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Pollution à New Delhi : pour protéger les enfants, les écoles fermées jusqu'à dimanche

Rédigé par leral.net le Mercredi 8 Novembre 2017 à 10:58 | | 0 commentaire(s)|

EN IMAGES - Pour la deuxième journée consécutive, la capitale indienne, l'une des mégapoles les plus polluées au monde, fait face à un brouillard polluant d'une rare intensité. Pour les habitants, qui sont appelés à rester chez eux, respirer quotidiennement les particules fines en suspension équivaut à fumer 50 cigarettes.


Pollution à New Delhi : pour protéger les enfants, les écoles fermées jusqu'à dimanche

Pour protéger leurs poumons, les enfants de New Delhi n'iront pas à l'école. La capitale indienne a ordonné ce mercredi la fermeture de tous ses établissements scolaires pour le reste de la semaine afin de protéger les élèves de l'effroyable épisode de pollution en cours.

«En raison de la détérioration de la qualité de l'air à Delhi, il ne peut y avoir de compromis avec la santé des enfants. Nous avons ordonné la fermeture de toutes les écoles de Delhi jusqu'à dimanche», a tweeté Manish Sisodia, vice-ministre en chef de la région de Delhi.

Cette décision est une extension de la fermeture, décidée la veille, des écoles primaires uniquement.

Dans les rues, le brouillard est tel que la visibilité est extrêmement limitée pour les pousse-pousse.

À l'heure où l'empreinte de l'homme sur la planète est au cœur de la COP23 qui se déroule en Allemagne, New Delhi toussait ce mercredi dans l'un de ces brouillards polluants qui lui valent sa sinistre réputation de mégapole parmi les plus polluées au monde.

Pour une deuxième journée consécutive, les larges artères de la ville étaient voilées de gris. Les appartements ressemblaient à des fumoirs. Certains piétons se protégeaient vainement de cet air toxique, en se nouant un vêtement ou un chiffon sur le visage. La pollution s'insinuait jusque dans le moderne métro souterrain, dont les galeries étaient enfumées.

 

 

On aperçoit à peine l'Indian Gate devant lesquel se trouvent des piétons.

À 09h00 locales, les différents compteurs placés dans la ville affichaient des niveaux dangereux de particules ultra-fines (PM2,5), entre 400 et 700. L'OMS recommande de ne pas dépasser 25 en moyenne journalière pour la santé.

«Quand je suis arrivé à Delhi en 1984, l'air de la ville était propre. Mais aujourd'hui quand je suis parti à quatre heures du matin au travail, je ne voyais presque rien», a déclaré à l'AFP Jeevanand Joshi, un vendeur de thé de rue. «Ce n'est pas du brouillard, c'est de la fumée et ça nous rend certainement tous malades.»

Alarmée, l'association médicale indienne a estimé que la capitale se trouvait en «état d'urgence de santé publique» et appelé les décideurs à réagir. Respirer l'air de la ville équivaudrait à fumer plus de 50 cigarettes en une journée. 

En raison de la mauvaise visibilité, une piste de l'aéroport international a dû être fermée. En effet, les prévisions météorologiques augurent d'une situation identique pour les jours à venir.

Le brouillard polluant est très épais à New Delhi.

Les épisodes de «smog» sont récurrents en automne et hiver à New Delhi, que l'OMS avait classée en 2014 comme ville la plus polluée au monde. Le froid et l'absence de vent plaquent au sol les émissions polluantes des véhicules, usines et centrales, les empêchant de se dissiper.

Ces particules en suspension accentuent les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons. Les plus petites d'entre elles (PM2,5), grandes comme un trentième d'un diamètre de cheveu humain, parviennent à travers les poumons à s'infiltrer dans l'organisme et le sang.

Pourtant, New Delhi ou Pékin, connue aussi pour ses vagues de brouillard, ne figurent plus parmi les villes les plus polluées d'après le dernier rapport de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié en mai 2016.

Ces deux mégapoles figurent respectivement à la 11e et 57e positions d'un palmares de 3.000 villes réparties dans 103 pays. Zabol en Iran, Gwalior et Allahabad en Inde occupent les trois premières places.

La pollution est un problème de santé publique majeur pour l'Inde, nation de 1,25 milliard d'habitants en plein développement et aux besoins de croissance immenses.

En 2015, la contamination atmosphérique, terrestre et aquatique était présumée responsable de 2,5 millions de décès dans ce pays, plus lourd bilan humain de la planète, a estimé une récente étude publiée dans la revue The Lancet. Des situations critiques qui mettent en question la durabilité des modes de vie humains dans des zones aussi peuplées.

 
Des policiers dans un parc de New Delhi.