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Un paradoxe décelé à la Poste : «Malgré le plan social brandi, il y a toujours des recrutements» (SNTPT)


Rédigé par leral.net le Mardi 9 Mai 2023 à 11:17 | | 0 commentaire(s)|

Un paradoxe décelé à la Poste : «Malgré le plan social brandi, il y a toujours des recrutements» (SNTPT)
Les travailleurs de la Poste affilié au Syndicat National des Travailleurs de la Poste (SNTP), ont célébré ce week-end, leur fête du 1er mai, à la Délégation régionale de Thiès. La crise qui secoue l’entreprise était évidemment au cœur de toutes les préoccupations et c’est pourquoi, les travailleurs ont accueilli le représentant de la Direction générale, avec des brassards rouges. Pour Ibrahima Sarr, Secrétaire général du SNTPT, l’Etat porte l’entière responsabilité de cette situation, pour avoir failli à sa mission et les travailleurs ne rateront aucune occasion pour le dire à qui veut l’entendre. Selon lui, un plan social a été brandi, mais le processus a été escamoté. Le premier acte qu’il fallait poser à son entendement, c’est de faire une étude profonde et sans complaisance de la situation, pour décliner toutes les causes.

Et ce qui est encore plus paradoxal à ses yeux, «c’est que ce plan social brandi sera marqué par une réduction des effectifs, mais cela n’empêche pas la Direction générale, de continuer à recruter comme si de rien n’était. Cela veut dire que l’impression est qu’il y a une volonté de procéder à des remplacements».

Mais selon lui, que tout le monde se le tient pour dit, le syndicat se dressera pour défendre tous les travailleurs de la Poste sans exclusive. Il a interpellé les autorités sur la nécessité de faire en sorte que les mesures pour redresser soient mises en œuvre, en étroite collaboration avec les partenaires sociaux, qu’elles fassent qu’une telle crise ne se reproduise plus.

Pour lui, il n’y a pas à chercher de midi à quatorze heures, tous les problèmes de la Poste découlent d’une mauvaise gestion et les auteurs l’ont fait au vu et au su de tout le monde et en toute impunité, ceux qui doivent sanctionner préférant croiser les bras. A l’en croire, c’est cela qui a conduit à cette situation dramatique d’aujourd’hui. D’après lui donc, les travailleurs n’ont aucune responsabilité dans cette affaire, ils se sont même décarcassés pour adapter les offres aux exigences du monde moderne. Mais il se désole d’une volonté manifeste de liquider la Poste, de sacrifier des travailleurs, de passer sous silence tous les actes de mauvaise gestion qui ont été posés. Mais à l’en croire, les travailleurs, les forces vives de la nation ne se laisseront pas faire.

En attendant, les syndicalistes exigent que les salaires des travailleurs soient payés intégralement et au moment indiqué par la législation du travail. De l'avis de Babacar Diallo, Secrétaire général de l'Union Régionale de Thiès du SNTPT, c’est la tristesse et la désolation dans les rangs des Postiers. Il renseigne que la Direction générale a procédé à une réorganisation, sans aucune concertation avec les partenaires sociaux. Et d'un tel point de vue, il faut que tous les travailleurs se mobilisent, resserrent les rangs, mais avec l’ambition de sauver l’outil de travail.

Accueilli par des brassards rouges, El Hadji Abdou Aziz Seck, Directeur régional et représentant du Directeur général, souligne que la fête de cette année revêt un cachet doublement particulier, avec la crise sans précédent que traverse la Poste. Et n’eût été l’appui de l’Etat dit-il, les travailleurs seraient restés sans salaires.

D'aprés "L'As", l’autre particularité est que depuis le 12 octobre 2022, il y a un nouveau Directeur général à la tête de l’entreprise, dont l’objectif est de redresser et de développer la Poste à l’horizon 2028, d’où le Plan Stratégique d’Expansion (PSE) de la Poste, qui a été une œuvre participative, tous les corps de métiers ayant été conviés, y compris les syndicalistes. Ce plan de relance est bâti sur trois axes, en l’occurrence la bonne gouvernance institutionnelle du groupe La Poste, le développement de l’offre de services et la digitalisation.

Pour lui, il ne faudrait pas que chacun rejette la faute chez l’autre, chacun a sa part de responsabilité dans cette crise, il faut que chacun fasse son introspection, son mea culpa, du top management jusqu’au gardien.

Ndèye Fatou Kébé