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Un milliard, ce n’est pas une victoire, c’est une humiliation nationale ! » (Par Ibrahima Datte)

Rédigé par leral.net le Mercredi 3 Septembre 2025 à 12:44 | | 1 commentaire(s)|

Cher frère Guy, député du peuple

Tu te réjouis d’un milliard de francs Cfa de dividendes versés par Eramet au Sénégal. Mais laisse-moi te rappeler une vérité crue : un milliard pour un État, c’est du pipi de chat, c’est la poudre de perlimpinpin qu’on jette aux peuples pour les endormir.

Regardons les chiffres :
• La production annuelle de zircon au Sénégal dépasse 80 000 tonnes, avec une valeur brute de plus de 50 milliards FCfa par an.

• Pourtant, l’État, avec ses 10 % dans GCO, ne touche ni dividendes réguliers ni redevances dignes de ce nom.

• Aujourd’hui, avec seulement 4 % de redevances, nous récoltons 2 milliards par an. Alors qu’avec une simple renégociation à 20 % et des dividendes versés, nous pourrions encaisser 15 milliards par an.

• Et si nous avions le courage de nationaliser au moins 51 % de notre zircon, ce seraient 26 milliards de francs Cfa par an qui reviendraient à la Nation. Sur dix ans, Guy, ce n’est pas 10 milliards mais 260 milliards FCfa que nous pourrions sécuriser pour nos écoles, nos hôpitaux, nos routes et notre souveraineté.

Alors je te le demande, frère panafricaniste : comment peux-tu glorifier un milliard quand nos richesses valent 260 fois plus ?

C’est là toute l’hypocrisie politique qu’il faut combattre : se contenter de miettes, quand notre peuple a droit au pain entier.

La souveraineté ne viendra pas avec des dividendes symboliques. Elle viendra le jour où :

• Nous imposerons aux multinationales des redevances justes,
• Nous exigerons la distribution effective des dividendes,
• Et surtout, nous déciderons que le zircon du Sénégal sera transformé au Sénégal, pour les Sénégalais et par les Sénégalais.

Guy, tu es député de la CEDEAO, théoricien du panafricanisme. Alors au lieu d’applaudir un milliard, joins ta voix pour exiger la renégociation ou la nationalisation pure et simple de nos ressources. Tout autre discours, c’est tromper le peuple et trahir l’Afrique.

« Frères et sœurs, ce milliard qu’on nous présente comme une victoire, est en réalité une gifle. Tant que nous accepterons les miettes, nous resterons esclaves dans la maison que nous avons construite. L’heure n’est pas à la célébration, mais à la libération économique. »