Leral.net - S'informer en temps réel

Régime de l'ex-président tchadien Hissène Habré: «Plus de 10000 victimes attendent»

Rédigé par leral.net le Mardi 30 Mai 2023 à 10:56 | | 0 commentaire(s)|

Le 30 mai 2016 à Dakar, l’ex-président tchadien Hissène Habré était condamné à perpétuité par un tribunal spécial soutenu par l'Union africaine. Sept ans plus tard, les victimes du régime de l’ex-chef d’État (1982-1990) attendent toujours les indemnisations ordonnées par la justice. « Beaucoup vivent dans la précarité », souligne le président d’une association.


Régime de l'ex-président tchadien Hissène Habré: «Plus de 10000 victimes attendent»
Sept ans après la condamnation à la perpétuité de Hissène Habré pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre, tortures et viols – le 30 mai 2016 par les Chambres africaines extraordinaires, un tribunal spécial basé à Dakar –, les victimes de l'ancien président tchadien n'ont toujours rien reçu.

Elles attendent de recevoir les indemnisations ordonnées par la justice. Sept organisations tchadiennes et internationales demandent à l'Union africaine (UA) et au gouvernement tchadien d'agir pour que soit mis en place le fonds fiduciaire qui doit rassembler l'argent destiné aux réparations, soit 82 milliards de francs CFA (environ 125 millions d’euros).

« La plupart des victimes ont la soixantaine. Il y en a qui ont 70 ans, 80 ans »

« Nous demandons au gouvernement, à l’Union africaine, de respecter leur engagement, rappelle ainsi Adoumbaye Dam, président de l'Association des victimes des crimes du régime Hissène Habré, au micro d’Amélie Tulet. Le gouvernement devrait mettre en place une commission qui devrait s’occuper de l’indemnisation et des réparations des victimes, veuves et orphelins. Un arrêté du Premier ministre devrait mettre en place cette commission ».


Il explique : « Plus de 10 000 victimes attendent, et beaucoup vivent dans la précarité. Beaucoup sont malades parce que, vous savez, ça fait pratiquement plus de trente ans. La plupart des victimes ont la soixantaine. Il y en a qui ont 70 ans, 80 ans. Pourquoi c’est important ? Moi, j’étais au lycée quand j’ai été arrêté. Je n’ai pas pu passer le bac, et puis j’ai perdu trois années noires dans ma vie. Vous dormez avec des cadavres, des morts, dans une cellule, pendant trois, quatre jours. Imaginez ce que ça représente. Quand je suis sorti, je ne savais que faire. Si aujourd’hui on réclame des indemnisations, il faut que cette somme puisse permettre que toute la souffrance que les victimes ont endurée puisse les apaiser. »
RFI