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Santé : Les acteurs demandent le vote de la loi antitabac

Rédigé par leral.net le Mardi 24 Avril 2012 à 12:05 | | 0 commentaire(s)|

Au Sénégal, 22% de garçons et 10,5% de filles fument. A l’occasion d’un atelier de renforcement de capacités de ses membres qui se tient depuis hier à Dakar, la Ligue sénégalaise antitabac (Listab) exige le vote du projet de loi antitabac.


Santé : Les acteurs demandent le vote de la loi antitabac
Au Sénégal le nombre de fumeurs ne cessent d’augmenter aussi bien chez les hommes que les femmes. Une enquête réalisée par le ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la santé (Oms), révèle que 22% des jeunes âgés de 13 à 15 ans fument. Elle informe aussi que 10,5% de jeunes filles de la même tranche d’âge consomment de la cigarette. La majeure partie de ces jeunes est constituée d’élèves. L’enquête révèle aussi que 19,8% des hommes ou adultes et 1,5% de femmes fument la cigarette. Ces informations ont été données par le responsable du point focal antitabac du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Oumar Ndao.

L’atelier organisé permet de renforcer les aptitudes des acteurs et des associations qui mènent un combat contre le tabac au Sénégal, a indiqué la trésorière de la Listab, le Dr Adja Mariette Diop. «Nous voulons, au sortir de cet atelier, qu’il ait une entente entre les différentes associations pour que nous puissions fédérer nos forces et lutter farouchement contre les industries de tabac au Sénégal», a-t-elle expliqué. Elle a ajouté : «nous nous sommes rendus compte qu’il y a plusieurs catégories socioprofessionnelles notamment des médecins, des économistes, des juristes qui luttent contre le tabac. Nous voulons profiter de tout ce savoir-faire pour que chaque acteur puisse former l’autre. C’est donc un atelier d’échanges pour que le médecin puisse s’imprégner des questions juridiques et travailler ensemble». Elle a informé que les 40 associations mèneront un plaidoyer pour que le projet de loi antitabac passe à l’Assemblée nationale. Mme Diop a rappelé que le Sénégal a ratifié la convention de lutte antitabac depuis 1994 mais, jusqu’à présent, cette convention n’est pas appliquée, faute de loi.

La vente de cigarette, un commerce juteux

Oumar Ndao a invité les autorités sénégalaises à faire voter cette loi d’autant que le travail technique a été réalisé. «Aujourd’hui, la loi est déposée au ministère de la Santé. Nous espérons que cette loi sera bientôt votée. C’est une question de volonté politique pour que ce projet de loi passe», a dit Oumar Ndao. Le coordinateur de l’atelier, le Dr Abdoul Aziz Kassé, a fait un exposé sur l’histoire du tabac dans le monde. Il a informé que la cigarette, sous forme de paille, a été introduite en Afrique par les navigateurs espagnols et portugais.

Mme Nafissatou Baldé Sow, dans sa communication intitulée : «aspects économiques du tabagisme», a noté, pour sa part, que 5.000 milliards de cigarettes sont consommées dans le monde en 2009. Les industries du tabac ont injecté, en 2010, plus de 9 milliards de dollars pour la publicité de la cigarette. Citant une enquête de Mat Sénégal, elle a annoncé que la dépense personnelle du tabac pour un fumeur sénégalais varie entre 15 à 30.000 F Cfa par mois et pèse sur le budget familial.

Un taux de sevrage de 8% à l’hôpital général de Grand-Yoff

Le taux de sevrage du tabac est de 8% dans les services de cardiologie de l’hôpital général de Grand-Yoff. Selon le Dr Adja Mariétou Diop du Programme de sevrage antitabac, les patients hospitalisés à cause de pathologies comme la crise cardiaque peuvent rester sans fumer durant leur séjour à l’hôpital. «Mais, dès qu’ils retournent chez eux, ils se remettent à fumer parce qu’évoluant dans un environnement où ils ont l’habitude de fumer. Conséquence, près de 24% de ces patients sevrés rechutent quelques mois après», a regretté le Dr Diop. «Nous les aidons en essayant de changer leurs comportements pour une meilleure hygiène de vie», a soutenu le Dr Diop. Pourtant, les fumeurs qui arrêtent au bout d’une année, peuvent bénéficier d’une longévité d’au moins 60% par rapport aux patients qui n’ont jamais fumé.

(Le Soleil)