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«Pourquoi la victime n’a pas crié» ?: Ces raisons qui peuvent empêcher une victime de viol de crier !

Le violeur, pour passer à l’acte, peut menacer le plus souvent sa victime avec une arme blanche, s’il ne la violente pas ou ne l’assomme pas jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. Souvent, lorsqu’une victime raconte son viol, la question insidieuse fuse à son propos : «pourquoi n’a-t-elle pas crié?». Dr. Habiballah Sy revient d’ailleurs sur ce doute émis parfois sur les «cris silencieux». "Le Témoin"


Rédigé par leral.net le Vendredi 26 Novembre 2021 à 16:22 | | 0 commentaire(s)|

«Pourquoi la victime n’a pas crié» ?: Ces raisons qui peuvent empêcher une victime de viol de crier !
Au Sénégal, on ne reproche presque jamais à une victime d’agression physique ou de vol à main armée, de n’avoir pas crié ou résisté. Le plus souvent, on compatit par ces mots: « yaw kay, santal yalla, comme rayoula» (Rends grâce à Dieu puisque tu es en vie). Mais quand il s’agit d’une victime de viol, la réaction est tout autre. Souvent, c’est une question dubitative qui revient.

«Pourquoi la victime n’a-t-elle pas crié au moment de l’acte ?».

C'est une victime qui arrive à l’hôpital le plus souvent en larmes ou avec une grande peur. Quand l’acte a duré, c’est la honte et la culpabilité qu’elle ressent. Parfois, son récit est clair, parfois il faut au médecin accueillant des astuces pour la faire parler. Mais dans l’imaginaire populaire, il n’y a pas eu viol.

La société demande même pourquoi la victime n’a-t-elle pas poussé des cris stridents, pour empêcher son bourreau de passer à l’acte sexuel ?

Une question insidieuse qui peut irriter voire révolter, car culpabilisant et insinuant que la victime a été consentante. Or, il est parfaitement normal qu’une victime de viol ne se débatte pas contre son agresseur au moment de l’acte.

Elle hurle sans bruit jusqu’à la fin de l’acte. Ce n’est pas par faiblesse féminine, mais parce qu’elle a été menacée avec arme blanche, assommée ou violentée. Pour beaucoup, c’est incompréhensible qu’une personne ne pipe mot quand elle se fait violer.

Pour la société, «qui ne dit mot consent». Or, dire non ou se laisser faire, ce n’est pas un consentement. C’est subir de force. Pourtant, bien que n’osant pas crier, la victime parle et se débat intérieurement. Des études montrent que la plupart du temps, les femmes subissent une paralysie involontaire au moment de l’acte d’assouvissement sans consentement. Que des personnes qui essayent de s’approprier un plaisir sexuel sans le consentement d’autrui, ne réagissent pas comme on le pense.

Dans cet écœurant détournement de l’intimité, elles endurent un supplice dans le coeur. La femme reste passive tout en implorant, on ne réagit donc pas, soit pour survivre soit parce qu’on a été blessée profondément ou paralysée.





Le Témoin