons dans leurs écrits comme puissante et efficace. Seules les villes de Richard-Toll, Dagana et Lampsar refusaient de se soumettre au nouveau Brak, et de rester du côté français. Yamar Mbodji, de la famille royale, Diooss organisa avec les Français une campagne contre Sidya Diop, et sont parvenus à organiser un coup d'État contre le Brak Sidya, qui, destitué par la force, se réfugia en Mauritanie auprès de son cousin Ely Ndjombött, roi du Trarza. Au Waalo, les colons reprirent les pillages, les incendies, les exécutions des partisans de Sidya. Du Trarza, Sidya envoya des lettres d'appel à l'aide, à Alboury Ndiaye roi du Djolof, et Lat-Dior, le 23 juin 1875 et le 12 juillet 1875.
‘’Lat-Dior Ngoné Latyr Diop était désormais l'allié des Français, en particulier du colonel Brière de l'Isle. Ensemble ils organiseront la capture de Sidya Diop. Lat-Dior répondit à l'appel de Sidya Diop, et lui envoya des troupes à Bangoye, mais il s'agissait en réalité d'un guet-apens. Sidya Diop s'y rendit seul avec son état major. Une fois arrivé, les troupes envoyées par Lat-Dior tuérent 12 de ses officiers dont le prince loggar Sayoo Yacine Pathé Mbodj capturèrent Sidya, le blessèrent et l'emmenèrent à Saint-Louis chez le gouverneur Valére, c'était le 21 décembre 1876. Trahi par Lat-Dior, Sidya à Saint-Louis sera jugé par un tribunal colonial le 17 janvier 1877. En février il sera déporté au Gabon dans un asile, sur une île nommée Neugé Neugé, en pleine forêt équatoriale, à l'âge de 28 ans. Là-bas, Sidya gagna la sympathie des officiers colons, qui décidèrent de le ramener au Sénégal, sous prétexte qu'il souffrait de maladie mentale. Il embarqua dans un bateau à destination de Dakar, mais une fois arrivé à Dakar, le gouverneur Brière de l'Isle refuse son retour et exige son renvoi immédiat au Gabon. Meurtri, sachant qu'il ne pourra plus retourner au Sénégal, son pays natal, Sidya Ndaté Yalla Diop se suicide en se tirant une balle au cœur, le soir du 26 juin 1877. Depuis 1996 le maire de la commune de Dagana ne cesse de demander aux autorités françaises et sénégalaises de procéder au rapatriement de son corps du Gabon au Sénégal’’.
Papa Adiouma Fall, dans une tribune du quotidien ‘’Le soleil’’ du Samedi 12 et dimanche 13 octobre 1985, rapporte le télégramme n° 99 du 15 décembre 1875, par lequel Bolignac, commandant à Richard Toll, transmettait la lettre de Lat Dior au Gouverneur de Saint-Louis : Voici le contenu : ‘’Le but de cette lettre est pour vous faire connaitre que Sidya est entre mes mains et je l’ai pris à Gouye Mbeuthe où je suis. Si vous le désirez, je vous le rends avec ses sujets qui sont avec lui ou si vous le voulez je vous le rends tout seul. Si Sidya s’y refuse, je le tuerai et vous porterai la tête et les jambes et je renverrai ses sujets dans le walo ou je ferai comme vous voudrez’’.
Sidya était d’origine féodale, mais sa vision patriotique prenait des longueurs sur celles de ses contemporains. Il lui était facile, étant ‘’fils’’ de Faidherbe, de servir comme supplétif au colonialiste et devenir gouverneur du Sénégal, à l’instar du Général Dodds, mulâtre né à Saint-Louis. Car des bacheliers, des sous-lieutenants, en 1868, ça ne courait pas les rues au Sénégal. Mais il a pris le parti d’être à coté de son peuple. Cheikh Anta Diop devrait être fier de Sidya, s’il a eu l’opportunité de le ‘’rencontrer’’ dans le cadre de ses recherches. Car il fut un précurseur en défense de nos langues en renonçant à pratiquer la langue française comme instrument de domination.
Donc, son attitude contredit cet adage selon lequel, s’agissant de ceux qui ont failli à leur devoir patriotique: ‘’ ils sont tous les mêmes’’. Non le Sénégal a eu de tout temps, d’ardents patriotes qui ont su choisir entre ce qui est bien ou mauvais pour leur peuple. C’est pourquoi nous nous devons, de les rendre hommage, à la dimension de leurs œuvres.
Bien vrai, par la bande, des autorités municipales d’un Département du Waalo avaient, à un moment donné, remis sur le tapis le problème du rapatriement de ses restes mortels, mais c’était de façon purement politicienne qu’autre chose. Et dans le quotidien walfadjri du 07 aout 2003, nous n’y avions pas dissimulé nos craintes en son temps. A-t-on entendu reparler de ce dossier par ce Maire (qui disait avoir localisé la tombe de Sidya Diop à Ningué-Ningué, au Gabon), lorsqu’i l a fait son entrée dans le gouvernement de Wade ? N’était-il pas plus outillé, à cette époque, de réaliser ‘’Son Projet’’ en tant que Ministre ?
Si certains ‘’historiens’’ rechignent de parler de cet officier sénégalais et par voie de conséquence à le cacher à notre vaillante jeunesse, c’est par ce que l’exemple qu’il symbolise gène beaucoup d’individus qui ont largué nos valeurs cardinales, hier comme aujourd’hui.
Dakar le 10 janvier 2013
Ababacar Fall-Barros
Ancien Conseiller Municipal Mermoz Sacré Cœur
Dakar.
_________________________________
( 1) Bibliographie (Wikipédia)
• (fr) El Hadj Amadou Seye, Walo Brack (2003), Dakar, Édition Maguilen.
• (en) Boubacar Barry, « The Subodination of Power and Mercentile Economy: The Kingdom of Waalo 1600-1831 », dans The Political Economy of Under-Development, Dependence in Senegal, Rita Cruise O’brien (sous la direction de), Sage Series on African Mod. and Dev., vol. 3, p. 39-63.
• (en) Victoria Coifman-Bomba, History of the Wolof State of Jolof until 1860 including comparative data from the Wolof State of Walo, Madison, University of Wisconsin, 1969, 395 p. (Thèse)
• (fr) Mansour Aw, La mise en place de l’administration coloniale au Waalo (1855-1878), Dakar, Université de Dakar, 1979, 176 p. (mémoire de maîtrise)
• (fr) Boubacar Barry, Le Royaume du Wâlo du traité de Ngio en 1819 à la conquête en 1855, Dakar, université de Dakar, 1968, 172 p. (mémoire de maîtrise publié sous le même titre dans Bulletin de l'IFAN, B, 31, 2, p. 339-444)
• (fr) Boubacar Barry, Le Royaume du Waalo depuis la fondation du comptoir français de Saint-Louis vers 1659 jusqu’à son annexion à la colonie française du Sénégal en 1859, Paris-Dakar, IFAN, Paris I, 1970, X-404 p. (thèse de 3e cycle, rééditée avec une postface sous le titre Le Royaume du Waalo. Le Sénégal avant la conquête, Paris, Karthala, 1985, 421 p.)
• (fr) Mbenda Ndiaye Cissé, Recherches sur la place de la femme au Walo et au Cayor, Dakar, université Cheikh Anta Diop, 1992, 40 p. (Mémoire de DEA)
• (fr) Amadou Hamady Diop, Les Relations entre le Waalo et le Trarza 1858-1902. Étude critique des sources, Dakar, université Cheikh Anta Diop, 1992, 39 p. (Mémoire de DEA)
• (fr) Mamadou Gaye, Sidiya Joop (1848-1878) L’itinéraire du brak virtuel du Waalo, Dakar, université Cheikh Anta Diop, 1999, 151 p. (mémoire de maîtrise)
• (fr) Moussa Guèye, Les forts du Waalo dans la première moitié du XIXe siècle, Dakar, université Cheikh Anta Diop, 1996, 36 p. (mémoire de DEA)
• (fr) J. F. Tourrand, L'Élevage dans la révolution agricole au Waalo, delta du fleuve Sénégal, CIRAD, Montpellier, 2000, 165 p.
• Le Dya Ogo Amadou Bakhaw Diaw "Le Prince Sidya Ndaté Yalla Diop héros national du Sénégal oublié" journal Nouvel horizon Dakar

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