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Souty toure, secrétaire général du parti socialiste authentique (Ps/A) : «Nous gardons notre identité, mais nous sommes prêts à aller dans toutes les alliances»

« Le Ps-A est ouvert à toutes les alliances sans exclusivité ». C’est la déclaration faite par le secrétaire général des verts authentiques, Souty Touré. Très en verve, le responsable politique de Tambacounda n’y est pas allé de main morte pour passer au crible la situation politique nationale très controversée à quelques encablures des élections locales. Dans cette exclusivité qu’il a accordée à votre canard préféré, l’homme s’est dit très confiant pour son parti qui est à la croisée des chemins et fait la convoitise des différents partis du Pds comme de l’opposition.


Rédigé par leral.net le Samedi 10 Janvier 2009 à 04:10 | | 0 commentaire(s)|

Souty toure, secrétaire général du parti socialiste authentique (Ps/A) : «Nous gardons notre identité, mais nous sommes prêts à aller dans toutes les alliances»
Des alliances sont en train d’être nouées en direction des élections locales de mars prochain, votre formation politique n’a pas encore dévoilé sa stratégie, quelle est votre position ?

Le parti socialiste authentique constitue une force politique qui a son mot à dire
Au plan des locales. Nous sommes un parti politique avec un idéal connu c’est
à dire des socialistes qui croient aux valeurs de la démocratie, de la justice et de la solidarité. Nous tenons à garder notre identité, mais nous sommes prêts à aller dans toutes les alliances qui permettent d’avoir des avancées pour notre pays, pour notre peuple. De ce point de vue, nous nous sommes réunis et la position du parti est très claire. Notre parti est ouvert à toutes les alliances sans exclusive. Nous n’avons pas de complexe par rapport à l’un ou l’autre camp. Alliance avec le Pds, avec d’autres parti, des mouvements associatifs et même des organisations de la société civiles. Mais à quelle condition. Nous pensons qu’il ne faut pas tromper le peuple et nous pensons qu’il faut s’appliquer à soit même une certaine discipline du point de vue de la démarche politique. Ce sont des élections locales cela veut dire que ce sont des élections qui doivent permettre de mettre en place les institutions qui doivent gérer les collectivités locales qui se situent dans les terroirs. Donc les intérêts de ces populations dans les secteurs qui leur sont transférés pour une gestion décentraliséee. Les choix doivent se faire sur la base de la disponibilité de ceux qui sont dans les quartiers, dans les villages, dans les départements, dans les régions à servir les populations de leur éthique et de leur compétence. Donc, nous pensons qu’une alliance entre Etat major de parti politique à Dakar à sa valeur. Ma signature m’engage. Je ne signe pas n’importe comment. Je suis un homme politique. Je n’ai pas la prétention de figurer parmi les grands hommes politiques de ce pays, mais je mets mes compétences et aptitudes à servir le développement et le progrès du terroir , avec toutes autres compétences disponibles

Est-ce qu’à dire que les différents partis ne vous ont pas contacté ?
Moi je porte mes valeurs, je porte des convictions. J’ai été contacté par beaucoup de partis politiques et vous verrez dans beaucoup de zones beaucoup de partis se retrouveront avec un deux, quatre ou dix éléments sur les listes du Parti Socialiste authentique. Comme vous verrez dans beaucoup de localités les éléments du Ps/A vont se retrouver sur les listes de certains partis. Mais cela sur la base des critères que nous avons définis de matière autonome, de manière responsable, lucide sans complexe aucun. On ne me vend pas des gadgets et des slogans. Je me bats pour des convictions et des principes. Pourquoi voulez-vous que je décide à partir de Dakar que la liste des candidats de Tambacounda doit être composé de manière pré-établie à partir d’ici ? Non seulement ce n’est pas l’intérêt de mon parti parce que je ne gagnerai pas mais je ne peux pas garantir de l’efficacité du travail qui va être fait de l’Assemblée locale.

Donc le Parti Socialiste authentique est à l’écoute de sa base ?

Nous sommes en contact avec notre base. La position de la base peut être la bonne. Il y a des partis du Front Siggil Sénégal qui veulent aller sur nos listes. Il y a également des éléments du Pds qui ont des dossiers avec nous. Je n’ai pas de fief, personnes n’est mon obligé au contraire c’est moi qui suis l’obligé des autres, je suis à leur écoute. Mais j’essaie le plus que possible de prendre des décisions qui peuvent correspondre aux aspirations des populations. Mais, comme je vous dis, nous , nous pensons qu’il s’agit d’élections locales. Et qui dit élections locales sait que les intérêts des populations locales à la base sont un critère fondamental du point de vue de la désignation des candidats. Cela veut dire ; est ce que ces candidats sont là disponibles pour servir les populations, est ce qu’il a la moralité nécessaire pour gérer les faibles ressources générées par les populations, est ce que ces candidats ont l’expertise et la compétence qu’il faut pour animer la vie politique institutionnelle locale pour impulser le développement du terroir.

En tant que membre authentique du parti socialiste quel est votre point de vue par rapport à la modification de la liste majoritaire ?

Mais moi j’applaudis des deux mains, vous savez. Parce que d’abord qu’est ce qu’on a fait ? D’abord concernant cette modification, moi je suis de ceux qui ont proposé cette règle. Je faisais partie de ceux qui avaient proposé la règle des 50-50. Pourquoi ? La vie politique au Sénégal a débuté avec les batailles au sein des communes. De sorte que la compétition autour des collectivités locales notamment des communes est une compétition très forte et qui a dégénéré avec tout ce que cela comporte comme clientélisme. C’est- à-dire, avec la possibilité de changer les majorités si l’on y prend garde. Alors parmi les gardes fous on a imaginé qu’il faut aller dans deux directions. Une qui permet de garder la stabilité de l’institution qui doit décider pour les populations parce qu’on va vers les populations, on va avec le prétexte formel d’un programme, avec le fanion d’un parti ou d’une coalition. Il peut même arriver maintenant qu’on soit en contradiction avec ce parti, qu’on puisse demain revoir son programme mais pour éviter des situations graves qui peuvent porter atteinte aux suffrages des populations, on a dit qu’on va aller dans une direction qui assure et sécurise la confiance déléguée par les populations. D’où les 50% qu’on a dit de manière schématique, c’est-à-dire le « raw gaddou » qui signifie qu’on a déjà 50 dans sa besace. Maintenant nous sommes un pays de partage, de discussion sous l’arbre à palabre où on ne cherche pas la loi mécanique de la majorité qui s’applique à la minorité, où on laisse la possibilité aux minorité de s’exprimer. Tous ceux qui ont un petit quelque chose du point de vue de la confiance des populations, qui ont un électorat et des scores significatifs sont représentés dans le conseil municipal. Donc ce souci de stabilité qui permet au programme majoritaire adopté par les populations d’être conduit sans grand risque de changement en cours de route, plus le souci d’écouter aussi les autres propositions venant des autres composantes significatives de la société, me paraissent être deux bases solides pour gérer le quotidien et la destinée des populations. Alors quand l’alternance est venue, ils ont changé et ce changement-là est contre ma proposition initiale parce que j’étais pour l’autre. Quand on revient à cette proposition initiale, je dis que sans avoir le pouvoir de faire, ceux qui ont le pouvoir de faire appliquent mes idées. J’applaudis parce que j’ai du mal à voir comment aujourd’hui on peut aller vers une idée majoritaire dans un quartier, dans une collectivité locale qui passe et que ces propositions majoritaires soient écartées par des combinaisons au profit d’une autre coalition acquise par des moyens douteux ou des compromis pas clairs : On dit écartons selon M. Seydi. Je dis non. Mais ce qui est en train de se passer c’est qu’on tend au retour sur le format de l’Etat républicain que nous avions laissé avec le Sénat, le conseil économique et le mandat des 7 ans et le scrutin mixte de 50-50 qui reviennent. Et c’est ce que nous avions dit.

L’opposition estiment que les modifications survenues à quelques pas des locales constituent une violation des dispositions de la CEDEAO. Partagez-vous cette opinion ?

Vous savez moi j’apprécie d’abord par rapport à ce qui va dans l’intérêt de mon peuple. Je vous ai dit que pour moi cet intérêt, c’est dans la règle 50-50. Et c’est pour ça que j’étais dans un parti et un régime qui avaient cru en cette règle. J’y croyais aussi jusqu’à ce que d’autres vainqueurs sont venus et ils ont réécrit l’histoire. Et j’ai eu ma revanche parce que ces vainqueurs sont revenus à ce que j’avais écrit , suis content. Maintenant que la CEDEAO ait édictée une règle selon laquelle on ne doit pas toucher le code où les règles du jeu électoral dans tel ou tel délai, je pense que ce sont des indications données pour moraliser la vie politique. Mais en vérité ça ne me dérange dans la mesure où cette règle ne porte pas préjudice particulier parce que jusqu’ici on n’a pas connu l’application de la règle 40-60. Don il n’y a pas eu de préjudice particulier, on a connu que la cinquante. On s’est rendu compte que les socialistes avaient bien réfléchi et l’on est revenu à ça et en tant que socialiste c’est la réhabilitation de notre travail intellectuel qui me remplit de fierté.

Est ce que Souty Touré est prêt à reprendre la commune de Tamabacounda ?

Rires ! Interrogez les tambacoundois et soyez patients. Vous savez les Sénégalais sont parfois d’une stérilité intellectuelle affligeante. Parce que pourquoi ne retenir que la formule des coalitions pour aller aux élections nationales et surtout locales ? Pourquoi pas la formule des désistements réciproques. Tu est plus fort que moi je me retire. Je suis plus fort que toi dans tel zone tu te retires pourquoi pas ? C’est une forme d’alliance. Je crois qu’il ne faut pas rester prisonnier des formules mais faire preuve d’imagination. Aujourd’hui c’est un passage obligé si l’on veut assurer un ledaership dans notre société ici ou ailleurs.

Un dernier mot ?

Je vous remercie pour l’intérêt que votre journal apporte au parti socialiste authentique. Et je vous dis que nous sommes à votre disposition pour vous donner de la manière la plus sincère les positions de notre parti sur les différentes questions. Et de toute façon les sénégalais s’habitueront à nous parce que nous restons nous mêmes avec notre identité, nous n’avons pas de complexe par rapport aux démarches que les uns et les autres peuvent prendre. Nous avons notre démarche et vous vous rendrez compte à partir de ces élections qu’elle va payer. Pour le reste, nous souhaitons bon vent à 24 heures chrono dont je sais que l’institution a subi des préjudices heureusement que les tribunaux ont jugé et vous ont rétablis de même que l’As et je m’en réjouis parce l’existence d’une presse indépendante, sérieuse et responsable est un pilier pour tout système démocratique viable.

Entretien réalisé par Sékou Dianko DIATTA

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