Leral.net | S'informer en temps réel

Quelques aspects sur l'histoire de l'île de Sor, en face de Ndar Gueth

Rédigé par leral.net le Jeudi 13 Juin 2024 à 11:53 | | 0 commentaire(s)|

Quelques aspects sur l'histoire de l'île de Sor, en face de Ndar Gueth
Doun Sor est une ile séparée par le grand bras du fleuve Sénégal, de l’ile de Ndar (Saint-Louis).

En venant du continent, on a accès à l’ile de Sor par les ponts de Khoor et de Léybaar, qui enjambe le défluent Dyoss.

Toute cette zone de l’embouchure du fleuve Sénégal, appartenait à l’ancien royaume du Walo.

Cette porte océane du Walo appartenait à un comté administré par le Kaddj (Premier Brack).

Sous l’autorité du Kaddj, le Brack du Walo nommait un Kangam, chef de l’ile de Sor, appelé le Diagne de Sor.

Parallèlement, le Brack nommait aussi un Alkati résident, chargé de percevoir les droits de location de l’ile de Saint-Louis, de prélever des taxes sur toutes les biens et marchandises entrant ou sortant de l’ile.

L’ile doit son nom par le Sor, une pièce de tissu qui était une taxe d’entrée prélevée par les agents du Brack.

Les berges du Grand fleuve en face de Saint-Louis, étaient appelées Tén Djiguene.

Au Walo, le mot Tène signifie aussi bien puits que plage d’accès au Fleuve.

Pour sauvegarder la nudité des femmes des regards, un point d’accès spécial était réservé aux femmes Téne Djiguène.

Et dans tous les villages riverains du fleuve Sénégal Walo, il y a plusieurs points d’accès au Fleuve appelés Tène…Tène Ngaindé, Tène Djiguène, Tène Gor, Tène Ngallo, Tèn Lawakh.

L’administration coloniale française à la fin de 19e siècle, rebaptisa l’ile de Sor du nom du Gouverneur du Sénégal, de 1842 à 1845, Emile Bouët-Willaumez en l’appelant Bouëtville.

Mais la résistance culturelle permettra de garder le nom Sor de l’ile.

L’ile de Sor a toujours été une partie intégrante du Royaume du Walo et ces deux correspondances de la Linguère Ndaté Yalla Fatim Yamar Khouriyaye Mbodj, ont été très illustratives de cette souveraineté, qui n’a été perdue qu’avec la conquête coloniale française en 1855.

LETTRE DE LA LINGUERE NDATE YALLA FATIM YAMAR MBODJ REAFFIRMANT LA SOUVERAINETE DU ROYAUME DU WALO SUR L’ILE DE SAINT-LOUIS

Archives nationales du Sénégal 13 G 91
Correspondance des chefs du Waalo
Lettre n °95 parvenue au gouverneur de Saint -Louis le 27 février 1851

Brack, Ndatté, Maaross, Beukneg, Ndiourbel au Gouverneur

Salut,

Cette lettre a pour but de vous prier de dire à l’Alkaty, la somme que le Wallo reste vous devoir ; quand à nous, nous prétendons que nous avons payé toute notre dette, avec les coutumes de l’escale et celles de Saint-Louis.

Chaque fois que nous le demandons ,on nous dit que c’est n’est pas encore fini, aujourd’hui, nous n’écouterons pas d’autres paroles que la vôtre.

En outre, les dettes particulières des gens de Saint-Louis au Wallo, ne doivent pas être payées sur la coutume, parce que nous ne pouvons pas payer pour les autres, les dettes que nous n’avons pas contractées.

Celui qui connaît son débiteur, doit s’adresser à lui directement.

Nous vous prévenons aussi que nous n’avons vendu l’île de Sorr à personne et que nous n’avons pas l’intention de la vendre ; on aurait dit que les gens du Sénégal y ont établi des lougans (champs) sans nous demander et sans notre consentement, nous vous demandons des explications à cet égard.

QUAND LA LINGUERE NDATE YALLA FATIM YAMAR MBODJ PAYAIT SES BIJOUX AVEC LES DROITS DE TAXES SUR LES ILES DE SOR ET DE L’ILE DE SAINT-LOUIS

Archives nationales du Sénégal 13 G 91

Correspondance des chefs du Waalo

Lettre n °91 parvenue au Gouverneur de
Saint -Louis, le 10 Septembre 1853
Ndatté et Marosso à Brossard

Salut

Cette lettre a pour but de vous dire que j’ai acheté à Mr Foy, deux bracelets en or pour 99 pièces, je vous prie de porter cette somme sur la dette du Wallo dont nous avons parlé à Lampsar.

Vous la payerez sur la coutume de Saint-Louis et de l’Escale.

Vous appelleriez Mr Foy et de lui demander si ça lui convient pour qu’il le déclare devant l’Alkaty.

Nous voudrions savoir notre dette sur Merinaghen. Mr Baudin avait pris la moitié de la dette avant de quitter le Sénégal .

C’est un honnête homme, c’est un homme de confiance comme le Gouverneur.

Si Mr Foy accepte, il faut écrire 2 billets, un pour lui et un pour nous et tout ce que l’alkaty dira pour mes affaires personnelles, il faut le faire.

En 1837, le Brack Fara Peinda Adam Sall MBODJ signait un traité avec le gouverneur français du comptoir de Saint-Louis, Monsieur Guillet, un traité par lequel le Walo :

« renonçait à toute suzeraineté sur le village de Sor, moyennant le paiement d’une somme égale au montant de dix années de ses coutumes sur ce village. »

Archives nationales 2 B 17 CG

Je désire voir les promesses que vous nous avez faites à Ntiaggar

Diawdine Amadou Bakhaw DIAW