En laissant la présidence du bureau de l’Assemblée nationale à son premier vice-président, le professeur Iba Der Thiam, Macky Sall aura au moins échappé à une « rafale de balles » des responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds), membres du bureau de la chambre basse. C’est dans la matinée d’hier, que le président de l’Assemblée nationale a joint au téléphone le coordonnateur de la Cap 21, pour lui demander de présider la séance à sa place. Le maire de Fatick dira à son interlocuteur que, s’il a choisi de ne pas assister à la rencontre, c’est parce que les deux textes déposés par le député Sada Ndiaye le concernaient directement et qu’il voulait mettre à l’aise ceux qui étaient chargés de l’adopter. Ses adversaires, eux, raillent : « Ce n’est rien d’autre qu’une fuite », nargue un membre du bureau, sous le sceau de l’anonymat.
Omar Khassimou Dia et Ndiawar Touré croisent le fer
Les arguments variant, selon le camp où on se trouve, il n’en demeure pas moins que les libéraux, membres du bureau de l’Assemblée nationale, sont venus à la réunion, les idées bien coordonnées. Vingt-quatre heures avant cette rencontre, ils se sont réunis, vers 13 heures, dans le bureau de Doudou Wade, président du groupe libéral pour affûter une stratégie, qui ne laisserait aucune chance à Macky Sall. A l’exception des membres du bureau qui sont en voyage, ils étaient tous là, lors de cette rencontre : Doudou Wade en tête, Iba Der Thiam, Aïda Mbodji, Modou Diagne Fada, Ndiawar Touré, Abdou Fall…L’absent de taille aura été Diégane Sène de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) qui a posé, lors de la rencontre d’hier, un acte qui pourrait être fatal à l’alliance entre son parti et le Pds. Après le coup de fil de Macky Sall, c’est donc Iba Der Thiam, qui préside la réunion du bureau. La rencontre commencée, après son ouverture par le président de séance, la secrétaire générale de l’Assemblée nationale, « la gardienne de l’Assemblée nationale » (depuis plusieurs années elle est à ce poste) expose les deux propositions de loi qui doivent être étudiées. Dès qu’elle finit son speech, Omar Khassimou Dia du groupe de l’opposition envoie une volée de flèches et tire : « Je suis inquiet et je vous demande de faire preuve de plus de responsabilité. Nous devons rejeter ces propositions de loi et récuser leur recevabilité. Nous sommes des députés du peuple, nous devons servir la Nation sénégalaise. Pour des problèmes de parti, nous ne devons pas jouer avec notre Constitution. Ce serait inconscient et irresponsable ».
Sitor Ndour charge, Doudou Wade flingue et défend ses « intérêts »
Cette sortie met dans tous ses états le maire de Rufisque, Ndiawar Touré, qui charge Omar Khassimou Dia : « On avait dit qu’il n’y aurait pas de débat et que le bureau se contenterait d’accuser réception des propositions de loi ». Ce dernier revient à la charge et rappelle le dépôt à l’Assemblée nationale de la proposition de loi des non-inscrits. Cette proposition de loi voulait que les proches parents du président de la République ne puissent lui succéder. « Lorsque cette proposition est arrivée à l’Assemblée nationale », dira Khassimou Dia au maire de Rufisque, « vous aviez dit que le bureau ne devait pas être une boîte à lettre. Et qu’il pouvait ainsi déclarer une proposition de loi irrecevable sans saisir l’Exécutif ». Ndiawar Touré riposte : « Cette proposition de loi était dirigée contre une personne bien désignée ». Alors qu’il n’a pas droit à la parole, en tant que secrétaire général adjoint de l’Assemblée nationale, Sitor Ndour charge : « Cette proposition de loi, déposée par Sada Ndiaye, vise aussi une personne bien désignée ». Une « précision » qui fera sortir Doudou Wade de ses gongs : « Vous n’avez pas droit à la parole. Seuls les élus ont droit à la parole ». Sitor : « De toute façon, nous n’avons pas les mêmes intérêts ». Le Président du groupe libéral, avec ironie, : « C’est sûr ! Nous n’avons pas les mêmes intérêts ». Malgré ce bref accrochage qui témoigne de la tension ambiante, les deux personnes ont été aperçues main dans la main à la fin de la réunion.
Diégane Sène de l’Urd ouvre le feu sur la proposition de loi !
Mais de toutes les interventions, c’est sans doute celle de Diégane Sène, de l’Urd, qui aura plus…ramé à contre courant des intérêts politiques défendus par le Pds. Alors que tout semble aller dans le meilleur des mondes entre Wade et le parti de Djibo Kâ, Diègane Sène s’est déchaîné, lors de la rencontre du bureau, en assénant : « Nous, en tant que vos alliés, vous nous mettez mal à l’aise, car vous ne nous avez pas associés à votre démarche. Si vous l’aviez fait, nous vous aurions conseillé de renoncer, parce que nous pensons que ce n’est pas une bonne chose pour la démocratie et la République. Une telle proposition ne doit pas faire l’objet d’une procédure législative ». Un membre du bureau, sous le sceau de l’anonymat, regrette : « Personne n’a compris cette position de l’Urd, le parti doit en tirer toutes les conséquences ». Omar Khassimou Dia ira jusqu’à proposer que la proposition, déposée par Sada Ndiaye, soit d’abord étudiée par une commission. Niet de l’aile dure incarnée par Aida Mbodji, Modou Diagne Fada et Abdou Fall.
Sada Ndiaye trébuche sur la résolution, Fada ruse, Iba Der n’y comprend rien…
Alors que le bureau s’apprête à étudier la proposition de loi modifiant la Constitution et la résolution relative au règlement intérieur, il est découvert une grosse coquille. En ce qui concerne la résolution, Sada Ndiaye a écrit : « proposition de résolution du règlement intérieur, une erreur monumentale. La proposition de loi adoptée, l’attitude à adopter vis-à-vis de la résolution préoccupe. Pour gagner du temps, Modou Diagne Fada propose une suspension de séance. Ce qui devait permettre aux députés de « corriger » la proposition de règlement intérieur, de revenir en salle, et d’évacuer le tout dans la journée. Une ruse que décèlent les souteneurs de Macky Sall, qui proposent plutôt de lever la séance. Dans ce cas, il faudrait que le Président de l’Assemblée nationale convoque une deuxième rencontre du bureau pour étudier le projet de résolution. Le professeur Iba Der Thiam, qui ne semble pas comprendre la ruse de Fada, proposera la levée de la séance. Ainsi dit, ainsi fait. Il faudra attendre une deuxième rencontre du bureau pour que la résolution soit adoptée. Pour une « coquille », Macky Sall va bénéficier d’un sursis.
Macky transmet la proposition de loi à Wade et se rend à Yoff avec « ses proches »
Si l’erreur matérielle a fait que le bureau de l’Assemblée nationale a renvoyé à sa prochaine réunion la proposition de résolution, le temps que Sada Ndiaye fasse les corrections nécessaires, la proposition de loi constitutionnelle, qui modifie l’article 62, est dans le circuit. Après son adoption, hier, le président de l’Assemblée nationale l’a transmise par lettre officielle au chef de l’Etat. En effet, il revient désormais à Me Wade de dire s’il a ou non des objections à faire. S’il reste 10 jours sans réponse, c’est considéré comme un avis favorable à la proposition de loi. Après cette saisine du chef de l’Etat, la proposition passe devant la conférence des présidents, puis en commission des lois et enfin en plénière. En attendant, hier, vers 19 heures, Macky Sall a été aperçu en compagnie de…Aliou Sow, de Moustapha Cissé Lô et Mbaye Ndiaye, entre autres, à Yoff, où il présentait ses condoléances. Est-ce à dire que, malgré l’audience entre l’ancien ministre de la Jeunesse et Karim Wade, président de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci), Alioune Sow n’a pas rompu les amarres avec Macky Sall ? Mystère libéralo-libéral.
source las
Omar Khassimou Dia et Ndiawar Touré croisent le fer
Les arguments variant, selon le camp où on se trouve, il n’en demeure pas moins que les libéraux, membres du bureau de l’Assemblée nationale, sont venus à la réunion, les idées bien coordonnées. Vingt-quatre heures avant cette rencontre, ils se sont réunis, vers 13 heures, dans le bureau de Doudou Wade, président du groupe libéral pour affûter une stratégie, qui ne laisserait aucune chance à Macky Sall. A l’exception des membres du bureau qui sont en voyage, ils étaient tous là, lors de cette rencontre : Doudou Wade en tête, Iba Der Thiam, Aïda Mbodji, Modou Diagne Fada, Ndiawar Touré, Abdou Fall…L’absent de taille aura été Diégane Sène de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) qui a posé, lors de la rencontre d’hier, un acte qui pourrait être fatal à l’alliance entre son parti et le Pds. Après le coup de fil de Macky Sall, c’est donc Iba Der Thiam, qui préside la réunion du bureau. La rencontre commencée, après son ouverture par le président de séance, la secrétaire générale de l’Assemblée nationale, « la gardienne de l’Assemblée nationale » (depuis plusieurs années elle est à ce poste) expose les deux propositions de loi qui doivent être étudiées. Dès qu’elle finit son speech, Omar Khassimou Dia du groupe de l’opposition envoie une volée de flèches et tire : « Je suis inquiet et je vous demande de faire preuve de plus de responsabilité. Nous devons rejeter ces propositions de loi et récuser leur recevabilité. Nous sommes des députés du peuple, nous devons servir la Nation sénégalaise. Pour des problèmes de parti, nous ne devons pas jouer avec notre Constitution. Ce serait inconscient et irresponsable ».
Sitor Ndour charge, Doudou Wade flingue et défend ses « intérêts »
Cette sortie met dans tous ses états le maire de Rufisque, Ndiawar Touré, qui charge Omar Khassimou Dia : « On avait dit qu’il n’y aurait pas de débat et que le bureau se contenterait d’accuser réception des propositions de loi ». Ce dernier revient à la charge et rappelle le dépôt à l’Assemblée nationale de la proposition de loi des non-inscrits. Cette proposition de loi voulait que les proches parents du président de la République ne puissent lui succéder. « Lorsque cette proposition est arrivée à l’Assemblée nationale », dira Khassimou Dia au maire de Rufisque, « vous aviez dit que le bureau ne devait pas être une boîte à lettre. Et qu’il pouvait ainsi déclarer une proposition de loi irrecevable sans saisir l’Exécutif ». Ndiawar Touré riposte : « Cette proposition de loi était dirigée contre une personne bien désignée ». Alors qu’il n’a pas droit à la parole, en tant que secrétaire général adjoint de l’Assemblée nationale, Sitor Ndour charge : « Cette proposition de loi, déposée par Sada Ndiaye, vise aussi une personne bien désignée ». Une « précision » qui fera sortir Doudou Wade de ses gongs : « Vous n’avez pas droit à la parole. Seuls les élus ont droit à la parole ». Sitor : « De toute façon, nous n’avons pas les mêmes intérêts ». Le Président du groupe libéral, avec ironie, : « C’est sûr ! Nous n’avons pas les mêmes intérêts ». Malgré ce bref accrochage qui témoigne de la tension ambiante, les deux personnes ont été aperçues main dans la main à la fin de la réunion.
Diégane Sène de l’Urd ouvre le feu sur la proposition de loi !
Mais de toutes les interventions, c’est sans doute celle de Diégane Sène, de l’Urd, qui aura plus…ramé à contre courant des intérêts politiques défendus par le Pds. Alors que tout semble aller dans le meilleur des mondes entre Wade et le parti de Djibo Kâ, Diègane Sène s’est déchaîné, lors de la rencontre du bureau, en assénant : « Nous, en tant que vos alliés, vous nous mettez mal à l’aise, car vous ne nous avez pas associés à votre démarche. Si vous l’aviez fait, nous vous aurions conseillé de renoncer, parce que nous pensons que ce n’est pas une bonne chose pour la démocratie et la République. Une telle proposition ne doit pas faire l’objet d’une procédure législative ». Un membre du bureau, sous le sceau de l’anonymat, regrette : « Personne n’a compris cette position de l’Urd, le parti doit en tirer toutes les conséquences ». Omar Khassimou Dia ira jusqu’à proposer que la proposition, déposée par Sada Ndiaye, soit d’abord étudiée par une commission. Niet de l’aile dure incarnée par Aida Mbodji, Modou Diagne Fada et Abdou Fall.
Sada Ndiaye trébuche sur la résolution, Fada ruse, Iba Der n’y comprend rien…
Alors que le bureau s’apprête à étudier la proposition de loi modifiant la Constitution et la résolution relative au règlement intérieur, il est découvert une grosse coquille. En ce qui concerne la résolution, Sada Ndiaye a écrit : « proposition de résolution du règlement intérieur, une erreur monumentale. La proposition de loi adoptée, l’attitude à adopter vis-à-vis de la résolution préoccupe. Pour gagner du temps, Modou Diagne Fada propose une suspension de séance. Ce qui devait permettre aux députés de « corriger » la proposition de règlement intérieur, de revenir en salle, et d’évacuer le tout dans la journée. Une ruse que décèlent les souteneurs de Macky Sall, qui proposent plutôt de lever la séance. Dans ce cas, il faudrait que le Président de l’Assemblée nationale convoque une deuxième rencontre du bureau pour étudier le projet de résolution. Le professeur Iba Der Thiam, qui ne semble pas comprendre la ruse de Fada, proposera la levée de la séance. Ainsi dit, ainsi fait. Il faudra attendre une deuxième rencontre du bureau pour que la résolution soit adoptée. Pour une « coquille », Macky Sall va bénéficier d’un sursis.
Macky transmet la proposition de loi à Wade et se rend à Yoff avec « ses proches »
Si l’erreur matérielle a fait que le bureau de l’Assemblée nationale a renvoyé à sa prochaine réunion la proposition de résolution, le temps que Sada Ndiaye fasse les corrections nécessaires, la proposition de loi constitutionnelle, qui modifie l’article 62, est dans le circuit. Après son adoption, hier, le président de l’Assemblée nationale l’a transmise par lettre officielle au chef de l’Etat. En effet, il revient désormais à Me Wade de dire s’il a ou non des objections à faire. S’il reste 10 jours sans réponse, c’est considéré comme un avis favorable à la proposition de loi. Après cette saisine du chef de l’Etat, la proposition passe devant la conférence des présidents, puis en commission des lois et enfin en plénière. En attendant, hier, vers 19 heures, Macky Sall a été aperçu en compagnie de…Aliou Sow, de Moustapha Cissé Lô et Mbaye Ndiaye, entre autres, à Yoff, où il présentait ses condoléances. Est-ce à dire que, malgré l’audience entre l’ancien ministre de la Jeunesse et Karim Wade, président de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci), Alioune Sow n’a pas rompu les amarres avec Macky Sall ? Mystère libéralo-libéral.
source las