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Sébikotane : Le collectif des villages conteste l’attribution de 115 hectares à Holding Guèye SA

Un nouveau litige foncier secoue la zone de Sébikotane. Le collectif des villages de Dougar, Gandoul et Ndoukhoura, s’oppose fermement à l’attribution de 115 hectares de la forêt classée à la société Holding Guèye SA, pour l’implantation d’un port sec. Face à la presse, ce lundi, le collectif dénonce un protocole qu’il juge « illégal et dangereux », ainsi que l’autorisation exceptionnelle de démarrage des travaux signée le 4 août dernier par le Cabinet du ministre de l’Environnement.


Rédigé par leral.net le Mardi 23 Septembre 2025 à 00:51 | | 0 commentaire(s)|

Selon les contestataires, ce projet enfreint le code forestier. « Toute construction dans une forêt classée, est strictement interdite sans un déclassement officiel par décret présidentiel », rappelle le document. Les populations soulignent que le protocole autorise la mise en place d’infrastructures telles qu’un hangar de stockage, un hôtel pour chauffeurs, un restaurant, une banque, une clinique et des bureaux administratifs et douaniers, « pour une activité privée à but lucratif », a déclaré le coordonnateur, Charles Dionne.

Les habitants dénoncent aussi l’absence de transparence. « Aucune consultation publique n’a été organisée, privant les populations locales de leur droit à s’exprimer », regrettent-ils. Quant à l’autorisation de démarrage des travaux, ils estiment qu’elle « est illégale, puisqu’elle devrait émaner de la direction des Eaux et Forêts et non du Cabinet du ministre de l’Environnement », ajoute. M. Dionne.

Pour le collectif, la pertinence du projet ne se justifie pas. « La réalisation de ce port sec est infondée puisque le Sénégal développe déjà les ports de Sendou et de Ndayane, avec plus de 1500 hectares réservés pour désenclaver le port de Dakar », précise le communiqué. Ils mettent en garde contre « un précédent dangereux, qui ouvrirait la voie à la privatisation et à des attributions maquillées de terres dans les forêts classées au détriment des communautés et de l’environnement ».

Les populations évoquent même des « soupçons de corruption au sein de l’administration territoriale locale, de la mairie de Diamniadio, du ministère de l’Environnement et particulièrement, de la direction des Eaux et Forêts », accusant Holding Guèye SA de pratiques récurrentes de spoliation foncière. Elles exigent l’arrêt immédiat du chantier, la suspension de l’autorisation de démarrage, le retrait des machines de la société, ainsi que l’ouverture d’une enquête administrative par l’Inspection générale d’État et l’OFNAC.

Enfin, elles rappellent avoir, en 2018 puis en 2021, sollicité le déclassement de 98 hectares pour l’extension de leurs villages. Le communiqué conclut sans équivoque : « Toute initiative contraire engage la responsabilité légale de Holding Guèye SA et des autorités et constitue une violation manifeste des droits des populations, de l’environnement et de la loi. Seule l’annulation du protocole et le retrait de Holding Guèye SA de notre terroir, permettront de préserver la paix sociale », a conclu le coordonnateur.







Birame Khary Ndaw

Ousseynou Wade