Une mise au point adressée à Maître Pie Makanga

Maître,

Je fais suite à votre récente sortie médiatique relative à l'affaire opposant vos clients, Monsieur Xu Jie alias Kim et Madame Zou Qin alias Suzanne, à notre mandant.

Il est impératif de rappeler que la juridiction de première instance s'est effectivement déclarée incompétente à connaître de cette affaire. Toutefois, un appel a été interjeté, et la Cour d'appel judiciaire de Libreville, dans son arrêt en date du 2 décembre 2024, répertoire N°10/2024-2025, a statué de manière claire et sans équivoque :

Statuant à nouveau, y évoquant,

Dit que le sieur Yan Jingyang a intérêt à agir ;
Par conséquent, le déclare recevable en son action ;
Constate la violation par le premier juge des dispositions des articles 24 et 440 du Code de procédure civile ;
Dit qu'il existe en la cause un obstacle insurmontable au juge des référés ;
Par conséquent, renvoie les parties devant le juge du fond ;
Condamne la société aux dépens.

Telle est la vérité juridique.

Dans ce contexte, il est regrettable que vous vous soyez permis, au cours de votre récente conférence de presse, de tenir des propos qui relèvent davantage de la désinformation que d'une position juridique éclairée.

Vous appelez au respect de la justice internationale, mais commencez par respecter les décisions des juridictions gabonaises, vous qui êtes avocat au barreau du Gabon. Or, nous constatons que vos clients, chaque fois convoqués par la justice gabonaise, brillent par leur absence, et que vous vous évertuez à produire des justificatifs manifestement fallacieux pour justifier ces absences.

Pire encore, votre client principal a quitté le territoire national laissant derrière lui une dette de plusieurs milliards de francs CFA envers l'État gabonais.

Nous vous rappelons également que Monsieur Kim et son épouse n'étaient nullement actionnaires majoritaires dans les sociétés concernées. Ils détenaient une minorité de parts, ce qui explique que les fiches circuits aient été modifiées conformément aux règles du droit des affaires.

Nous vous invitons, Maître, à plus de rigueur dans vos propos, et surtout à la retenue, dans l'intérêt même de vos clients.

Recevez, Maître, l'expression de nos salutations distinguées.

NB : Même si le rôle de l'avocat n'est pas de dire la vérité, mais de justifier son client par tous les moyens y compris mensongers, vous gagnerez à vous rapprocher de la vérité pour le bien de votre client.

DTA/ONF