Réforme des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture : Le patronat propose une séparation des secteurs d’activités

Le ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des Petites et moyennes entreprises, Alioune Sarr, a procédé, hier, à l’installation du Comité de réflexion sur la réforme des Chambres consulaires. Ce Comité, composé des acteurs du secteur privé, du patronat et des institutions consulaires, va mener la réflexion pour permettre aux Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture de contribuer au développement économique et au soutien des entreprises. Aussi bien le gouvernement, le patronat que le secteur privé, tous sont conscients de l’urgence de réformer. Surtout que, note le ministre Alioune Sarr, le Sénégal est dans un nouveau contexte avec un nouveau référentiel économique avec l’Acte 3 de la décentralisation, le Plan Sénégal émergent (Pse) et le Programme d’urgence communautaire. En outre, le Sénégal est dans un contexte sous régional où, souligne le ministre, les autres ne nous attendent pas. M. Sarr déclare : « Nous avons besoin de nous inspirer des pratiques qui se font au niveau régional et internationale pour avoir des chambres de commerce renforcées qui puissent assume leur mission d’encadrement et de promotion du secteur privé et du secteur du commerce ».

Il faut également rappeler que les chambres consulaires traversent des difficultés financières. « Très souvent, elles sont confrontées aux problèmes de fonctionnement et d’investissement », diagnostique le ministre du Commerce. A cela, il faut ajouter le désintérêt des industriels par rapport aux institutions consulaires. « Les grandes industries ont déserté les Chambres de commerce. Une urgence donc d'engager au plus vite des réformes pour que ces Chambres puissent jouer leur rôle et recréer ce lien entre les chambres d’agriculture des chambres d’industrie, de commerce, de service. « C’est comme ça que ça se passe dans la sous-région avec bien sûr une chambre nationale », propose Baïdy Agne qui a parlé au nom des organisations patronales du Sénégal. Alors, va-t-on ainsi vers une dissolution des chambres de commerce comme nous les connaissons actuellement ? Le ministre, qui répondait aux questions des journalistes, a déclaré que ce sera au comité d’en décider. « L’Etat reste à l’écoute du secteur privé. Il attend les propositions et les conclusions du comité », déclare-t-il. Car, en définitive, la réforme est destinée à ces acteurs. Les conclusions et propositions de réforme sont ainsi attendues en décembre 2015.