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Tivaouane Peulh: Le legs de Madieng Khary Dieng «bafoué», les populations braquées contre le maire

«Le vieux Madieng Khary Dieng venait souvent sur le site et a tenu à protéger ces espaces qui étaient prévus jusqu’à la fin de sa vie. On attend sa disparition pour venir saccager et s’emparer de ces espaces.» Tel est le propos de Kadia Kane, qui fait partie des acquéreurs de terrains à la cité Madieng Khary Dieng, à Tivaouane Peulh dans le département de Rufisque.


Rédigé par leral.net le Mardi 6 Avril 2021 à 16:26 | | 0 commentaire(s)|

Tivaouane Peulh: Le legs de Madieng Khary Dieng «bafoué», les populations braquées contre le maire
Elle et d’autres propriétaires de maisons dans cette cité, qui faisait dans le temps office de verger pour l’ancien ministre de l’Intérieur du temps de Abdou Diouf, ont organisé une manifestation samedi, pour dénoncer une tentative de morcellement d’espaces dédiés à l’usage public.

« Nous nous sommes mobilisés pour dénoncer des pratiques malsaines dans notre cité. Madieng Khary Dieng, un homme pieux et généreux, qui a accepté de réserver une bonne part de son site, aux biens et équipements et aux infrastructures de base. Parmi ces infrastructures, la Mosquée de plus de 1000 m2, le centre d’accueil avec la même superficie, un espace vert de 700 m2, un boulevard de 20 mètres de large. Malheureusement, depuis son rappel à Dieu, un promoteur, avec la complicité de l’administration locale, veut mettre la main sur ces infrastructures-là », a fustigé Boubacar Diallo, porte-parole du collectif qui comprend, outre les habitants de la cité, d’autres membres au niveau des cités environnantes.

«En aménageant des maisons sur cette bande où nous sommes, on risque d’obstruer cette voie de 20 mètres ; ce qui rendra ainsi difficile voire impossible l’accès à la cité par la voie principale», a relevé M. Diallo, soutenant aussi que des équipements de la Sde, de la Senelec et de la Sonatel doivent connecter leur cité à travers cette voie.

Vers une riposte contre le promoteur

«i [On a droit à un bon cadre vie, nous sommes des citoyens de ce pays et avons droit à l’accès à l’eau et à l’électricité. Et, les conduites doivent passer par là et c’est sur cet endroit que le promoteur a mis ses bornes ]i», a indiqué dans la même dynamique, Mme Kane.

Même s’ils se sont félicités de la diligence de la Dscos qui a détruit dans un premier temps, toutes les bornes implantées sur le site, les habitants comptent apporter une riposte à la hauteur de la témérité du promoteur.

«Il (le promoteur) a eu à mettre des bornes que la Dscos a cassées parce que les trouvant illégales. Deux jours après, il est revenu pour les remettre, le lendemain, nous autres populations, avons pris nos responsabilités et avons enlevé ces bornes», a noté M. Diallo, prédisant ainsi une confrontation inévitable avec le promoteur, qui travaillerait, selon eux, de connivence avec la mairie.

«Un promoteur ne peut pas se permettre de poser de tels actes sans la bénédiction du maire», a estimé le porte-parole, s’offusquant dans la lancée, du comportement de l’édile de la localité, Momar Sokhna Diop, sur cette affaire.

«Nous avons adressé des correspondances dans le but de rencontrer notre maire afin d’apporter des clarifications par rapport à cette information qui circule, en vain. Comment espérer des solutions d’un maire qui se calfeutre dans ses villas cossues de Mermoz et du Plateau ; c’est une aberration», s’est-il désolé.

Ce dernier que nous avons tenté de joindre, n’a pas réagi à nos appels. Pour autant, Alassane Diallo, promoteur accusé par les habitants de la cité, a battu en brèche les accusations portées contre lui.

«Je travaille avec les populations de Tivaouane peulh et avec la mairie de la commune», a-t-il d’emblée, tenu à préciser, avant de se vouloir on ne peut plus clair : «Si leurs espaces ont été morcelés, ils n’ont qu’à aller voir ailleurs, pour demander qui a vendu ces terres (…) Cette bande de 20 mètres, je n’y ai jamais touché.»

La question est de savoir alors, qui est l’initiateur de cette opération de morcellement ?





Le Quotidien