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Pourquoi Abdoul Mbaye doit démissionner ? Le bons sens et la morale interpellent la conscience d’un homme d’État ( Samuel Sarr )

« Corruptio optimi pessima ». (La corruption de ce qu'il y a de meilleur est la pire). Ainsi se décline le vieil adage latin. C’est également ainsi que penseront à coup sûr tous ceux qui aiment Abdoul Mbaye, tout en restant fidèles à l’intransigeance et à l’inconditionnalité de la morale. Car le compromis est le pire ennemi de la morale et de la vérité. Dans le domaine de la morale, le compromis s’appelle compromission, dans le domaine de la vérité, il s’appelle forfaiture.Voilà un Premier ministre d’un gouvernement dont l’axe programmatique principal est la bonne gouvernance, mais dont le passé est souillé par la plus grande opération de pillage d’un pays frère par un ancien dictateur. Voilà un Premier ministre qui prétend se poser en «champion de la traque des biens mal acquis » contre des compatriotes et qui, pourtant, a admirablement « blanchi » l’argent volé par un dictateur (argent lui servant justement d’effort de guerre pour assurer sa défense dans un procès tenu au pays de ce même Premier ministre) !


Rédigé par leral.net le Vendredi 28 Décembre 2012 à 03:00 | | 15 commentaire(s)|

Pourquoi Abdoul Mbaye doit démissionner ?   Le bons sens et la morale interpellent la conscience d’un homme d’État ( Samuel Sarr )
Voilà un Premier ministre d’un pays devant juger Hissène Habré dont l’avocat, par ailleurs député à l’Assemblée nationale, est certainement rémunéré par l’argent volé au peuple tchadien ! Voilà un Premier ministre qui dirige un gouvernement dans lequel siègent des ministres dont le parti gouvernait à l’époque où Hissène Habré recyclait l’argent puisé dans les caisses du Trésor de l’État tchadien ! Conjoncture et temporalité ne sont pas opposables aux principes fondamentaux de la bonne gouvernance et de la morale. Nous pensons que le fer de lance de la lutte contre la corruption et l’impunité est d’abord l’exemplarité, le leadership en termes de probité morale et de rigueur. Or quelle est l’image que renvoie présentement le Premier ministre ? Cette image est celle d’un homme qui s’investit dans l’arbitrage d’un combat où il a été lui-même un des principaux protagonistes.

Cette image est celle d’un homme qui combat d’une main ce qu’il avait, il n’y a guère longtemps, béni de l’autre. Abdoul est un homme respectable et même très aimable, mais la justice et le droit ne s’accommodent pas de compromis ; la morale non plus. On ne peut pas, sous peine de violer royalement les principes élémentaires de la logique, poursuivre des gens pour délit de détournement d’argent planqué à l’étranger et, en même temps, rester aux commandes d’un pays chargé de juger un homme ayant lui aussi détourné l’argent de son pays pour le planquer dans le même pays. On nous dira qu’à l’époque le Premier ministre du Sénégal n’était pas décideur, qu’il était simplement le directeur d’une banque chargée par les autorités d’alors de sauver de l’argent volé.

Á cela nous répondrons que, ne serait-ce que sur le plan moral, cet acquiescement est suffisamment blâmable pour empêcher le Premier ministre de se poser en adepte de la bonne gouvernance. Car le symbole même de la mal gouvernance doit aujourd’hui être jugé pour crimes que ce Premier ministre a contribué à rendre impunis. L’homme politique français, Saint-Just a dit que « les institutions sont la garantie du gouvernement d'un peuple libre contre la corruption des mœurs et la garantie du peuple et du citoyen contre la corruption du gouvernement ».

La réflexion qui découle de cet aphorisme de Sain-Just est : que devient alors la Nation lorsque les institutions chargées de protéger contre la corruption des mœurs sont elles-mêmes corrompues ? Or, Abdoul Mbaye est une institution, précisément celle d’un pays qui prétend instaurer la gouvernance vertueuse. Un citoyen lambda aurait aidé Habré à cacher sa fortune, cela ne gênerait pas autant que gêne la présence d’Abdoul Mbaye à la tête du gouvernement. S’il en est ainsi, c’est parce que la base même de la bonne gouvernance est l’exemplarité et l’irréprochabilité des élites politiques. S’il en est ainsi c’est parce que comme le disait Platon, « le plus grand mal, à part l'injustice, serait que l'auteur de l'injustice ne paie pas la peine de sa faute ». Or, si l’argent volé au peuple tchadien grâce à la générosité des autorités sénégalaises aidées à l’époque par l’actuel Premier ministre n’est pas restitué avec les intérêts, le procès de Hissène Habré sera juste une mascarade. Et tout le monde sait que ce qui a aidé à rendre jusqu’ici impunis les crimes de Habré, c’est grâce, en partie, à la fortune de ce dernier.

Dès lors, ces questions se posent avec insistance à M. Abdoul M’baye :

1. - Monsieur le PM avez-vous oui ou non la double nationalité ? Excusez notre curiosité, mais nous pensons que les Sénégalais doivent savoir et que c’est un acte de bonne gouvernance que de jouer la transparence.
2. - Est-il vrai que c’est vous-même qui receviez les relevés bancaires de M. H. Habré sous l’indication « sous couvert de Abdoul M’baye Dg de banque » ?
3. -Est-il vrai que c’est vous qui aviez fait migrer le compte bancaire de M. H Habré à BST lorsque vous quittiez la CBAO ? La réponse à cette question permettrait au peuple de savoir votre degré de responsabilité dans cette affaire.
4. -Avez-vous oui ou non repris la BST avec l’argent de Habré et celui d’autres « amis » ? Le peuple a besoin de savoir la nature et l’étendue de l’expertise de ceux qui le dirigent.
5. -Monsieur le PM pourquoi n’avez-vous pas fait la déclaration de votre patrimoine ? Est-ce pas crainte qu’on découvre votre enrichissement illicite comme simple directeur de banque ?
6. -Monsieur le PM, quelle image alors l’actuel Premier ministre enverra au monde et aux citoyens sénégalais lorsque des interpellations seront dépistées entre les crimes financiers et ceux de sang commis par Habré ?

La corruption est avant tout l’incitation à agir contre le devoir, car elle se définit comme « un acte qu'une personne accomplit dans l'exercice de ses fonctions ou en profitant de celles-ci, et qui est de nature à procurer une facilité juridique ou financière à son auteur ou aux tiers ». Or, supposons que l’actuel Premier ministre n’ait tiré aucun profit de l’opération de recyclage de l’argent pillé par Habré, qui peut nier que cela a profité à ce dernier ? S’enrichir illicitement ou aider quelqu’un à le faire sont tous deux des actes de corruption : l’État du Sénégal, aidé par l’ancien directeur de la CBAO, a donc été corrompu dans cette affaire Habré, car il y a manifestement transaction douteuse et illicite.

Quels bénéfices la banque ayant permis cette transaction en a tirés ? Puisque l’actuel Premier ministre était directeur de ladite banque, qui peut nier qu’il en a tiré des avantages ? Que l’acte commis ne fut pas condamnable sur le plan pénal ou pas n’a aucune espèce d’importance ici : le principe est foncièrement le même ; et il est contraire à la morale et à l’éthique de la bonne gouvernance. Car si Abdoul Mbaye n’avait pas été actionné par les autorités de l’époque, on comprendrait que les banques sont avant tout mues par l’intérêt tant que les sommes reçues ne dépassent pas certaines proportions, mais le problème est qu’il a été effectivement actionné. Imaginons que l’actuel Premier ministre français ait été mêlé à un problème similaire à celui d’Abdoul Mbaye, serait-il encore à son poste ? Les États-Unis sont prétendument décidés à aider le Sénégal à lutter contre la corruption et la concussion, pourtant ce pays qui semble nous servir de repère ne tolère jamais qu’une personne dont l’itinéraire, même dans le privé, a été terni par des suspicions, soit promue à des postes de responsabilité.

Mais le problème d’Abdoul Mbaye est encore plus grave dès qu’on envisage la question en rapport avec le procès Habré que notre pays va abriter. Il n’y a aucun doute que les nombreux crimes commis par l’ancien dictateur tchadien ont des connexions avec l’impunité dont il a joui jusqu’ici. Peut-être même que sans cet argent Habré n’aurait trouvé asile nulle part ailleurs en Afrique et que le peuple tchadien aurait depuis lors soldé ses comptes avec le dictateur. C’est peut-être justement tout le sens de la motion de censure intentée contre l’actuel Premier ministre par l’opposition parlementaire. En effet, la démission d’Abdoul Mbaye de son poste de Premier ministre serait non seulement un signal que le procès ne sera pas un simulacre, mais aussi une preuve de cohérence dans la démarche.

Un signal fort, car nul ne sait ce que la défense de Habré pourrait mijoter en coulisse avec ou contre les autorités politiques ou judiciaires pour éviter au procès d’arpenter certains sentiers périlleux. Une preuve de cohérence, car à moins de circonscrire a priori les limites de ce futur feuilleton judiciaire, on devrait déblayer le terrain pour rendre disponibles toutes les informations pouvant éclairer cette affaire. On ne peut pas prétendre juger un criminel au nom de l’Afrique, avec l’argent des Africains et de la communauté internationale, tout en gardant sur son sol de l’argent spolié par la facilitation d’un ancien directeur de banque aujourd’hui premier ministre. Il n’ya pas de sens à tenir ce procès au nom de la bonne gouvernance, de la justice et de la lutte contre l’impunité et garder à la tête de son gouvernement un homme qui fut partie prenante d’une longue et nébuleuse affaire d’argent ayant permis à un criminel d’acheter sa liberté.

Que serait aujourd’hui le sort d’Hissène Habré sans les relations complexes qu’ils ont bâties autour de l’argent recyclé par l’entremise de l’actuel PM ? Á la jeunesse du Sénégal, on renvoie l’image que le passé n’importe pas tellement dans la promotion politique et sociale. Il faut comprendre l’exigence de la démission d’Abdoul Mbaye, non sous l’angle de l’émotion, mais sous celui des principes. Qu’est-ce qu’une exigence de bonne gouvernance qui est sélective ? Qu’est-ce qu’une bonne gouvernance qui n’est telle que lorsqu’on l’applique conjoncturellement ? Voici un Tchadien qui, parce que dans les années qui ont suivi la chute du dictateur, n’a pas pu bénéficier du vaccin contre la poliomyélite, est handicapé à vie. Cette victime indirecte apprend que c’est le pays qui a protégé et fructifié l’argent qu’a volé Habré au peuple tchadien qui juge ce dictateur : que pensera-t-il du Sénégal ? Que pensera-t-il de la bonne gouvernance sénégalaise, lui qui voit les premiers bénéficiaires de l’argent spolié à son pays parader et chanter la bonne gouvernance sous tous les toits ?

Voici un autre Tchadien dont le père et la mère ont perdu la vie à cause de Habré, et qui apprend que celui qui a recyclé l’argent sale de ce dernier est actuellement Premier ministre du pays où est tenu le procès de ce dictateur. Il se désolera de cette énorme supercherie politico-juridique parce qu’il pourrait s’imaginer que de la même manière que le Sénégal a abrité Habré pour son argent, de la même manière, c’est encore l’argent qui motive son activisme dans le procès de ce dernier. Il faut dire que la démission du Premier ministre de son poste serait au moins un gage de volonté de transparence et un désir d’aller au fond de ce dossier en cernant l’ensemble de ses ramifications. Par contre, son maintien aujourd’hui à ce poste pourrait légitimer toutes les supputations et extrapolations des requérants. Au regard de la morale, de la loi et du principe du bon voisinage.

Monsieur Abdoul Mbaye devrait donc rendre le tablier : sa propre personne en sortirait grandie et son gouvernement aurait finalement les coudées franches pour parler au Sénégal et dans le monde, avec autorité et pertinence, de la bonne gouvernance et de la traque des biens mal acquis. Car, en termes de biens mal acquis, c’est difficile d’imaginer pires que ceux que Habré a déposés dans la banque dont M. Abdoul Mbaye fut le directeur à l’époque. « Un seul mauvais exemple, une fois donné, est capable de corrompre toute une nation, et l'habitude devient une tyrannie », disait fort justement Voltaire. L’exemple qu’on est en train de donner aux Sénégalais en tentant non seulement d’absoudre le Premier ministre par son maintien à son poste, mais aussi par la négation de sa responsabilité dans l’affaire des biens d’Habré blanchis est pitoyable.

On est donc dans un pays où la nature et la qualification des faits dépendent exclusivement de l’époque et de la position du mis en cause. Pire que la doctrine de la relativité (à ne pas confondre avec le relativisme) des sophistes de l’antiquité grecque, cette arrogance consistant à vouloir à tout prix maintenir Abdoul Mbaye à son poste est un très mauvais exemple pour les citoyens. Dans toutes les démocraties dignes de ce nom, cet honorable monsieur démissionnerait ou serait poussé à le faire, le temps de laver son honneur et de mettre la république à l’aise. L’argument consistant à dire qu’à l’époque, les faits incriminés n’étaient pas prévus et punis par la loi ne nous semble pas pouvoir prospérer dans le contexte actuel.

Il faut juste à ce propos rappeler la profonde thèse de Durkheim selon laquelle : « Il ne faut pas dire qu'un acte froisse la conscience commune parce qu'il est criminel, mais qu'il est criminel parce qu'il froisse la conscience commune. Nous ne le réprouvons pas parce qu'il est un crime, mais il est un crime parce que nous le réprouvons ». La conscience commune est universellement et constamment froissée par le recel . Elle est toujours profondément heurtée par l’argent volé et recyclé. La conscience commune ne peut pas accepter qu’un Premier ministre, dont le séjour dans le privé est si pavé d’actes réprouvés par elle, ne daigne pas démissionner pour permettre à la justice de faire correctement son travail. Elle ne peut pas comprendre qu’au moment où se prépare le procès d’un des plus grands criminels financiers et de sang, l’une des personnalités ayant servi de parrain à ce criminel soit à la tête du gouvernement.

La dichotomie faite entre la faute prétendument « morale seulement » commise par l’actuel Premier ministre et celles contre lesquelles se bat légitimement son gouvernement ne nous semble pas pertinente. Un principe est un principe : combien de fois les Africains se sont plaints auprès de la Suisse et d’autres pays occidentaux sous prétexte qu’ils abritent les fonds détournés par des chefs d’État africains ? Comment peut-on avoir le courage de juger un criminel dont une partie des crimes est commise grâce à celui qui dirige le gouvernement qui collecte des fonds pour que son procès soit tenu ? Sur un plan plus global encore, de quel œil la communauté internationale verra-t-elle la campagne de traque des biens mal acquis par un régime à la tête duquel se trouve un Premier ministre dont le patrimoine est incontestablement souillé par les biens mal acquis d’un Habré dont l’atrocité et l’ampleur des crimes sont incommensurables à celles des personnes poursuivies dans le cadre de cette traque ?

En persistant à faire la sourde oreille face à toutes ces légitimes récriminations, notre gouvernement et son Premier ministre pourront dire ce qu’ils veulent avec les plus belles formules littéraires, mais ils n’empêcheront pas aux citoyens de répéter inlassablement la formule de Jules Barbey d’Aurevilly (1808-1889) : « si Judas vivait, il serait ministre d’État ». Et moi,je rajouterai, «dans le gouvernement d’Abdoul Mbaye ».

Samuel A SARR
Ancien Ministre d’Etat
Président de l’Institut Libéral
Eternel Wadiste

( Les News )


1.Posté par divin le 28/12/2012 02:56 | Alerter
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Samuel, sérieusement je pense que ce texte sort de la plume de Wade. C'est du très lourd !

2.Posté par Freud le 28/12/2012 03:04 | Alerter
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Rendez nous notre argent et arretez votre vomissement verbal

3.Posté par Eva le 28/12/2012 03:25 | Alerter
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Please, la morale voudrait que vous la fermez. Vous n'avez vraiment pas honte

4.Posté par dave le 28/12/2012 04:36 | Alerter
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Pillage en règle...
La Banque Tchadienne de Crédit et de Dépôts (BTCD), le Centre des Chèques Postaux (CCP), la Banque Internationale pour l'Afrique au Tchad (BlAT, pendant de l’ex-BIAO-Sénégal) et la Société nationale des Oléagineux sont les principales vaches à lait du président tchadien. Aussi, ressort-il du rapport de la Commission nationale d’enquête que «le vendredi 30 novembre 1990, après avoir rencontré l'ex-chef de l'Etat Habré, M. Chémi Kogremi, ex-trésorier général, avait signé et remis à son caissier central, M. Abderaman Hissène, un chèque de 3 milliards 500 millions de FCFA, pour encaissement. Celui-ci s'était présenté aux guichets de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) muni du chèque; ce qui d'ailleurs a surpris les dirigeants de cette institution, compte tenu des disponibilités du Trésor public, qui s'élevaient ce jour à 2,6 milliards de FCFA. Ce genre de prélèvement ne s'étant jamais effectué auparavant, l'opération fut reportée pour le lendemain 1 er décembre 1990».
Pire encore, ce témoignage du Trésorier général du Tchad qui, n'ayant pas vu revenir le Caissier central, s'était lui-même déplacé pour insister sur «l'urgence de ce prélèvement et rassurer les dirigeants de la banque qu'une rentrée de 1,7 milliard devait intervenir le 1er décembre 1990». C'est ainsi que, précise le rapport, «les responsables de la Banque centrale avaient autorisé le prélèvement de 3 milliards 500 millions de FCFA». Entendu par la Commission d'enquête, le 11 novembre 1991, l'ex-trésorier a reconnu avoir prélevé des caisses de l'Etat de l'argent sur instructions de Habré, et a déclaré ce qui suit: «J'ai rencontré le président, le 30 novembre 1990 à 9 h 45, sur sa convocation. Il m'avait reçu seul. L'objet de sa rencontre était de lui faire la situation de la trésorerie de l'Etat, parce qu'il voulait acheter des AML pour aller au front. Je lui avais dit que la situation était autour de 3 milliards et demi de FCFA. A cet effet, un chèque a été émis...
Après avoir encaissé et rangé ladite somme dans les coffres du Trésor, les clés avaient été remises à l'ex-président Habré. Le samedi 1er décembre 1990 à 5 heures du matin, quand la ville se vidait de sa population, je m'étais également enfui pour me réfugier à Kousseri. Le même jour, vers 8 heures, le président Habré qui se trouvait aussi à Kousseri m'avait fait appeler pour me remettre les clés des coffres du Trésor. Accompagné d’Abdoul Galmaye et six combattants, j'étais revenu à Ndjamena pour récupérer la somme de 3 milliards de FCFA. Les 500 millions de FCFA rangés dans un autre coffre n'avaient pas été touchés. Quand nous avions rattrapé l'ex-président Habré à Maltam, celui-ci avait désigné son frère Abdelkerim Habré pour me surveiller, et la voiture dans laquelle je me trouvais était entre deux véhicules bondés de combattants. Quand nous étions arrivés à Maroua vers 18 heures, l'ex-président m'avait demandé de faire descendre les sacs d'argent. Après cela, je ne l'ai plus revu.»
Toute cette manne a été débarquée à Dakar par l’avion présidentiel ramené en terre sénégalaise par le président Habré, puis confié à la CBAO d’Abdoul Mbaye. Est-ce de l’argent honnêtement gagné par l’ancien chef de l’Etat ? Certainement pas. Tout ceux qui auront concouru à son placement devront donc en répondre devant la Cour spéciale africaine chargé de juger l’ancien homme fort des Forces armées du Nord (FAN).

5.Posté par zales le 28/12/2012 04:38 | Alerter
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Alioune Tine : «On a aidé Habré à blanchir de l’argent volé à l’Etat du Tchad»
| Article | 2012-12-27 | 16:12
0 Réaction(s)
Alioune Tine, le président de la Raddho, y est allé sans mettre des gants pour affirmer que des personnes, dont l'actuel Premier ministre du Sénégal, Abdoul Mbaye, sont trempées jusqu'au cou, dans le blanchiment de "l'argent volé au Trésor Tchadien" par l'ancien président, Hissene Habre.

La polémique enfle autour de l’argent volé par lex-président tchadien, Hissene Habré au moment de sa fuite en 1990. Après la sortie des députés libéraux
demandant la démission du Premier ministre Abdoul Mbaye, principal mis en cause dans cette affaire, c’est autour du président de la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme (Raddho) d’entrer dans la danse.

"Ce qu’il a fait, c’est bel et bien du blanchiment. Il n y’a pas autre chose’’, assène le coordonnateur du M23, Alioune Tine, qui révèle par ailleurs que l’ex-dictateur Tchadien, "Hissène Habré est arrivé avec beaucoup d’argent, de l’argent «volé» à l’Etat du Tchad".
"On l’a aidé à blanchir cet argent, et qui a été réinjecté dans le circuit sénégalais. Et qui a bénéficié de l’aide du Sénégal et des banques sénégalaises dont celle dirigée par Abdoul Mbaye, l’actuel PM. C’est tout un système’’, accuse Alioune Tine. Et il ajoute : "Il semble que Hissène Habré a bel et bien acheté son asile politique ici, à Dakar’’.
Selon le président de la Raddho, "aujourd’hui on ne peut pas invoquer la gouvernance vertueuse et en même temps, avoir été un des principaux acteurs du blanchiment’’, citant comme source le journal "Tchad-infos".

Lesenegalais.net


6.Posté par tanor le 28/12/2012 04:41 | Alerter
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Grande première dans l’histoire, un tribunal pour juger, un seul homme, avec des règles spéciales, des lois spéciales et un verdict déjà convenu, cela s’appelle : un peloton d’exécution.Il ressort des discussions à Dakar que les bailleurs de fonds sont : La France, (2milliards), le Tchad (2milliards à nouveau car les 2 premiers milliards ont été détournés par l’équipe Wade comme l’ont révélé les audits au Sénégal), la Belgique (1milliard), l’UE, l’UA, le Luxembourg pas encore de précisions.…



L’avocat du président Habré, comme vous le verrez dans les vidéos (http://www.seneweb.com/news/commentaire/entretien-maitre-francois-serres-du-barreau-de-par_n_72746_c_1964196.html), a expliqué comment le régime de Macky Sall est en train de violer, de trafiquer avec ses complices et bailleurs de fonds, la décision de la CIJ, prouvant ainsi qu’il ne s’agit nullement pour le Sénégal de respecter ses obligations internationales mais plutôt pour Macky SALL d’exécuter un deal conclu, bien avant son accession au pouvoir, avec les Français et les Belges.

Alors que la CIJ a demandé d’ouvrir une enquête par ses autorités compétents comme cela est écrit noir sur blanc .Le Sénégal ne veut pas le faire car il se retrouverait face à ses propres lois et sa justice et cela n’aboutirait pas à une condamnation du président Hissein Habré, alors la seule voie pour magouiller et conclure une condamnation rapide ; c’est de prendre la voie d’un tribunal ad hoc et le Sénégal pour exécuter son deal , cherche à faire partager les responsabilités dans l’opération de liquidation du président Hissein Habré. L’enrôlement de juges africains dans cette affaire, ne diminuera en rien la responsabilité première du Président sénégalais. Ainsi, nous pouvons dire à propos de ce tribunal qui se met en place à Dakar que c’est :



- Un tribunal illégal dans sa création, car l’UA n’a pas compétence dans ses statuts à créer un tribunal avec un pays.

D’ailleurs, on apprend avec quelle précipitation, le président sénégalais a tenu lors du sommet de l’UA, à négocier la venue rapide d’experts pour mettre en place ce tribunal alors que l’organisation élisait la Sud Africaine DLAMANI pour qui le Sénégal n’avait pas voté . Donc sans attendre la prise de fonction de la nouvelle présidente de commission, il fallait lancer les phases d’exécution du complot.

-Un Tribunal illégal qui est élargi pour diluer les responsabilités. La CIJ a demandé au Sénégal d’engager par ses autorités compétentes une enquête, la CIJ n’a jamais demandé de monter un Tribunal spécial pour juger un seul homme.Selon plusieurs sources, des magistrats sénégalais ont expliqué au Ministre de la justice que si le président Macky Sall tenait à aboutir à une condamnation alors il faut faire en sorte que la justice sénégalaise ne porte pas, sur elle, cette tâche devant l’histoire. D’où l’association de l’UA déjà bien impliquée dans ce dossier et la proposition de juges africains pour que le sale boulot soit une œuvre collective africaine et pas uniquement une forfaiture sénégalaise .

-Un Tribunal financé par des bailleurs engagés résolument contre le président HABRE ; c’est un Tribunal aux ordres, un peloton d’exécution tout simplement.Comment comprendre que le Tchad qui est l’auteur du dossier d’accusation bidon et grossier, finance ce procès sans que personne ne trouve cela anormal et scandaleux. C’est ainsi que le Président sénégalais répète sans arrêt que le procès sera équitable et juste : c’est du pur cynisme !La Belgique qui est partie prenante dans ce dossier, et qui a initiée plusieurs procédures, fait partie aussi des financiers du procès, c’est un non sens et là encore, cela ne dérange personne.

La France, qui est à l’origine du coup d’Etat contre le président Habré, a placé son pion au pouvoir au Tchad. La France, qui a combattu par ses hommes sur le terrain, les hommes de Hissein Habré, et qui a dû « à contre cœur, s’en accommoder quand il gagna la guerre, en attendant de pouvoir trouver la faille pour s’en débarrasser » selon les mots de Roland Dumas, fait partie des financiers de ce tribunal. Cette France est, aujourd’hui, la colonne vertébrale du régime Deby et pompe allègrement les revenus pétroliers pendant que les populations tchadiennes assises sur un lit de pétrole, connaissent la famine. Cette France là, est un bailleur de fonds de ce procès, elle qui, avec tous ses relais médiatiques organisent dans une névrose collective, un lynchage médiatique du président Habré, démontrant par là même qu’il n’a jamais été un de ses valets agissant et exécutant sa politique d’appauvrissement des populations africaines au bénéfice de ses grands groupes financiers. Pour ces journalistes françafricains, leur engagement contre l’ancien président Tchadien est avant tout l’expression d’une volonté de mettre au pas, un homme, un profil de leader africain, ceux qui ont compris que c’est l’économie qui tient le politique, ceux qui ont refusé de brader les ressources de leur pays. Tout le contraire d'un Idriss Deby, après une exploitation du pétrole qui a démarré en 2003, est incapable de dire combien de barils sortent des puits de pétrole par jour et en plus accepte de le vendre à 28 dollars quand le cours est à 140 dollars le baril. Un Bongo s’exclamant après 45ans de pouvoir : « je ne sais pas ce qu’ils (les français) ont fait de l’argent du pétrole gabonais. » .Voilà les 2 profils de dirigeants que la françafrique maintiendra vaille que vaille au pouvoir, à coups d’interventions militaires , d’éliminations d’opposants ect.

Aussi, la chasse à l’homme judiciaire orchestrée, financée et entretenue, n’a pas d’ordre objectif que de démontrer la toute puissance des anciens colonisateurs (France, Belgique) et de dire à la jeunesse africaine : « Nous obtenons toujours ce que nous voulons, et gare à ceux qui ne nous suivent pas, regardez ce qui est arrivé au président Hissein Habre ect.. Vos pays sont des zones de non droit et on fait ce que l'on veut . » L’affaire HH est une grande œuvre de conditionnement et de terreur psychologique en direction de la jeunesse africaine appelée à devenir l’élite dirigeante de demain. La même politique a été menée dans certains pays arabes, pendant des années, on a vu comment s’est exprimé le ras le bol des peuples.



-Un Tribunal qui ne veut que juger un seul homme et s’interdit de juger d’autres auteurs. C’est bel et bien la mission d’un peloton d’exécution ; Il n’a ni crédibilité ni légitimité.Comment peut-on nous expliquer que le tribunal va juger uniquement le Président Habré et ne pas s’occuper d’autres faits tout aussi graves.Le cas Idriss Deby, patron des services de sécurité a été évoqué, l’un des bailleurs de fonds a proposé que Deby soit aussi poursuivi et compte tenu de sa situation de Chef D’Etat, son dossier soit transmis à la CPI pour des poursuites comme pour le président Soudanais, c’est à ce moment que Robert Dossou de l’UA rappelle que l’UA soutient El Bechir contre la CPI . Réponse d’un des magistrats ; on peut transmettre le dossier d’inculpation de Deby et la CPI décidera, on verra par la suite. A suivre donc.



8,5 millions d’euros sur la Table pour acheter la Téranga Sénégalaise et liquider l’ancien président Habré.

Qui peut croire, aujourd’hui, que les occidentaux vont sortir, en ces temps de crise financière, 8,5 millions d’euros pour que des juges africains enrôlés, choisis et grassement payés pour l’occasion, puissent se prononcer librement sur les faits qui leur sont exposés et laisser repartir libre l’ancien président tchadien.Personne ne le croit, alors dès cet instant, on ne peut plus parler de justice, de procès équitable mais toujours et encore de peloton d’exécution qui a bien la caractéristique d’agir avec une seule et unique option celle de votre exécution. Tout comme ce tribunal.

Un exemple simple ; à chaque demande de visas que vous adressez à l’ambassade de France, vous devez payer 50 000 FCFA, cet argent ne vous est pas rendu, en cas de refus du visas. Cela veut dire simplement que la logique coloniale reste toujours celle de nous dépouiller encore et toujours, mais en aucun cas de nous aider.Alors, si l’on vous dépouille de 50 000fcfa même pour un refus de visas, pensez-vous que les Français et les Belges vont dépenser presque 6 milliards de FCFA pour ne pas obtenir la tête de l’ancien président tchadien ?



L’affaire HH n’a jamais été une affaire de Droits de l’homme, ni de lutte contre l’impunité, si Reed Brody et ses sous traitants locaux souhaitent nous convaincre du contraire alors qu’ils agissent avec la même obsession pour mettre fin à l’impunité de ceux qui martyrisent et torturent quotidiennement le peuple palestinien depuis des décennies, et de ceux qui ont massacré des irakiens, des afghans et en toute impunité, continuent de torturer à Guantanamo.

La défense du Président HH a réaffirmé très clairement qu’elle ne se laissera pas faire et invite tous les tchadiens et africains à dénoncer ce tribunal d’exception avec ses lois d’exception, et ses juges aux ordres de la France et de la Belgique avec un chef d’orchestre en la personne du président sénégalais Macky Sall à qui, il reviendra d’assumer la responsabilité de tout ce qui arrivera au président Habré.

En a t-il conscience ? Lui qui a reconnu, ne rien connaître des problèmes du Tchad, fait face à des gens qui n’ont aucune conscience, ni morale et qui, pour l’avoir soutenu lors des élections, exigent de sa part l’exécution du deal.



La rédaction de Zoomtchad.

7.Posté par alboury le 28/12/2012 04:47 | Alerter
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Sam,

Difficile à accepter, mais tout ce que tu dis est vrai.
Continuez comme çà, de toute facon Macky est un incapable, et le PDS uni avec un leader charismatique peut bel et bien revenir au pouvoir en 2017.

8.Posté par macky diffamateur le 28/12/2012 07:55 | Alerter
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PDS vous devez cherchez à rèpondre ces gueulards qui cherchent par tous les moyens à diaboliser vos belles realisation .ils vous crient voleurs ,mais vous les devez rèpondre menteurs parceque'ils mentent au peuple en vous diffamant.ils n'ont aucune preuve de se qu'ils disent sinon ils vous porteront devant la justice.règime de macky=règime laches

9.Posté par nas le 28/12/2012 08:11 | Alerter
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voila le PDS qui se mettent à faire des contibutions ...c'est cocasse

10.Posté par ndg le 28/12/2012 08:17 | Alerter
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Le nouveau gouvernement doit se mettre trés vite au travail et oublier l'affaire HABRE et l'enrichissement illicite.On risque de mettre tous les politiciens en prison.

11.Posté par casa diato le 28/12/2012 10:20 | Alerter
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Je trouve cette contribution de Samuel Sarr très pertinente avec des analyses qui accrochent . Mais dans ce pays la justice appartient aux gouvernants qui en font ce qu'ils veulent . Mais le peuple se prononcera très bientôt. ATTENTION A TOI MACKY SALL ET TES ACOLYTES

12.Posté par assouscs le 28/12/2012 11:34 | Alerter
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non samuel tais toi mec, t'as pas droit à la parole. la majorité des sénégalais est fiére de son PM. il t'a lessivé toi et ta bande. si vous n'avez pas honte c'est que vous n'étes pas normaux et le peuple sénégalais qui vous a laissé faire pendaqnt 12ans s'en voudra toute la vie.
le plus grande partie des sénégalais vous méprise . NIAAK DIOMM

13.Posté par Gaucher Tall le 28/12/2012 12:43 | Alerter
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Ces voleurs de la république qui s'érigent en donneur de leçon. Quelle honte

14.Posté par samba le 28/12/2012 17:56 | Alerter
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CH 4 Verset 58
« Dieu vous ordonne de restituer les dépôts à leurs ayants-droit »
Ch 33 verset 72
« Nous avons proposé le dépôt aux cieux, a la terre et aux montagnes, mais ils refusèrent de le porter et furent remplis de crainte. L’homme, lui, l’a pourtant porte. Il sera toujours un très grand injuste et un très grand ignorant »
Selon Abou Hourayra (DAS),le Messager de Dieu(BSDL) a dit : On reconnait l’hypocrite a l’une de ces trois caractéristiques :
- Quand il parle il ment.
- Quand il promet il ne tient pas a sa promesse.
- Quand on lui confie un dépôt il le trahit. (URA)
- …quand bien même il observe le jeûne, la prière et prétendu être musulman.

15.Posté par samba le 28/12/2012 17:56 | Alerter
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« Dieu vous ordonne de restituer les dépôts à leurs ayants-droit »
Ch 33 verset 72
« Nous avons proposé le dépôt aux cieux, a la terre et aux montagnes, mais ils refusèrent de le porter et furent remplis de crainte. L’homme, lui, l’a pourtant porte. Il sera toujours un très grand injuste et un très grand ignorant »
Selon Abou Hourayra (DAS),le Messager de Dieu(BSDL) a dit : On reconnait l’hypocrite a l’une de ces trois caractéristiques :
- Quand il parle il ment.
- Quand il promet il ne tient pas a sa promesse.
- Quand on lui confie un dépôt il le trahit. (URA)
- …quand bien même il observe le jeûne, la prière et prétendu être musulman.

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