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Troisième jour de grève de la faim des détenus du massacre de Boffa Bayottes: Le journaliste René Capain Bassène sous perfusion

La fatigue commence à gagner les 25 détenus de l’affaire Boffa Bayottes qui sont en grève de la faim depuis le 29 juin dernier. Certains, dont le journaliste René Capain Bassène, sont déjà admis à l’infirmerie. ils ont eu, vendredi, la visite de leurs proches qui affichent leurs inquiétudes.


Rédigé par leral.net le Dimanche 4 Juillet 2021 à 10:13 | | 0 commentaire(s)|

Troisième jour de grève de la faim des détenus du massacre de Boffa Bayottes: Le journaliste René Capain Bassène sous perfusion
C’est avec une mine désemparée que l’épouse du journaliste René Capain Bassène est sortie avant-hier (vendredi) de la Maison d’Arrêt et de Correction (Mac) de Ziguinchor.

Après la visite qu’elle a rendue à son mari, Mme Bassène née Odette Sagna, a versé de chaudes larmes. Il lui était difficile de dire quelques mots à la presse qui guettait aux abords de la MAC, après avoir eu vent de cette visite.

«Je ne peux même pas vous décrire la situation dans laquelle j’ai trouvé mon mari. Il a même des difficultés pour parler», a-t-elle déclaré en pleurs. Après une minute de pause, elle poursuit le récit de son entretien avec René Capain Bassène.

«Il m’a fait savoir que personne n’est venu les voir depuis qu’ils ont entamé la grève de la faim. Mais, il m’a fermement signifié qu’il va continuer la grève de la faim jusqu’au moment où il aura une réponse claire par rapport à l’ouverture de leur procès», renchérit Mme Bassène Odette Sagna.

L’épouse du journaliste, arrêté au lendemain du massacre de Boffa Bayottes, a fait savoir que René Capain Bassène va être perfusé.
«J’ai vu l’infirmier-major de la prison et il m’a dit qu’il va le perfuser parce que mon mari est très faible» dit-elle.

Le journaliste René Capain Bassène n’est pas le seul à montrer des signes de fatigue. Parmi ses 24 codétenus, certains ont commencé à ressentir les effets de la diète. «J’avais un permis de visite pour mes deux frères. Mais je n’ai pu voir que mon jeune frère Omar. Il m’a fait savoir que son grand-frère ne pouvait pas se déplacer pour me voir parce qu’il est faible », indique Diarra Sané, dont le papa, arrêté dans cette affaire, a perdu la vie en prison.

La dame n’a pas manqué d’exprimer son indignation face au silence des autorités.

«C’est vraiment écœurant de voir ses frères et ses parents souffrir sans avoir la solution pour arrêter leur galère. Depuis mardi, ils n’ont pas mangé, ni bu alors qu’on est en période de forte canicule à Ziguinchor», s’offusque Diarra Sané, qui précise que les détenus ne veulent pas des privilèges, mais ils veulent seulement la tenue de leur procès pour que, que dit-elle, la vérité sur cette affaire éclate au grand jour.

«Nous lançons un appel au Président Macky Sall. Nous lui demandons d’accélérer les choses pour l’ouverture d’un procès. Sinon, il sera tenu pour seul responsable de tout ce qui arrivera à ces détenus», prévient-elle.

Arrêtés au lendemain du massacre de Boffa-Bayottes qui a coûté la vie à 14 exploitants forestiers, le journaliste René Capain Bassène, présenté comme le cerveau présumé de ce carnage, et 24 autres personnes interpellées, séjournent depuis plus de 3 ans à la citadelle du silence.

Le chef du village de Toubacouta, situé non loin de la forêt du Bayotte-est (lieu du carnage), répondant au nom de Sény Sané et âgé alors de 81 ans, est même décédé en prison. Pour ne pas vivre le même destin que le notable, les détenus de l’affaire Boffa Bayottes veulent être fixés sur leur sort. Et la grève de la faim est, selon eux, la principale stratégie de lutte.





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