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« Présidence de Basket-ball de la zone 2, les séquelles de Maputo », par Mamadou Faye


Rédigé par leral.net le Dimanche 18 Juin 2023 à 17:54 | | 0 commentaire(s)|

Dans un contexte où le Sénégaluse de toutes ses ressources morales pour une paix sociale pérenne, il est désolant de voir certains sportifs se prêter en spectacle, causant beaucoup de tort aux sénégalais qu’ils sont censés représenter. La scène s’est déroulée à Maputo, capitale du Mozambique où notre compatriote Mathieu FAYE a été investi de la confiance de ses pairs lors l’élection du président de la zone 2 de basketball.

Le parallèle est d’autant plus important que le basket s’est toujours mis en marge de la politique, de par la promotion des valeurs cardinales telles que l'équité, le travail d'équipe, l'égalité, la discipline, l'inclusion, la persévérance et le respect. Contrairement à la politique qui se détourne de plus en plus de sa noble mission de gérer la cité pour s’inscrire dans une stratégie d’’accaparement faite de brimades, d’invectives, d’exclusion, de calomnie, etc.

Malheureusement, cette frénésie s’est emparée des dirigeants actuels de notre basketball dont les démarches lobbyistes sont aux antipodes des valeurs sportives dont le premier critère déterminant est l’inclusion. Cette déperdition des valeurs au service d’une stratégie d’accaparement s’explique par le contrôle de la discipline par des hommes qui y ont accédé par effraction et non ceux du sérail, pour la plupart investis d’une mission sacerdotale.

La restriction de la famille sportive du basketball aux simples dirigeants, techniciens, pratiquants, supporters actifs participe de cette stratégie d’accaparement. Quid du peuple, contribuable sénégalais qui tient la bourse ? Heureusement que les pendules ont été remises à l’heure avec la sortie du Directeur Technique National, Moustapha GUEYE, un homme du sérail qui, au détour d’une rencontre avec la presse en prélude à l’Afrobasket, dit : « pense avoir fait le meilleur choix en faisant appel à des joueuses capables d’assurer la «satisfaction du peuple sénégalais».

D’ailleurs, c’est cette appartenance à ce vaillant peule qui nousvaut cette sortie médiatique etsous ce rapport, il est inadmissible pour tout citoyen sénégalais épris de sport, que nos responsables fédéraux au premier rang desquels, le Président boudent une réunion de la plus haute instance du basket africain, entrainant dans leur sillage certaines délégations de la sous-région au motif que la candidature de leur «candidate», Madame Aya POUYE est rejetée. Ce comportement antisportif serait-il dicté par l’ampleur de la déception qui serait née du rejet de la candidature de leur «candidate» ou de l’inassouvissement de leur forte propension à vouloir s’accaparer de tous les pouvoirs, les honneurs les privilèges, les passe-droits rattachés à cette fonction ?

Les deux serait-on tenté de dire au regard de la sortie du Président de la fédération sénégalaise de basketball qui, dans les colonnes de l’Observateur,dit d’une part, exclure toute collaboration avec Monsieur Mathieu allant même jusqu’à l’inviter à la démission et d’autre part, mener un combat pour le maintien de Madame Aya Pouye dont il dit qu’elle est à la tête de la zone 2 depuis huit (8) ans. Sur ce dernier point, si ce n’est de l’accaparement c’est quoi alors ?

Monsieur le Président, un minimum de fair-play qui vous ferait éviter toute forme de personnalisation des fonctions surtout, si celles-ci vous sont déléguées. Il importe de s’imprégner de l’adage qui nous dit : «les hommes, les institutions demeurent ». Au-delà du caractère antisportif de leur comportement, nos fédéraux ont fait preuve d’inélégance envers l’autre candidat sénégalais Mathieu FAYE qui, au même titre qu’Aya POUYE a marqué le basketball sénégalais. Qui plus est, a été élu nouveau président de la zone 2 de Basketball faisant la fierté des sénégalais. Certainement le couronnement d’une carrière bien remplie pour avoir été le premier lauréat du roi du basket, emporté championnats comme coupes du Sénégal, deux fois champions d’Afrique, participé à deux championnats du monde universitaires, membre du Hall of Fame depuis 2021.


Cette attitude de nos dirigeants fédéraux dans cette affaire, au-delà d’avoir fait incongrument les choux gras de la presse,n’a pas manqué de susciter quelques interrogations et enseignements relativement aux candidatures et au boycott de l’assemblée par nos fédéraux.


Concernant la candidature de Monsieur Mathieu FAYE, il faut d’abord retenir que ce n’est pas une première. En effet, il a été défait il y deux ans à Bamako par celle qu’il vient de remplacer. Donc, c’est faire preuve de malhonnêteté que de vouloir évoquer cette double candidature sénégalaise. En outre, il nous est revenu qu’en sa qualité de membre de la commission des anciens basketteurs de la FIBA Monde, les textes de cette dernière autorisent Monsieur Mathieu FAYE à candidater.


Concernant le rejet de la candidature de madame Aya POUYE, il semble que celui découle du non-respect de certaines dispositions des textes qui régissent l’élection à la présidence de la FIBA et de ses démembrements dont la zone 2. En effet, la recevabilité des candidatures de la Présidence de la FIBA Afrique doit obéir au respect des six (6) critères retenus, déclinés dans le formulaire de candidature parmi lesquels l’intégrité, l’honnêteté, la loyauté, etc... Lesquels critères font foi pour l’élection de la présidence des autres démembrements de l’instance supérieure, parmi lesquels la Zone 2.

Sous ce rapport, il nous revient que la concernée aurait fait l’objet d’une condamnation suite à une plainte déposée par l’amicale des anciennes internationales de basket du Sénégal. Au regard de l’adage qui dit : «Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes», il serait incongru de vouloir faire porter la responsabilité de ce rejet à quiconque d’autre. Quand bien même que la saisine du comité électoral de la FIBA aurait émanée de Mathieu FAYE, que dire des responsables fédéraux qui, en connaissance de cause ont porté la candidature de Madame POUYE ? Au lieu de chercher des «boucs émissaires» à qui imputer la responsabilité de cette déculottée, les responsables devraient se mirer et faire preuve de fair-play.

Il faut noter par ailleurs que le troisième candidat Monsieur Henri Gomes représentant du Cap-Vert a saisi par courrier la FIBA concernant l’inéligibilité de la»«candidate» de la Fédération. Et pourtant on n’en parle pas.
Relativement au boycott de l’Assemblée Générale, c’est prendre les sénégalais pour ce qu’ils ne sont que d’évoquer l’absence de quorumpour chercher à saper l’élection notre compatriote Mathieu. Les textes portant sur le quorum pour la tenue d’une assemblée sont très clairs et connus de tous. Le quorum est défini comme étant la moitié des membres d’une association plus un membre et reste une des conditionnalités pour la tenue d’une réunion élective.

En effet, pour une première convocation, l’assemblée ne peut avoir lieu sans l’atteinte du quorum et doit faire l’objet de renvoi pour une prochaine séance. A la prochaine séance, le quorum atteint ou pas, l’assemblée se tient et les décisions s’imposent à tous les membres. Or, pour cette élection, il ne s’agit pas de problème de quorum mais plutôt d’un boycott après avoir émargé. En tout état de cause, en posant cet acte, nos dirigeants n’ont pas honoré le Sénégal. L’affaire sent un parfum de rancune née de la réélection contestée du président la fédération sénégalaise de basketball qui semble se muer en un problème crypto-personnel.

Les enseignements à tirer de cet état de fait relèvent d’une part, de l’incurie de nos dirigeants qui, en posant cet acte de boycott de l’assemblée de la FIBA n’honorent pas le Sénégal qui fait office de locomotive dans le basket de la sous-région et d’autre part, d’une envie de faire "payer" à Monsieur Mathieu FAYE sa participation à la campagne d’opposition à une troisième candidature de l’actuel président de la fédération, portée par la famille du basket dont il est membre influent. Le poids diplomatique du Sénégal dans la sous-région devant lui faire jouer le rôle de locomotive en matière sportive, devrait amener à s’interdire toute attitude de défiance vis des instances suprêmes, supranationales sportives quelques que soient les raisons dont on peut se prévaloir. Cette posture du Sénégal est un patrimoine national.

Puisse les enseignements du Bon Dieu ramener à la raison nos dirigeants afin qu’ils fassent preuve de retenue et faire corps avec Mathieu FAYE qui du reste témoigne d’un respect et d’une fraternité louables à l’endroit de tous les sportifs sénégalais y compris Madame Aya POUYE dont il devrait bénéficier de son expérience à la tête de cette instance. C’est une exigence.

L’heure est à la définition d’une politique sportive novatrice pour plus de réalisations en vue du développement continu du basketball dans la zone 2. Sous ce rapport c’est la tutelle, le Premier Ministre assurant la charge de Ministre des sports, délégant de pouvoir à la fédération sénégalaise de basketball qui est interpellé. Il lui revient d’inviter l’actuel Président de la fédération à se conformer aux décisions de la FIBA et à collaborer avec Monsieur Mathieu FAYE, pour le dévoppemenrt du basket dans la sous-région.
Vive le Sénégal ! Vive le Basketball sénégalais.

Mamadou FAYE
Grand-Yoff

Ousmane Wade