Le commissaire Arona Sy a été appelé par Cheikh Béthio Thioune, le guide des Thiantacounes, pour libérer ses talibés. Ces derniers ont été arrêtés, pour la plupart, au centre de vote du Président sortant. En effet, décidés à éviter l’humiliation des huées servies à Me Wade, au premier tour, ils avaient investi les abords du centre. « Nous payerons de nos vies, s’il le faut mais, cette fois-ci, nous ne laisserons personne huer notre candidat», avaient-ils dit. Aussi, à l’arrivée du président, vers midi, ils étaient sur le pied guerre, entonnant des refrains grandement favorables à Me Wade. Dans la cacophonie qui s’en suivit, la police usera de grenades lacrymogènes pour disperser des talibés récalcitrants dont certains été arrêtés, détenteurs de gourdins, dissimulés dans leurs boubous. Acheminés au commissariat, à bord des véhicules de la police, ils n’en seront nullement ébranlés, galvanisés par des leurs qui les ont rassurés, en ces termes : « ne vous en faites pas, le Cheikh va y remédier ». Et, après que Wade a fini de voter, un homme, en caftan blanc, est venu souffler à l’oreille du commissaire Arona Sy que le Cheikh voulait lui parler au téléphone. « Plus tard », a répondu le commissaire malgré l’insistance du quidam qui disait le Cheikh en ligne. Seulement, le commissaire était obligé d’attendre le départ de Wade qui faisait sa déclaration. C’est ainsi que le talibé du Cheikh informera son condisciple que c’était à propos des talibés arrêtés. « Le Cheikh appelle pour qu’ils soient libérés et aller voter », lui a-t-il dit.
Rewmi
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