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Route de la soie : Un moteur de développement pour le Sénégal

L’initiative « la Ceinture et la Route » (Belt and Road Initiative ou BRI en anglais), un programme chinois de méga-infrastructures impliquant plus de 150 pays à travers le monde, a célébré son 10e anniversaire, le 5 mars dernier, sous les auspices d’une interconnexion de réseau d'infrastructures mondial. Une occasion d’analyser la relation sino-sénégalaise, mais également, d’étudier scrupuleusement la position du Sénégal sur le BRI.


Rédigé par leral.net le Mercredi 4 Octobre 2023 à 14:35 | | 0 commentaire(s)|

Lors de la célébration du 10e anniversaire du BRI, Pékin a laissé entendre qu’elle réitère son intention de faire du Sénégal, son fer de lance pour conquérir le marché ouest africain, et même, africain. Surtoutn pour écouler ses produits industriels.

Un choix qui n’est pas fortuit, vu la position stratégique qu’occupe le Sénégal, qui joue un rôle de plaque tournante des échanges entre l’Europe et l’Afrique et l'Amérique. Le « dragon asiatique » mise désormais sur le pays le plus Occidental en Afrique, situé sur la côte ouest africaine entre 12°88 et 16° 41 de latitude nord et 11° 21 et 17° de longitude ouest, pour asseoir son hégémonie sur l’Atlantique.

Dans cette optique, l’Empire du Milieu a donné le privilège au Sénégal, d’être le premier pays de l’Afrique subsaharienne avec lequel il a signé un accord de coopération, dans le cadre de son projet ambitieux, qui rêve de booster le marché continental par le renforcement des infrastructures.

Dans son agenda, Pékin a prévu une ceinture terrestre via l'Asie centrale et la Russie, ainsi qu'une route maritime vers l'Afrique et l'Europe, à travers l'océan Indien. Mais les autorités chinoises avaient oublié le marché ouest africain pour relier l’Atlantique. Une erreur que le président chinois, Xi Jinping a corrigée lors de sa visite à Dakar, le 21 juillet 2018, en privilégiant le renforcement de ses liens avec un pays de cette région, qui possède un accès direct à l'Atlantique.

L’homme fort de Beijing a également promis d’accompagner le Sénégal dans la réalisation de ses ''infrastructures phares'', dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE), visant à conduire le Sénégal sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035.C’est ainsi que la Chine a contribué au financement de plusieurs projets structurants du Sénégal, devenu "pays pilote", selon certains économistes, pour donner une nouvelle dimension à sa stratégie « une ceinture, une route ».

Les six travaux d’Hercule

La Chine ne s’est seulement contentée de financer des projets d’infrastructures, mais également ceux touchant la santé, la culture, déterminants pour des progrès socio-économiques. Ainsi, la deuxième économie mondiale s’est livrée à six travaux d’Hercule, pour permettre à son « partenaire stratégique » de prendre son envol sur le plan économique et social.

La Chine, consciente que le développement économique passe inéluctablement par le renforcement des infrastructures, n'a pas hésité à financer des projets structurants dans ce sens.

L’autoroute illa Touba, qui aujourd’hui, permet une mobilité des biens et services entre surtout la ville sainte de Touba et Dakar, est le chef d’œuvre des ingénieurs chinois. Le tronçon long de 113 km et reliant Touba (centre) à la ville de Thiès (70 km à l’Est de Dakar), a été financé par la Chine, pour un montant estimé à 416 milliards FCfa (634 millions d’euros).

Idem pour l’autoroute AIBD-Thiès-Mbour, construite par la société chinoise (China Road and Bridge Corporation), avec la collaboration d’Eximbank China, avec un financement de 263 milliards FCfa (environ 427 millions USD).

On ne peut pas parler des réalisations chinoises au Sénégal, sans évoquer, le pont de Foundiougne, le plus long du pays ,avec un itinéraire de 1,6 km. Cet ouvrage, baptisé pont Nelson Mandela, a été financé à hauteur de 67 millions USD, soit environ 40 milliards francs Cfa (environ 65 millions USD). Il permet actuellement de désenclaver la zone et facilite les échanges entre Dakar et Banjul, la capitale gambienne.

Sur le plan culturel, la Chine a donné sa touche à la réalisation du Grand Théâtre –d’un coût de 27 millions USD -, considéré comme l’un des édifices architecturaux les plus imposants en Afrique de l’Ouest, avec une capacité de 1800 places, 206 pièces, notamment des loges, des salles de répétition, des bureaux, des salles de conférences, entre autres.

Dans le même sillage, la Chine a réalisé une œuvre architecturale au cœur de la capitale sénégalaise, avec la construction du Musée des Civilisations noires (MCN). Il est devenu une institution culturelle incontournable en Afrique de l’Ouest, prêt à accueillir à terme 18 000 pièces, allant des vestiges archéologiques à l’art contemporain.

Les amateurs de la lutte traditionnelle sénégalaise qui depuis l’indépendance, n’ont pas eu de stade, ont vu leur rêve se concrétiser avec une arène nationale flambant neuve.

La Chine par l’intermédiaire de son groupe Hunan Construction Engineering Group (HNCEG), a construit cette infrastructure érigée sur une superficie de 18 000 m2, avec une capacité de 20.000 places.

Concernant la santé, le Sénégal s’est doté d’un Hôpital d’Enfants de Diamniadio (HED), situé à une quarantaine de km de Dakar, grâce à la Chine qui l’a financé à hauteur de 5,4 milliards FCfa (environ 9 millions USD).

1,6 milliard USD d’investissements

La Chine qui mise sur ce pays de l’Afrique de l’Ouest, pour avoir la mainmise sur le marché sous-régional, a investi environ 1,6 milliard USD dans une dizaine de projets de coopération, en cours d'exécution ou en gestation.

Des statistiques montrent que le géant chinois compte accompagner le Sénégal dans sa ''révolution infrastructurelle'', dans un contexte de mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale, où le renforcement des infrastructures est primordial pour les échanges entre les différents pays membres.







Fatou Dabo
Député à l'Assemblée nationale



Ousmane Wade