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Transfert d’argent : L’argent du migrant véritable levier de développement

Les transferts de fonds des migrants, c'est-à-dire l'argent que les émigrés envoient dans leur pays d'origine depuis leurs pays d'accueil, représentent des ressources de plus en plus significatives pour l'Afrique de l'Ouest.


Rédigé par leral.net le Mardi 22 Septembre 2015 à 22:18 | | 1 commentaire(s)|

Transfert d’argent : L’argent du migrant véritable levier de développement
En Afrique de l’ouest, les migrants constituent de véritables agents économiques. En 2014, le montant de ces transferts s'est élevé à 26 milliards de dollars EU (dont la majeure partie – 20,9 milliards de dollars – a profité au Nigeria), contribuant à 3,2 % du PIB régional. Le volume de ces transferts, qui fait de l'Afrique de l'Ouest la deuxième sous-région récipiendaire du continent, reflète la taille de la diaspora ouest-africaine, estimée à 9,1 millions de personnes en 2011 – soit 2,6 % de la population de la région.
D’ailleurs, l’Observatoire de l’Afrique de l’ouest estime que ces flux financiers sont une opportunité pour le développement régional. Depuis 2006, leur volume annuel est supérieur à celui de l'aide publique au développement (APD) que reçoivent les quinze pays ouest-africains.
Les pays d'Afrique de l'Ouest prennent conscience du rôle déterminant que peuvent tenir leurs nationaux résidant à l'étranger.
La plupart tentent de rendre plus attractifs les retours au pays, par l'octroi des doubles nationalités, la reconnaissance politique et la mise en place d'outils sociaux et économiques (tels que les obligations diaspora). Plusieurs obstacles continuent toutefois à entraver la pleine valorisation des apports de la diaspora, comme le coût élevé des transferts financiers depuis l'étranger, la part importante des envois informels et la fragmentation des flux. Ces obstacles se traduisent par des fuites financières et une dispersion des fonds, qui n'aident pas à canaliser les flux d'argent transféré vers l'investissement et les projets.

Pour remédier à cette situation, il existe une panoplie d'outils réglementaires et financiers utilisés ailleurs dans le monde et en Afrique : obligations de la diaspora, bibancarisation et services financiers mobiles pourraient faciliter l'afflux des transferts des migrants et optimiser leur contribution au développement national et régional. Les États d'Afrique de l'Ouest doivent de leur côté inciter les migrants à investir davantage dans des projets sociaux ou économiques. Si la diaspora est, par définition, une population extérieure, elle doit être perçue comme une richesse intérieure.

Pathé TOURE
lejecos.com

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