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Sédhiou-Niche financière pour les artistes décorateurs et sérigraphes : Les retombées économiques du Jambadon

La danse des feuilles, communément appelée Jambadon et issue de la culture mandingue, est organisée généralement à l’occasion des cérémonies de mariage, de baptême, de circoncision, entre autres événements heureux de la société. Cette activité folklorique, célébrée avec des tam-tams et accompagnée d’une liesse populaire, est très prisée par les habitants de Sédhiou en période de vacances. Le Jambadon a, au-delà de sa facette culturelle, un aspect économique très rentable pour les artistes décorateurs et sérigraphes de Sédhiou.


Rédigé par leral.net le Lundi 22 Août 2022 à 16:51 | | 0 commentaire(s)|

La période du Jambadon est un moment de divertissement pour plusieurs amateurs de tam-tam. Et pour certaines familles, c’est l’occasion de montrer de la joie à la sortie de leurs enfants de la circoncision. C’est également un moment très favorable pour les artistes décorateurs de calebasse et les artistes confectionneurs de teeshirts qui reçoivent beaucoup de commandes lors des cérémonies de sortie des circoncis.

Moustapha Kambaye est un artiste-décorateur de calebasses. Formé à l’Institut des arts de Maroc, il est technicien des arts et de retour à Sédhiou depuis 8 ans. C’est l’un des artistes les plus connus de la région. Il produit plusieurs œuvres d’art, notamment des chaussures en cuir, des balafons, des koras et calebasses qui lui rapportent beaucoup, surtout en période de Jambadon.

«L’année passée, j’ai écoulé 400 calebasses, 250 pour les cérémonies de Jambadon et pour le Festival des sirènes de Abdou Diop, j’ai produit 150 calebasses. Tout dépend de la décoration des calebasses. Il y a des unités de calebasses décorées avec des perles que je vends à 5000 ou 10 000 F. Pour décorer les calebasses, après avoir obtenu de la matière, j’utilise les peintures, les perles, les diluants et les designs. Et après la confection, la calebasse attire tout le monde. Il faut rappeler que la calebasse est symbolique en termes de culture. Que ce soit pour les Mandingues, les Peulhs, les Baïnouks, entre autres ethnies de la sousrégion. Et pour cette saison 2022, j’ai déjà reçu 100 commandes que je suis en train de confectionner», explique-t-il.

L’artiste décorateur de calebasses estime que le métier est très rentable et appelle les habitants de la région de Sédhiou à se lancer dans la culture de cette spéculation car la moitié de la grande calebasse coûte 10 mille et les deux font 20 mille. De même, les artistes sérigraphes se font également de l’argent en période de Jambadon à Sédhiou.

Moussa Mansaly, alias Mass’art, est un jeune promoteur de tee-shirts de la marque N’na Saaté Sédhiou. Durant cette période, il gagne beaucoup d’argent lors des activités culturelles de la danse des feuilles et autres.

«J’ai écoulé beaucoup de commandes en période de Jambadon. La saison 2021, j’ai vendu plus de 300 tee-shirts. Dans la seule commune de Sédhiou, j’ai livré environ 200 tee-shirts et hors de la commune, j’ai vendu plus de 100 tee-shirts. Mes tarifs varient entre 1750 et 2000 F. Sur les tee-shirts, je mets souvent la photo du Kankourang avec ses sabres, cela symbolise réellement la culture mandingue.» Les festivités du Jambadon sont des moments culturels très mouvementés à Sédhiou mais au-delà de cet aspect culturel, elles permettent aux artistes de vivre de leur art
Le Quotidien