ROBERT SAGNA, SECRETAIRE GENERAL DU RDS/TDS « C’est le maquis qui réclame des négociations et le gouvernement traîne les pieds »

Je suis inquiet"., c’est le cri du cœur lancé par un fils de la Casamance Robert Sagna. Celui qui a occupé le poste de maire de la ville de Ziguinchor pendant plus de deux décennies, est très préoccupé par la recrudescence de la violence et ce qu’il assimile à un manque de volonté politique. "Je suis inquiet parce que malgré la recrudescence de la violence, je ne perçois pas de signal fort permettant de régler cette crise", a dit Robert Sagna au cours de l’émission Le grand jury.

Commentant la récente nomination d’Abdoulaye Baldé, il déclare : "Vous aurez constaté que tous les ministres qui se sont succédés aux Forces armées sont de la Casamance. Les deux premiers n’ont rien changé à la situation. La nomination d’Abdoulaye Baldé est un non évènement dans ce sens que je ne pense pas que cela va régler la crise".

A ses yeux, ce qui serait bien, c’est de noter au sein du gouvernement des signaux forts d’une alternative crédible dans la gestion de la crise malheureusement, rien n’est fait pour planifier l’avenir de la crise.

S’agissant de la violence qui a ressurgi, il affirme : "Je ne suis pas surpris de voir cette violence reprendre. C’est assez stupéfiant de voir que c’est le maquis qui réclame des négociations et le gouvernement qui traîne les pieds. S’il réclame des négociations c’est, qu’il pense qu’il y a une solution".

Pour Robert Sagna, les rebelles ne donnent pas au mot indépendance son sens usuel : "Je pense que la revendication indépendantiste n’est plus aussi forte qu’avant. En fait, les rebelles n’ont pas la même acception du mot indépendance que vous et moi. Il serait intéressant de voir le sens donné à ce mot par les rebelles".

"Aujourd’hui on a mis de côté les avancées notées sous Diouf et on ne propose rien de neuf. Je ne suis pas favorable à la thèse séparatiste mais, il faut un programme spécial visant à développer la Casamance", regrette-t-il.

Rappelant son rôle dans le règlement de la crise, il explique : "Aucun homme politique n’a pris autant de risques que moi dans le règlement de la crise. Ma maison a été plusieurs fois attaquée, j’ai même été attaqué et pris en otage dans le maquis et il avait fallu plusieurs heures de négociations pour qu’il me libère".