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Samba Sy, ex Directeur de l’administration Pénitentiaire : ‘’Ce qui m’a le plus fait mal, c’est mon fils ainé qui a été tué au Commissariat central’’

Rédigé par leral.net le Dimanche 12 Septembre 2021 à 10:00 | | 2 commentaire(s)|

Radié de la police avant d’être réintégré, ayant vu son fils ainé battu à mort dans un Commissariat, son ami, le Commissaire Sadibou Ndiaye, tué et jeté dans les falaises de Ouakam, Samba Sy a également été trainé dans la boue pour une accusation dégradante de falsification d’un décret présidentiel. C’est donc un homme amer, mais qui refuse catégoriquement de vouloir solder ses comptes à travers son livre autobiographique qui vient d’être publié aux éditions L’harmattan Sénégal, qui s’est confié dans un entretien publié ce samedi par EnQuête. Sans tabou ! Extraits


Samba Sy, ex Directeur de l’administration Pénitentiaire : ‘’Ce qui m’a le plus fait mal, c’est mon fils ainé qui a été tué au Commissariat central’’
Commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle, Samba Sy est le dernier flic à diriger l’Administration pénitentiaire, au moment des douloureux évènements d’avril 1987, soldé par la radiation de tous les policiers du Sénégal. Depuis lors, les Gendarmes règnent presque sans partage, à la tête de cette administration longtemps rattachée au ministère de l’Intérieur, avant de migrer à la Justice.

Qui était ce Commissaire Sadibou Ndiaye tué et jeté dans les falaises de Ouakam ?

C’était le Commissaire de Police le plus gradé, au moment de la radiation. Il était directeur de la Sécurité publique, pendant que moi j’étais le directeur de l’administration pénitentiaire.
On raconte qu’il aurait été tué. Où ? Par qui ? Je ne saurais le dire pour ne pas jeter l’anathème sur qui que ce soit. Je sais qu’on a retrouvé son corps dans sa voiture.

Pour qui connait Sadibou qui était un fervent musulman, un ami, un grand frère que je connaissais très bien, il ne s’est pas suicidé. Le jour où il se rendait à la Présidence, je n’étais pas encore radié, il est venu me trouver à mon bureau pour me dire qu’il allait à la Présidence. Le lendemain, on avait appris sa mort et son corps retrouvé à Ouakam. C’est comme ça que ça s’est passé.

Et le Cas du Commissaire Cheikh Kane ?
l’ancien commissaire central de Dakar, le commissaire Cheikh Kane qui était de ma promotion et qui a eu à arrêter Abdoulaye Wade, sur instruction du gouvernement.

Convoqué au tribunal, il a dit : qu’il a arrêté Abdoulaye Wade, député, parce qu’il est officier et c’était en flagrant délit. Il a défendu l’Etat en prenant tout sur son dos.

Ironie de l’histoire, le député Abdoulaye Wade qu’il avait arrêté au nom de l’Etat, a été le seul député, avec sa coalition et son parti, à quitter l’Assemblée nationale pour protester contre la loi de radiation.»