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Trump : chassez le conflit d'intérêts, il revient au galop

Rédigé par leral.net le Jeudi 9 Février 2017 à 11:13 | | 0 commentaire(s)|

Le président américain s'en est violemment pris à une enseigne de luxe pour avoir renoncé à vendre la ligne de vêtements de sa fille.
L'enseigne de luxe Nordstrom est allée trop loin. Et a peut-être commis l'irréparable... en renonçant de commercialiser la ligne de vêtements d'Ivanka Trump. Cette décision a suffit pour déclencher l'ire du père protecteur, Donald Trump, Président des Etats-Unis.


Mercredi, le milliardaire semble ne pas avoir beaucoup hésité avant d'écrire sur twitter : "Ma fille Ivanka a été traitée de manière si injuste par Nordstrom. C'est une personne incroyable qui me pousse toujours à faire le bon choix. Terrible!".

Mais Nordstrom n'est pas la première firme à subir les fouddres du président américain. Depuis son élection, Donald Trump s'en déjà pris directement à plusieurs multinationales ( General Motors, Ford...) pour leurs délocalisations au Mexique.

En revanche, c'est la première fois qu'une de ses charges est directement liée à une entreprise du clan familial.

Le milliardaire a par ailleurs décidé de donner le maximum d'écho à cette attaque en la répercutant sur son compte personnel @realDonaldTrump comme sur celui, officiel, de la présidence américaine @POTUS.

Le point de non retour

Nordstrom, visé par un appel au boycott, a toujours nié toute dimension politique et assuré avoir pris cette décision sur le seul critère de la "performance".
"Au cours de l'année passée, spécialement au cours du second semestre 2016, les ventes de la marque (d'Ivanka Trump ndlr) ont régulièrement décliné au point que cela ne faisait plus sens économiquement de continuer pour le moment", a déclaré une porte-parole dans un courriel à l'AFP.


La Maison-Blanche a toutefois défendu une toute autre lecture. "Il y a très clairement des tentatives pour salir le nom (d'Ivanka Trump) en raison de mesures précises prises par son père", a accusé le porte-parole de la présidence, Sean Spicer, lors de son briefing quotidien, jugeant la décision de Nordstrom "inacceptable".
Cette controverse illustre l'environnement électrique auxquels les grands groupes américains sont désormais confrontés. Uber, New Balance, Pepsi ou Budweiser ont ainsi fait l'objet d'appels au boycott lancés par des pro ou anti-Trump.


Nordstrom, qui compte près de 350 magasins aux Etats-Unis et au Canada, figurait, lui, sur la liste des entreprises à boycotter établie par le site "Grab Your Wallet" parce qu'il vendait des articles Ivanka Trump.
Selon le New York Times, une autre enseigne, TJMax, a d'ailleurs ordonné à ses employés de faire disparaître les articles Ivanka Trump de ses présentoirs. Contacté, le groupe n'a pas réagi dans l'immédiat. 

Intérêts familiaux

Cette passe d'armes vient également renforcer les craintes que la présidence Trump ne brouille les frontières entre politique intérêts commerciaux et liens familiaux.


"Cela donne l'impression qu'il utilise sa fonction pour promouvoir les intérêts commerciaux de sa fille", affirme à l'AFP, Richard Briffault, expert en éthique gouvernementale à la Columbia Law School.
Lors de son briefing, Sean Spicer a tenté par avance de déminer le terrain en défendant le droit de Trump de "prendre la défense de sa famille". Mais les soupçons sont tenaces et n'ont cessé de grandir depuis l'accession de Donald Trump à la Maison-Blanche.


Contre l'avis des experts, le Président américain a refusé de couper entièrement ses liens avec l'empire immobilier qui a fait sa fortune. Il en a simplement confié les rênes à ses deux fils aînés et a posé certaines règles, comme l'interdiction de nouveaux contrats à l'étranger.

Il conserve ainsi des parts dans la Trump Organization au risque notamment de bénéficier de paiements éffectués par des ressortissants étrangers en violation d'une des clauses de la Constitution américaine.

 

Les Echos