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Serigne Fadel Mbacké, fondateur de Assirou children : « Ndélla Madior Diouf et son mari, c’est kif-kif bourricot »

Petit-fils de Khadimou Rassoul, fondateur du « mouridisme » Serigne Fadel Mbacké exhorte la nouvelle génération à davantage s’impliquer dans la gestion de la cité religieuse pour faire bouger les lignes. Homme religieux, à cheval sur son temps, le fondateur de Assirou children est revenu sur son différend avec Ndella Madior Diouf non sans alerter sur la situation du pays.


Rédigé par leral.net le Vendredi 2 Août 2013 à 17:00 | | 0 commentaire(s)|

Serigne Fadel Mbacké, fondateur de Assirou children : « Ndélla Madior Diouf et son mari, c’est kif-kif bourricot »
Vous êtes le fondateur de l’association Assirou.net, c’est quoi la mission que vous vous êtes assignée ?

Assirou children est une association à but non lucratif qui a pour objectif de permettre la réinsertion des enfants orphelins, des enfants en situation difficile ayant des parents pauvres. Nous assistons les enfants ayant tout contact avec leurs parents, des enfants dont les parents n’ont pas les moyens de s’occuper d’eux, les talibés et les orphelins, ceux qui n’ont pas accès aux soins, etc. Elle a été mise sur pied en 2010.


Vous faites l’objet d’une plainte de la part de Ndella Madior Diouf, qu’est-ce qui vous oppose à cette dame ?

Ce qui m’oppose à Ndella Madior Diouf c’est très simple. Je vais vous expliquer et vous allez comprendre. Cette dame, je l’ai connue par l’entremise d’un ami du nom de Mohamed Sow. Ce dernier m’a mis en rapport avec elle pour une prestation en ma qualité d’informaticien. Alors, le marché a été conclu à 1 million de francs Cfa. Et jusqu’à ce jour, cette femme n’a daigné me payer mon dû. J’ai juste reçu le 1/4 c’est-à-dire 250.000 F Cfa et il a fallu pour cela que je fasse le pied de grue chez elle. C’est par la suite qu’elle a commencé à nous faire des menaces et tout. Je me rappelle d’ailleurs qu’un jour, son ex-mari portugais Néro nous a dit, mon ami et moi : « Faites attention des mises en garde de Madame ». Mais nous, ce n’était pas ce qui allait nous faire reculer. C’est par la suite, après plusieurs mois de va et vient, qu'elle a porté plainte contre nous au commissariat des Parcelles assainies. Après auditions, le dossier a été renvoyé au tribunal. Jusqu’à présent, l’audience n’a pu se tenir. Mais ce que je voudrais dire simplement c’est que cette dame et son mari, c’est kif-kif bourricot.

En tant que petit-fils de Serigne Touba, quelle appréciation faites-vous de la situation politique et économique de Touba ?

Il faut bien changer nos dirigeants à Touba, si on veut que les choses bougent. Car à Touba, aussi bien les politiques que les religieux ont échoué. Quand je dis religieux, je fais référence à ces lobbyings qui sont mus que par leurs intérêts et non ceux des populations. Je trouve ahurissant que dans la communauté rurale, l’on ne dispose que de quatre à cinq véhicules pour le ramassage des ordures. La ville ne dispose pas d’un bon réseau d’assainissement et pour la plupart c’est quasi inexistant, la liste est loin d’être exhaustive. C’est pourquoi je dis et je reste convaincu que la nouvelle génération doit prendre son destin en main. On ne doit plus accepter que des groupuscules décident à notre place. Car, comme on dit, ce qui se fait pour vous, et sans vous, est en réalité contre vous. Touba ne doit plus être sous le diktat des lobbyings.

Vous dénoncez un certain lobbying religieux, est-ce que vous voulez dire comme le Président Sall que les marabouts sont de simples citoyens ?

Marabout ? Ecoutez bien ce que je vais vous dire : Si les marabouts étaient de simples citoyens, Macky Sall, alors président de l’Assemblée nationale, ne viendrait pas s’agenouiller devant le Khalife général des mourides, à l’époque Serigne Bara, pour se faire pardonner par Wade. Je vous dis qu’il a rampé pour solliciter l’intervention du Khalife, à mon avis, on ne se comporte pas ainsi devant quelqu’un d’ordinaire. D’ailleurs, il faut dire que la ville sainte de Touba pleure son disciple Abdoulaye Wade. Il est temps pour les religieux de prendre le pouvoir et diriger ce pays. Il n’est plus question de laisser ce pays entre les mains inexpertes des hommes politiques.

Quelle lecture faites-vous de la situation du pays ?

Les temps sont durs, il faut le reconnaître et avoir le courage de le dire. Et le plus inquiétant dans tout ça c’est qu’on n’a pas vu le Président amorcer un début de solution. Ce à quoi on assiste, c’est que le Président Macky Sall voyage beaucoup pour ne pas dire énormément mais rentre toujours bredouille jusqu’ici. Mais nous ne perdons pas espoir. On attend encore de voir d’ici peu si la situation va se décanter ou pas.

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