Des vérifications "extrêmes". C'est le nom de la mesure souhaitée par Donald Trump ("extreme vetting") pour les voyageurs étrangers souhaitant fouler le territoire américain. Pas encore officielle, elle pourrait concerner 38 pays, dont la France, le Royaume-Uni, l'Australie et le Japon, selon une information du Wall Street Journal.
Les touristes pourraient se voir dans l'obligation de communiquer leurs contacts téléphoniques, mais aussi leurs mots de passe utilisés sur les réseaux sociaux, et même leurs données bancaires. Ainsi, les services américains pourraient demander aux voyageurs de leur remettre leur téléphone portable.
"Nous voulons pouvoir demander: 'dans quels endroits comptez-vous vous rendre? Et donnez-nous vos mots de passe', comme ça nous pourrions vérifier ce qu'ils font sur Internet. S'ils ne veulent pas nous communiquer cette information, ils ne rentreront pas", a affirmé John Kelly, secrétaire américain à la Sécurité intérieure, relate The Guardian.
Des "tests idéologiques" pour les demandeurs de visas
Ces contrôles renforcés ont le même but que le "muslim ban" signé par le président américain: la lutte contre le terrorisme. Des mesures drastiques, alors que le décret anti-immigration signé par l'administration Trump a été temporairement bloqué par un juge fédéral d'Hawaï.
Pour les demandeurs de visas, ces vérifications seraient effectuées avant leur départ pour les Etats-Unis, lors de leur dépôt de dossier dans une ambassade ou un consulat américain. Des "tests idéologiques" pourraient aussi être mis en place: les candidats au visa américain devraient alors répondre à des questions sur "les crimes d'honneur", "le caractère sacré de la vie humaine", "le traitement des femmes", ou encore les opérations militaires menées à l'extérieur, précise le Wall Street Journal.
Une atteinte aux libertés fondamentales
Les associations de défense des libertés civiles dénoncent, dans un communiqué, une atteinte aux libertés fondamentales:
"Cette mesure pourrait autoriser les autorités à s'introduire dans la vie privée des personnes, en examinant des années d'échanges de mails, textos ou messages. Elle exposerait les voyageurs, et chaque personne inscrite sur les réseaux sociaux, y compris des millions de citoyens américains, à une surveillance excessive et injustifiée. D'autre part, cela découragerait les gens d'utiliser des services en ligne, ou de transporter leurs appareils lors de leurs voyage, et aurait un impact sur les voyages d'affaires, le tourisme et le journalisme".
L'efficacité de l'"extreme vetting" reste aussi à prouver. Interrogé par le Wall Street Journal, Leon Rodriguez, directeur de la citoyenneté américaine et des services d'immigration, reste perplexe: "Les personnes vraiment dangereuses pourront se débarrasser de leurs téléphones, et se présenter avec un neuf".
source: Bfmtv