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Présidentielle : Les alliances possibles d’un second tour

Surpris le candidat sortant Me Abdoulaye Wade l’est. Sa surprise n’a d’égal que son immense espoir de battre ses adversaires au premier tour. Car comme il le disait durant la campagne : « le deuxième tour c’est une perte de temps ». Aujourd’hui, les sénégalais lui imposent cette perte de temps dans un second tour aux issues incertaines. Dans ce qui suit, nous exposons les possibles alliances pour le prochain « face to face » entre le président Wade et son ancien premier Ministre Macky Sall.


Rédigé par leral.net le Mardi 28 Février 2012 à 12:42 | | 1 commentaire(s)|

Présidentielle : Les alliances possibles d’un second tour
SCENARIO1 : Wade plonge encore sans arguments

Le candidat sortant Me Abdoulaye Wade pourrait tenter d’y aller seul sans solliciter le soutien d’autres candidats. Tout dépend de l’explication réelle que ses proches lui ont faite de cette débâcle électorale. Les chances de Wade pour garder son fauteuil sont très minces. Le premier obstacle, c’est que le président Wade n’a pas beaucoup impliqué son parti le Pds dans ce scrutin. Il s’est appuyé sur les grands électeurs comme les chefs religieux à qui il a remis d’importants moyens. Les structures du Pds, les femmes, les jeunes tous ont baissé la garde. L’Ujtl financièrement appuyée a été inexistante.

Le soutien manifeste mais tardif de Cheikh Béthio Thioune n’a pas été suivi d’effet positif. Le président sortant peut s’engager, en espérant un soutien sans réserve mais incertain de l’ensemble des foyers religieux du Sénégal. Seulement là aussi, l’incertitude demeure car, les marabouts en général suivent la direction du vent… du changement. Un après un, ils vont commencer à tourner le dos à Wade pour préparer la 4e République de Macky. Sur ce plan, certains religieux ne sont pas de bons exemples.

Le président Wade ne peut plus compter sur son parti divisé. Les tendances du premier tour ont montré que de grands responsables libéraux ont voté et donné des consignes de vote en faveur de Sall. Des bastions traditionnellement libéraux ont basculé vers l’Apr.

Concernant les 13 autres candidats, Wade n’aura aucun soutien. Tous ont estimé que sa candidature n’est pas valable comme l’ont répété Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng. Même le tortueux Idrissa Seck qui se dit « actionnaire majoritaire du Pds » ne prendrait pas le risque d’aller en retraite anticipée en soutenant le Pape du Sopi au 2e tour. Le sort de Djibo Kâ encore frais dans les mémoires, lui suffit comme leçon.

Toutefois, tout en sachant que cette dynamique de changement est irréversible, le président Wade peut aller au second tour histoire d’accompagner son ancien premier Ministre en beauté. Car, pour lui, désister à ce stade de la compétition, c’est remettre Moustapha Niass dans la course. Et là, la Gauche renforcée par Idrissa Seck pourrait se retrouver autour du candidat de Benno Siggil Senegal pour battre Sall. Dans la mesure où en cas de désistement de Wade, Macky et Moustapha Niass iraient au second tour. Le suffrage de Niass additionné à celui de Tanor Dieng, d’Idrissa Seck, d’Ibrahima Fall ferait du candidat de Benno Siggil Senegal le 4e président du Sénégal. Par conséquent, la décision de Wade d’aller au second tour est un avantage pour le Maire de Fatick.

SCENARIO 2 : Macky -WADE : Négocier pour une majorité parlementaire

Le candidat Macky Sall, en homme politique averti, comprend que s’il gagne la présidentielle, il aura besoin d’une majorité absolue à l’Assemblée Nationale pour gouverner sans avoir les mains liées. Or, il lui sera difficile d’avoir cette majorité avec son alliance actuelle. Il lui faut donc une alliance forte avec de grands partis qui pourront l’accompagner aux législatives. Avec le président Wade, il peut discuter sur une éventuelle alliance PDS-APR au Parlement. Allié avec Benno Siggil Sénégal, Macky Sall sera obligé de signer la charte des Assises qui exige un régime parlementaire. En alliance avec Moustapha Niass et Ousmane Tanor Dieng, Sall serait l’otage de la gauche sénégalaise qui milite pour une assemblée nationale forte, un régime parlementaire avec un premier Ministre chef du Gouvernement qui rend compte directement à l’Assemblée Nationale. Par conséquent, s’allier avec le Pds qu’il a dirigé pendant prés de 3 ans, pour la conquête de l’Assemblée Nationale, est politiquement moins problématique pour le leader de l’Apr que d’entrer dans des schémas risqués élaborés par ces dinosaures politiques (Abdoulaye Bathily, Me El Hadji Diouf, Momar Samb, Madior Diouf, El Malick Gackou, El Hadji Malick Diop, Pinda Mbow, Amath Dansokho etc…) qui composent le directoire de Moustapha Niass.

SCENARIO3- Macky-NIASS-Idy-Tanor : L’impossible partage du pouvoir

Ce schéma est politiquement hypothétique pour Macky Sall qui n’a pas besoin de contrainte dans son exercice du pouvoir. En fait, est-il possible que Moustapha Niass et Ousmane Tanor Dieng soutiennent publiquement Sall au second tour, sans que ce dernier ne signe la charte des Assises ? Ce n’est pas tout. Macky devrait aussi s’engager à appliquer scrupuleusement les recommandations de ces Assises. Or, il est inimaginable que Macky range dans les tiroirs son programme de gouvernement validé par les sénégalais au premier tour, pour appliquer celui des Assises nationales dans le but unique de bénéficier du soutien de Niass et de Tanor. Deux candidats obligés de soutenir Macky ou de s’abstenir. Alors que cette abstention serait mal interprétée par les électeurs qui semblent opter pour le changement.

Par ailleurs, Idrissa Seck qui se prenait pour futur le 4e président du Sénégal sera à l’étroit dans ses discussions avec Macky. Sans surprise, il pourrait risquer sa carrière politique en soutenant le président Wade au second tour. Car le Maire de Thiés adore les raccourcis politiques. Imbu de sa personne, Idrissa Seck serait mal à l’aise dans un Gouvernement commandé par Sall président de la République. Mais avec certaines concessions, il pourrait soutenir le Maire de Fatick en laissant ses lieutenants entrer dans le Gouvernement. Cependant, il devrait comprendre que l’élection de Macky Sall l’enverrait en congé politique pour minimum 10 ans, ou 14 ans. Contrairement à Niass et Tanor, Macky n’a pas pris l’engagement de faire un mandat.

SCENARIO4 : Wade gagne puis cède le pouvoir à Niass, Tanor et Idy

Invraisemblable. On en parle mais ce scénario est quasi impossible. D’abord en 2000, Moustapha Niass avait porté Wade au pouvoir. Mais malheureusement, leur compagnonnage n’avait pas duré plus d’un hivernage à cause des divergences politiques. L’autre fait qui rend impossible cette éventualité c’est que l’ensemble des candidats ont considéré que Wade ne peut pas être candidat. Idrissa Seck qui a été au devant du combat contre la candidature de Wade, serait en contradiction avec lui-même s’il tentait de le soutenir. Wade est donc tenu d’affronter son fils juste pour aller jusqu’au bout du processus électoral.

Doudou SECK
LeDakarois



1.Posté par DEG DEUG le 28/02/2012 13:33 | Alerter
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scenarios tortueux et mensongers, vous serez toujours des menteurs éternels car incapables de jurer la main sur le coran les offenses faites aux dignes citoyens, va ch....

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