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Ukraine: Les Européens ne veulent pas d'un plan américain aux allures de «capitulation»

Rédigé par leral.net le Vendredi 21 Novembre 2025 à 10:21 | | 0 commentaire(s)|

Lors de l’annonce de Kiev de la réception d’un « plan de paix » américain, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne étaient réunis à Bruxelles. Ils ont largement exprimé leur soutien à l’Ukraine, face à des propositions qui, pour beaucoup, ressemblent à une capitulation. Mais ce soutien des Européens n’est pas unanime.


Ukraine: Les Européens ne veulent pas d'un plan américain aux allures de «capitulation»
L’Ukraine et l’Europe devront être impliqués dans une paix qui devra aussi comporter des garanties, martèlent la majorité des 27. « Pour qu'un plan fonctionne, il faut que les Ukrainiens et les Européens soient impliqués, c'est très clair », a déclaré Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne à Bruxelles. Et pour eux, ces garanties passent d’abord par un soutien à long terme de l’Union à l’Ukraine, indique notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.

« La paix ne peut pas être la capitulation », a renchéri le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à son arrivée à Bruxelles, pour une réunion de ses homologues de l'UE. « Nous poursuivons le travail pour soutenir l'Ukraine sur le plan financier, avec un prêt de réparations qui mettra l'Ukraine à l'abri de toute difficulté financière pour les trois années qui viennent, a-t-il précisé. Je souhaite que ce prêt de réparation puisse être adopté avant la fin de l'année. [...] Nous voulons une paix durable qui soit entourée des garanties nécessaires, pour prévenir toute nouvelle agression par la Russie de Vladimir Poutine. »

Maintenir la pression sur la Russie

« Toutes les négociations concernant un cessez-le-feu, ainsi que tout développement pacifique ultérieur de l'Ukraine, ne peuvent être discutées et négociées qu'avec l'Ukraine. Et l'Europe devra y être impliquée », a assuré de son côté, son homologue allemand, Johann Wadephul.



Pour y parvenir, les ministres misent sur une seule voie : accentuer la pression sur le Kremlin. L'annonce le mois dernier de sanctions par les États-Unis contre le pétrole russe, une des principales sources de financement de la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine, avaient rassuré les Européens.

« J'espère que ce n'est pas la victime qui se voit imposer des restrictions sur sa capacité à se défendre, mais bien l'agresseur, dont le potentiel agressif devrait être limité », a, pour sa part, jugé le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski.

Mais le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto dénonce le silence de ses homologues européens après l’affaire de corruption qui implique un proche du président ukrainien : « Un système de corruption a été mis en place en Ukraine au plus haut niveau de l'État, où l'argent des contribuables européens a été envoyé. Si les dirigeants ici à Bruxelles avaient agi normalement, ils auraient immédiatement dû suspendre les paiements à l'Ukraine et exiger un décompte financier. Nous devons savoir à quoi a servi l'argent des contribuables européens en Ukraine. »

La Hongrie a souvent bloqué les mesures contre la Russie et elle compte sur la Tchéquie et la Slovaquie pour renforcer dans l’UE l’axe des opposants à l’Ukraine.

RFI