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Podor / Visite économique dans le Nord : Ces erreurs fatales à Macky Sall que Diomaye Faye doit éviter

La semaine dernière, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a effectué sa première visite économique dans le pays profond. Naturellement, le nord -que les pouvoirs successifs ont promis de transformer en «Californie du Sénégal» du fait de son énorme potentiel hydro-agricole- était l’hôte de cette visite effectuée au pas de charge. Initiative ne pouvait être plus louable que celle-là.


Rédigé par leral.net le Lundi 16 Juin 2025 à 17:45 | | 0 commentaire(s)|

En 72 heures, Bassirou Diomaye Faye ne peut faire l’essentiel de ce qui devait être le levier économique principal de la «Vision 2050». Hormis l’aspect folklorique qui n’a pas été noté, comme c’était le cas sous Macky Sall, il reste que Diomaye Faye est resté sur les mêmes erreurs que son prédécesseur. Les vrais problèmes des paysans ont été occultés.

Sinon, les cuvettes rizicoles de Saldé-Wallah, Madina Ndiatbé Pété, Thikité, Mbolo Birane, Aéré Lao, Gamadji Saré, Ndioum et celle de Diomandou, devaient être les premiers sites visités. Elles concentrent à elles seules, toutes les contraintes liées à l’autosuffisance alimentaire : mauvais aménagement, crédit paysan inadapté…

Les vrais acteurs de l’agriculture n’ont pas été écoutés. Président quadragénaire donc, né bien après les indépendances, Bassirou Diomaye Faye ne devait se suffire d’un échantillon d’un beau champ sur des milliers qui pourrissent au soleil, faute d’aménagement adéquat, de financement, etc. Parce que tout comme une hirondelle ne fait pas le printemps, un seul champ bien entretenu ne saurait être le reflet d’une bonne campagne agricole. Tout cela est fait à dessein : comme avec Macky Sall, il s’agit d’en mettre plein la vue au Président. Notre avis est que les finances publiques ne devraient pas être la seule cible des audits «Jub-Jubal-Jubbanti».

Les aménagements dans le nord devraient être également audités, pour avoir reçu des financements conséquents pour zéro résultat, au final. L’autre contrainte, c’est la mise à l’écart des vrais connaisseurs de l’agriculture. Ceux-ci allaient mettre le doigt là où ça fait mal, au lieu de montrer des mirages.

En résumé, cette visite, salutaire dans son esprit, n’a pas permis de réellement dresser les problèmes fondamentaux des agriculteurs, comme l’aménagement des terres, l’accès au crédit ou la prise en compte des acteurs locaux. Il s’y ajoute que des efforts financiers ont, certes, été faits depuis les indépendances. Mais, ils ont été mal orientés et inefficaces. L’écoute des experts du terrain, essentielle pour une visite présidentielle bien préparée en amont, n’était pas au rendez-vous.







Abou Kane

Ousseynou Wade