Abordant la crise qui sévit actuellement dans le pays, le professeur Bouba Diop estime qu’«on a pris à la légère la diffusion et l’application des Conclusions des Assises nationales. Quand on a célébré les dix ans des Assises, quand j’ai vu la plupart de mes collègues, quand j’ai vu l’application, la mise en œuvre de cela, c’était le cadet de leurs soucis, je me suis rendu compte que l’on se moquait de nous».
Il poursuit : «puis après, il y a eu la Cnri et j’ai dit au professeur Makhtar Mbow que celui qui veut faire le bien, n’a même pas besoin de cela, il suffit seulement d’appliquer les Assises. Néanmoins, il y a eu de bonnes choses. Toujours est-il qu’on n’a pas tenu compte de cela, et aujourd’hui, c’est ça qui nous poursuit, parce qu’on n’a pas tenu compte de tout ce qu’on avait dit».
Pr. Bouba Diop, qui regrette, ajoute : «il fallait faire attention et on n’a pas tenu compte de cela. Les acteurs ont repris le flambeau, on s’est battu et il y a eu des morts. C’est comme si on n’avait pas de mémoire, et malgré ça, on s’amuse à revenir sur des choses sur lesquelles dont nous savons que le mal, c’est le pouvoirisme, c’est le fait de vouloir rester, l’État patrimonial et résultat des courses, ce n’est plus le M23 aujourd’hui, mais le F24 (...)».
« Voilà un pays et je l’ai dit dans la lettre ouverte, avec beaucoup d’intellectuels dont Soyinka, Chomsky et d’autres qui l’ont signé, qu’il faut faire attention, qu’il faut revenir à la raison. Parce qu’on est dans la déraison, car on n’a pas mesuré l’ampleur de la crise de fait, de vouloir occulter la question du troisième mandat», a laissé entendre Pr. Bouba Diop.
Selon lui, «c’était impensable qu’en 2012, 2013, 2014, quelqu’un oserait reposer le problème de savoir est-ce qu’un président peut encore faire un troisième mandat. Cela montre que l’être humain est très complexe. On est dans une République, on est dans une démocratie, mais cela, on semble souvent les confondre», se désole-t-il encore.
Non sans rappeler que «la démocratie existait même dans le cadre d’un royaume. Mais la République vient renforcer, même la République, dans l’histoire de l’humanité, a conduit à des empires. Dans l’empire romain, c’était des dictateurs, on a augmenté le pouvoir de plus en plus des consuls et ils deviennent des empereurs. Et on est revenu à des pouvoirs autocratiques(...)».
Pour étayer son propos, le professeur Bouba Diop de rappeler encore, qu’en tant qu’ancien Sg du Saes, quand il avait terminé ses deux mandats, quelques-uns de ses proches en qui il avait confiance, sont venus pour essayer de le convaincre de rempiler. Ce à quoi il a opposé une fin de non-recevoir, leur arguant qu’ils avaient opté pour deux mandats ; il fallait par conséquent que tout le monde s’y soumette.
Donc, aux yeux du professeur, «il faut limiter les mandats et ceux qui font croire au Président Macky Sall qu’il est indispensable, c’est leurs intérêts qu’ils veulent préserver. Ce n’est pas l’intérêt du président actuel, ni de sa famille ni de l’Afrique. Et j’ai eu l’occasion de lui parler sur les questions universitaires, mais pas sur les questions politiques».
Pour le professeur Bouba Diop, « si on veut que la stabilité revienne dans le pays, l’État doit demander pardon et faire en sorte que tout ce qu’il y a comme crimes impunis, soit réglé, il faut rouvrir les procès et laver toutes les ignominies», suggère-t-il.
Tribune
Il poursuit : «puis après, il y a eu la Cnri et j’ai dit au professeur Makhtar Mbow que celui qui veut faire le bien, n’a même pas besoin de cela, il suffit seulement d’appliquer les Assises. Néanmoins, il y a eu de bonnes choses. Toujours est-il qu’on n’a pas tenu compte de cela, et aujourd’hui, c’est ça qui nous poursuit, parce qu’on n’a pas tenu compte de tout ce qu’on avait dit».
Pr. Bouba Diop, qui regrette, ajoute : «il fallait faire attention et on n’a pas tenu compte de cela. Les acteurs ont repris le flambeau, on s’est battu et il y a eu des morts. C’est comme si on n’avait pas de mémoire, et malgré ça, on s’amuse à revenir sur des choses sur lesquelles dont nous savons que le mal, c’est le pouvoirisme, c’est le fait de vouloir rester, l’État patrimonial et résultat des courses, ce n’est plus le M23 aujourd’hui, mais le F24 (...)».
« Voilà un pays et je l’ai dit dans la lettre ouverte, avec beaucoup d’intellectuels dont Soyinka, Chomsky et d’autres qui l’ont signé, qu’il faut faire attention, qu’il faut revenir à la raison. Parce qu’on est dans la déraison, car on n’a pas mesuré l’ampleur de la crise de fait, de vouloir occulter la question du troisième mandat», a laissé entendre Pr. Bouba Diop.
Selon lui, «c’était impensable qu’en 2012, 2013, 2014, quelqu’un oserait reposer le problème de savoir est-ce qu’un président peut encore faire un troisième mandat. Cela montre que l’être humain est très complexe. On est dans une République, on est dans une démocratie, mais cela, on semble souvent les confondre», se désole-t-il encore.
Non sans rappeler que «la démocratie existait même dans le cadre d’un royaume. Mais la République vient renforcer, même la République, dans l’histoire de l’humanité, a conduit à des empires. Dans l’empire romain, c’était des dictateurs, on a augmenté le pouvoir de plus en plus des consuls et ils deviennent des empereurs. Et on est revenu à des pouvoirs autocratiques(...)».
Pour étayer son propos, le professeur Bouba Diop de rappeler encore, qu’en tant qu’ancien Sg du Saes, quand il avait terminé ses deux mandats, quelques-uns de ses proches en qui il avait confiance, sont venus pour essayer de le convaincre de rempiler. Ce à quoi il a opposé une fin de non-recevoir, leur arguant qu’ils avaient opté pour deux mandats ; il fallait par conséquent que tout le monde s’y soumette.
Donc, aux yeux du professeur, «il faut limiter les mandats et ceux qui font croire au Président Macky Sall qu’il est indispensable, c’est leurs intérêts qu’ils veulent préserver. Ce n’est pas l’intérêt du président actuel, ni de sa famille ni de l’Afrique. Et j’ai eu l’occasion de lui parler sur les questions universitaires, mais pas sur les questions politiques».
Pour le professeur Bouba Diop, « si on veut que la stabilité revienne dans le pays, l’État doit demander pardon et faire en sorte que tout ce qu’il y a comme crimes impunis, soit réglé, il faut rouvrir les procès et laver toutes les ignominies», suggère-t-il.
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